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ALLAITEMENT ARTIFICIEL

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Table des matières

INDICATIONS. — BILAN NUTRITIF DES RATIONS LACTÉES. — HYGIÈNE DE L’ALLAITEMENT ARTIFICIEL. — NOMBRE ET INTERVALLES DES REPAS. — STÉRILISATION ET MATERNISATION DU LAIT. — INFLUENCE SUR LA MORTINATALITÉ ET LA CROISSANCE.

L’allaitement artificiel est considéré par tous les éleveurs comme inférieur à l’allaitement maternel. On a cependant exagéré ses dangers; il est certain que ce mode d’allaitement, pratiqué comme cela est malheureusement fréquent, dans de mauvaises conditions hygiéniques, s’oppose au développement régulier du foal, mais les troubles digestifs observés fréquemment (diarrhée, indigestion laiteuse, gastro-entérite, etc.) doivent être attribués, dans la presque totalité des cas, à un allaitement irrationnel.

Les dangers de l’allaitement artificiel varient surtout avec l’époque où il est utilisé ; plus la période est éloignée de la naissance, moins les chances de complications (intolérance de l’appareil digestif) sont à redouter.

Physiologiquement, la croissance pendant l’allaitement artificiel, vu l’absence de ferments spécifiques du lait de vache, devrait être déficitaire; pratiquement, l’observation journalière montre que le développement pondéral et statural sont de même ordre que ceux observés sous l’allaitement maternel.

Ce résultat paradoxal, au point de vue physiologique, peut s’expliquer facilement: le léger déficit alimentaire observé pendant l’allaitement artificiel résultant de l’aptitude digestive plus réduite du foal pour un lait étranger, est largement compensé par les rations lactées plus abondantes que celles de l’allaitement maternel, où l’aptitude laitière, surtout chez les poulinières de pur sang, et particulièrement chez les primipares, est fatalement limitée.

Plusieurs causes imposent l’allaitement artificiel: la mort de la mère, l’absence ou l’insuffisance de lait, le refus de se laisser téter, une maladie ou une malformation des mamelles, les parturitions gémellaires, l’impuissance du foal à sucer le mamelon (débilité congénitale).

Les indications hygiéniques à observer dans la pratique de l’allaitement artificiel sont les suivantes: a) utilisation du colostrum; b) emploi d’un lait stérilisé et maternisé ; c) détermination de la quantité de lait journalière; d) régularité des repas; e) température tiède du lait; f) propreté rigoureuse des récipients.

Nous allons étudier successivement et montrer l’importance de tons ces facteurs hygiéniques qui font varier, dans une notable mesure, le taux de la morbidité de la mortinatalité.

Dans l’a laitement artificiel — bien plus que dans l’allaitement maternel — la détermination de la ration lactée journalière joue un rôle primordial. Il ne suffit pas — comme beaucoup d’éleveurs ont une tendance à le croire — de savoir préparer le lait (coupage, stérilisation), il faut encore et surtout connaître la quantité à administrer au foal, car l’insuffisance (hypo-lactation) ou la suralimentation (hyper-lactation) sont nuisibles à son développement. La ration lactée journalière varie, dans une large mesure, avec l’individualité et la richesse du lait en principes nutritifs; la courbe du poids et l’état des fonctions digestives fournissent le meilleur critérium.

Les rations lactées par suite du volume réduit de l’estomac et pour ne pas entraver l’accomplissement du chimisme stomacal, doivent être régulièrement espacées. Au début, la ration sera répartie toutes les deux heures, ce n’est qu’au bout de six ou sept semaines qu’il convient de réduire le nombre des distributions. Si elles sont trop rapprochées, des troubles digestifs graves (indigestion laiteuse, gastro-entérite) ne tarderaient pas à se manifester.

Le lait de vache, qui constitue la base de l’allaitement artificiel, n’a pas à tous les moments de la lactation une égale valeur alimentaire. Il convient de ne pas l’utiliser au delà du huitième mois, car à partir de cette époque la teneur en matière grasse diminue notablement.

Les écarts de composition chimique du lait de vache, lorsqu’ils sont sensibles, expliquent les troubles digestifs, les arrêts de croissance observés fréquemment dans l’allaitement artificiel. Il convient donc d’utiliser un lait moyen, résultant du mélange des traites et doué d’une composition chimique relativement stable.

