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DU SANG.

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Le cheval qui «a du sang». — Pour beaucoup, un cheval «a du sang» lorsqu’il se montre doué à un haut degré de cette excitabilité dont nous venons de parler.

Pour d’autres, Gayot en particulier, «la désignation du sang a prévalu dans le langage hippique; elle a remplacé le mot noblesse... Physiologiquement parlant, le sang est la source génératrice de toute trame organique; il en contient le germe; il est la cause de toutes les qualités physiques et morales; il est le véhicule de tous les éléments de l’organisme...»(). C’est, en quelque sorte, l’expression d’une essence immatérielle, isolée et indépendante du corps qu’elle gouverne.

Suivant M. Magne, quand on dit d’un cheval qu’il a du sang, on entend simplement indiquer qu’il offre certains caractères extérieurs().

Enfin, d’après MM. Goubaux et Barrier, lorsqu’on dit qu’un cheval a du sang, «on veut simplement exprimer que sa famille, sa race, ont subi le métissage de la noblesse à une époque plus ou moins reculée et dans une proportion plus ou moins accusée. On qualifiera, par suite, ajoutent-ils, de pur sang, l’animal de haute lignée, issu de race noble et absolument pur de toute souillure en ce qui concerne les alliances de ses propres ascendants...»

Pourtant, d’après les mêmes auteurs, si le sang est héréditaire, «il est aussi inné chez certains sujets appartenant à des races qui n’en possèdent pas habituellement», et même «il est un fait également démontré, c’est que le sang s’acquiert»().

Il faut bien l’avouer, ces différentes définitions du sang ne sont guère plus claires les unes que les autres, et il en sera toujours ainsi tant que l’on conservera une expression née des idées fausses qu’on se faisait autrefois de la fécondation, conséquemment inexacte en elle-même et sujette aux mille acceptions diverses d’une chose exclusivement conventionnelle. Cependant, la définition qui fait du sang le presque synonyme de grande excitabilité nerveuse nous paraît devoir être préférée, non comme plus juste, mais comme exprimant mieux, à notre avis, l’idée qu’on se fait généralement d’un cheval dont on dit: Il a peu ou beaucoup de sang, il manque de sang, etc.

Si le sang peut être inné, s’il s’acquiert (et, pour nous, cela ne fait aucun doute), il est évident qu’il n’est pas l’apanage exclusif des chevaux qui «ont subi le métissage de la noblesse». Il y a lieu d’admettre, au contraire, qu’un cheval, quels que soient ses ancêtres, quelle que soit sa provenance, peut être considéré comme ayant du sang, s’il a beaucoup d’énergie, de vigueur, etc.

Pour nous, enfin, si certaines races sont particulièrement favorisées sous le rapport de l’énergie, de l’excitabilité nerveuse, dans toutes on peut rencontrer des sujets ayant du sang; il suffit souvent, en effet, de mettre les animaux dans des conditions de milieux convenables pour faire naître et fixer chez eux les aptitudes les plus élevées de l’espèce: «Dans les aliments de force, dit M. Sanson, est le secret ou la source de la véritable noblesse, de ce que les hippophiles les moins fantaisistes expriment en le nommant «le sang»().

Quoi qu’il en soit et de quelque côté que se trouve la vérité, nous ne saurions trop critiquer cette absurde opinion d’après laquelle «le sang rachète tout». Il faut être dépourvu de tout bon sens ou ne pas se faire la moindre idée de la machine du cheval pour soutenir sérieusement une pareille hérésie.

Le cheval «de pur sang». — Quant au cheval «de pur sang ou tout simplement «de sang», nous le qualifierons un animal de race fine, possédant au plus haut degré cette excitabilité nerveuse qui dénote «le sang», et pur de toute souillure en ce qui concerne les alliances de ses propres ascendants, au moins depuis une époque plus ou moins reculée; car, pour le cheval anglais de course, par exemple, «quoiqu’il passe pour être uniquement du sang oriental, dit M. de la Gondie, le fait n’est point exact si l’on remonte au temps où l’on a commencé à enregistrer les faits»().

Quelque bizarre que soit cette expression de pur sang, il nous appartient d’autant moins de la changer que, sur ce point, tout le monde se trouve à peu près d’accord. D’ailleurs, le cadre restreint de notre livre ne nous permet pas d’aller plus au fond de la question.

Différence entre le cheval qui «a du sang» et le cheval «de pur sang». — En somme, le cheval «de pur sang» est un animal de race pure, fin, élégant, rapide, tandis que le cheval qui «a du sang» possède tout simplement une grande excitabilité nerveuse qui le rapproche plus ou moins du premier; c’est du moins l’acception que l’usage semble avoir donnée aujourd’hui du mot sang.

On reconnaît l’animal qui a du sang à son regard vif, hardi; à son œil bien ouvert; à ses oreilles toujours dressées et très mobiles; à une grande impressionnabilité nerveuse; à la finesse et à la sensibilité de la peau; au peu d’abondance de toutes les productions pileuses, etc.

Le cheval : extérieur, régions, pied, proportions, aplombs, allures, âge, aptitudes

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