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LA CHAPELLE DE LA SAINTE-VIERGE.

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Table des matières

La chapelle de la Sainte-Vierge est vraiment digne d’une pieuse curiosité ; c’est la plus belle, sans contredit, des chapelles consacrées à la mère de Dieu qui se voient dans les églises de la capitale. Tout y est divinement beau, tout y est plein de doux et religieux charmes; la piété s’y trouve à l’aise et plus recueillie que partout ailleurs, surtout dans cette église, où le jour est trop éclatant. Dans cette chapelle, le pieux fidèle semble s’abandonner avec joie à cet éclat qui l’entoure et qui lui révèle quelque chose de grand. Décorée d’abord sur les dessins de Servandoni, cette chapelle fut restaurée par l’architecte de Vailly, après l’incendie de la foire de Saint-Germain, en 1763, incendie qui endommagea aussi la coupole, peinte à fresque par François Lemoine, et que Collet répara dans le même temps.

Sous cette coupole, dont les peintures, nous venons de le dire, sont à fresque et l’ouvrage de François Lemoine, mort premier peintre du roi, la sainte Vierge est représentée assise sur un nuage, avec saint Pierre d’un côté, et de l’autre saint Sulpice, patron de la paroisse. Des anges environnent la mère de Dieu; les uns portent les attributs qui lui conviennent, les autres célèbrent son assomption par un concert de voix et d’instruments; à droite, sont les Pères de l’Église et les chefs d’ordre qui ont parlé dans leurs écrits des grandeurs de Marie; à gauche, on voit un ange qui distribue des palmes aux vierges qui se sont rangées sous la bannière de cette reine du ciel.

Au bas de la coupole, des sculptures en bronze doré forment des festons et des guirlandes de fleurs, que les anges portent dans leurs mains, et qui descendent délicieusement jusque sur l’autel; le tabernacle est couronné par un agneau de bronze doré, dû au ciseau de Mouchy, neveu de Pigale; sur la porte du tabernacle, un crucifix de bronze, par M. Pigale. Ces sculptures, le grand bas-relief de bronze doré qui représente les noces de Cana, tout est de la main de Michel-Ange Slodtz. Toutes les chapelles qui, dans l’ancienne église, étaient dédiées sous l’invocation de la sainte Vierge, dans tous ses mystères, mais particulièrement dans son immaculée conception, et comme protectrice particulière de cette paroisse, tel est l’ensemble que M. Languet a eu dessein de faire représenter dans le plafond, où l’on voit que les paroissiens sont présentés à cette bonne mère des chrétiens par saint Pierre, saint Sulpice, et par M. Olier.

Au fond de cette chapelle est une niche ajoutée à la première construction; elle est supportée en dehors, et fait saillie sur la rue Garancière, par une trompe très-artistement exécutée; on estime beaucoup la coupe des pierres de cet ouvrage. Dans cette niche, assez vaste, et éclairée par un jour mystérieux que les architectes appellent jour céleste, dont on distingue l’effet sans apercevoir l’ouverture par où il pénètre, on remarque un groupe représentant la Vierge qui tient l’enfant Jésus dans ses bras .

L’intérieur de la chapelle est entouré de quatre tableaux enchâssés dans le marbre: le premier en entrant à droite, c’est l’Annonciation de la sainte Vierge; le second, plus près de l’autel, c’est la Visitation; le troisième, de l’autre côté après l’autel, représente l’Adoration des mages; enfin, le quatrième a pour sujet la Présentation au temple.

Nous finirons la description de cette chapelle, à la fois si simple et si magnifique, en disant que cet emploi bien réglé du marbre, de l’or et des couleurs, donne l’idée des belles décorations des églises d’Italie, où, en général, le mauvais goût n’a pas prodigué les ornements.

Ce sanctuaire auguste que nous venons de décrire devient le trône du saint des saints dans ce grand jour de deuil où l’Église se voile de crêpes funèbres, et où les autels, dépouillés de leurs ornements, annoncent aux chrétiens, par leur solennelle nudité, la mort de l’Homme-Dieu. Cette chapelle est bien choisie pour élever à peu de frais un magnifique et saint reposoir; la main du décorateur n’a presque rien à faire, parce que la conception du génie reste toujours belle, parce que le chef-d’œuvre d’architecture peut se passer d’embellissements; d’ailleurs nulle autre partie de l’église ne sourit autant à la piété des fidèles; c’est à l’autel de Marie que, dans les jours ordinaires, la tendre mère vient prier pour son enfant; c’est là aussi que s’agenouille le jeune homme qui jette des regards de repentir sur son passé, et qui demande des forces pour l’avenir; c’est là encore que se pressent les calamiteux, les souffrants, tous ceux qui portent quelque peine au cœur.

En sortant de la chapelle de la Sainte-Vierge, à droite, il y avait autrefois une chapelle qui a été détruite, qu’on appelait la Petite-Paroisse, et qui était dédiée à la sainte enfance de Jésus, sous la protection de Marie et de Jésus.

La première chapelle; à droite, et sur le passage en sortant de celle de la Sainte-Vierge, est la chapelle du Saint-Esprit, qui n’a rien de remarquable; on y voit deux tableaux qui ne semblent pas être d’un grand mérite: l’un nous montre les apôtres recevant le Saint-Esprit; et l’autre, le fils de Tobie, qui, aidé de son ange, tire un poisson sur le rivage.

La deuxième, en continuant par le même bas côté, est sous l’invocation de saint Joseph, et sans aucun ornement.

La troisième est, comme toujours elle paraît l’avoir été, dédiée à saint Charles Borromée et à saint Vincent de Paul, patrons de messieurs les prêtres de la communauté et du séminaire.

La quatrième est sous l’invocation de saint Jean l’évangéliste et de saint Martin, anciens patrons de tout le clergé de cette paroisse.

La cinquième, en face de la sacristie, est une seconde sacristie pour les mariages.

Le portail qui vient après cette seconde sacristie, et qui figure vis-à-vis de celui qui donne en face de la rue des Fossoyeurs, est bénit sous les noms de saint Pierre et de saint Paul. Au-dessus on voit une méridienne établie en 1743, par Henri Sully, qui fixe d’une manière certaine l’équinoxe du printemps et le jour de Pâques; elle se trouve aujourd’hui dans un mauvais état. (Avis à la fabrique.)

La première chapelle, après ce portail, qui devient la sixième en continuant par ce bas côté, est dédiée au sacré cœur de Jésus et de Marie.

La deuxième, ou la septième, sous l’invocation de saint Vincent de Paul, est décorée de peintures à fresque d’un bel effet; à droite, au-dessus de l’autel, vous voyez le saint assister aux derniers moments du roi Louis XIII; en face, à gauche, il est représenté faisant un sermon de charité aux nobles dames de Paris, en faveur de ses petits orphelins. Le haut de la chapelle est aussi orné de peintures à fresque; on y admire la Gloire de saint Vincent de Paul, sujet très-artistement exécuté par Guillemot, en 1825. Cette chapelle était autrefois dédiée à saint Nicolas et à saint François d’Assise.

La troisième, ou la huitième, autrefois sous l’invocation de saint Louis, de saint Claude et de saint Clair, est destinée à Notre-Dame des Sept-Douleurs. Elle n’est pas encore terminée.

La quatrième, ou la neuvième, est destinée à sainte Anne. Elle n’est pas non plus terminée.

Physionomie des paroisses de Paris : Saint Sulpice et Saint Roch

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