Les microbes pullulent rapidement dans le lait et l’adultèrent à bref délai; il faut donc assurer sa conservation en empêchant leur développement ou en les détruisant par la stérilisation; dans le cas contraire, le lait deviendrait un véritable bouillon de culture renfermant des toxines nocives pour l’organisme délicat du foal.

La chaleur est le plus sûr microbicide et constitue le procédé le plus pratique; le lait porté à l’ébullition pendant trois à quatre minutes est privé des ferments lactiques et des microbes pathogènes.

L’ébullition détruit les enzymes qui exercent sur la nutrition une influence très favorable, mais cette objection est absolument insuffisante pour faire rejeter la pratique de la stérilisation. Si, sous prétexte de conserver les zymases, nous donnons du lait chargé de microbes, nous avons beaucoup de chance de tuer le jeune sujet par infection ou intoxication (gastro-entérite toxique); tandis qu’en utilisant un lait stérile, même privé de ferments solubles, le foal échappe à cette cause si fréquente de mortalité.

Dans la pratique de l’allaitement artificiel, plusieurs procédés sont employés; le lait est administré au moyen du biberon, de la bouteille. du seau ou du baquet. Nous allons, en nous plaçant au point de vue hygiénique, faire la critique de ces différents modes d’administration.

Le biberon permet au foal de téter et cet acte naturel peut exercer un effet utile en stimulant les contractions péristaltiques et en stimulant la sécrétion des sucs digestifs. Le liquide n’est dégluti que lentement, ce qui en permet la meilleure élaboration; enfin, dans l’allaitement mixte, grâce au biberon, le nouveau-né ne se déshabitue pas de la succion.

L’allaitement à la bouteille, que l’on pratiquait autrefois, a l’inconvénient d’être long et assujettissant, et ne peut être utilisé dans les studs importants.

L’allaitement au seau, procédé très simple, est employé fréquemment. Les poulains s’habituent très vite à puiser dans le récipient; s’ils s’y refusent au début, on leur plonge l’extrémité de la tête dans le lait, en leur maintenant la bouche entr’ouverte; ils lèchent ce qui est attaché à leurs lèvres, et, dans la suite, ne font plus de difficultés.

Ce mode d’allaitement est critiquable, car le règlement des rations lactées n’est pas contrôlable; en outre, le jeune peut boire avec avidité et est prédisposé, pour ces deux raisons, aux troubles digestifs, dont la gastro-entérite est l’expression.

Quel que soit le procédé employé dans l’allaitement artificiel, une rigoureuse propreté des récipients doit intervenir; ils seront lavés à l’eau bouillante chaque fois qu’ils auront été utilisés. Malheureusement, dans la pratique, la propreté des récipients est douteuse et la stérilisation préalable du lait devient inutile par suite des fermentations qui se développent ultérieurement.

Les différences qui existent au point de vue chimique entre la composition du lait de vache et celui de la jument, nécessitent l’emploi d’un «lait maternisé ».

La teneur élevée du lait de vache en matières albuminoïdes et en matières grasses, a été considérée, il v a bien longtemps déjà, comme la cause principale de l’infériorité de l’allaitement artificiel. Le moyen utilisé pour restreindre la proportion des substances en excès est le coupage ou addition d’eau. Dans la pratique, il ne s’agit pas de diminuer la proportion de caséine, de manière à la rendre exactement équivalente à celle du lait de jument, il suffit seulement de la réduire assez pour que le lait de vache ne provoque pas de troubles digestifs. Le lait écrémé, coupé avec un tiers d’une solution sucrée à 10 %, solutionne hygiéniquement la question. Ce lait maternisé peut être donné dans les mêmes conditions que le lait de jument. La mode de coupage ne compromet en rien la stérilisation du lait; on emploiera de l’eau ayant subi l’ébullition pendant quelques minutes; on y ajoutera le sucre. Le coupage du lait n’est justifié que pendant les quatre premières semaines. Quelques éleveurs coupent le lait de vache avec des liquides mucilagineux, tels que décoction d’orge, de farine de riz, de gruau, d’avoine, etc. Cette pratique n’est pas à recommander, car ces liquides fermentent avec une extrême facilité et peuvent être le point de départ de troubles digestifs.

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