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DE LA PLATINE FIXE OU MOBILE, ET DU CHARIOT.

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La platine du microscope est cette table métallique horizontale, sur laquelle est placé à volonté le porte objet qui se trouve amené au foyer du microscope, soit par le mouvement du corps même de l’instrument, si la platine est fixe comme dans le microscope de MM. G. Oberhaüser et Trécourt, soit par le mouvement de haut en bas ou de bas en haut de la platine, si la position du corps du microscope est fixe comme dans la plupart des autres instrumens modernes.

La platine, surtout quand l’observateur doit faire mouvoir le porte-objet avec ses doigts, ou quand il doit disséquer on comprimer les objets sous le microscope, doit avoir une dimension assez considérable et une stabilité parfaite. Depuis long-tems j’ai acquis l’habitude de chercher les plus petits objets soumis au microscope, sur une plaque de verre que je fais avancer lentement de côté et d’autre avec les doigts; pour cela, il me faut une platine très solide, large de 7 à 8 centimètres, et sur laquelle la main trouve aisément un point d’appui.

Toute personne qui en voudra prendre la peine, aura bientôt acquis cette même habitude, et trouvera une véritable économie de tems à faire mouvoir ainsi le porte-objet sur la platine; mais quand on n’en est point encore arrivé là, ou quand on ne s’occupe qu’en passant des observations microscopiques, ou bien encore s’il s’agit de montrer quelques animalcules vivans à des personnes qui ne sauraient pas faire mouvoir le porte-objet, pour maintenir ces animalcules dans le champ du microscope; alors il faut avoir recours à une platine mobile ou à l’appareil nommé le chariot, et qui est aussi une platine mise en mouvement par des vis ou des engrenages.

La platine mobile de l’ingénieur Oberhaüser (pl. II, fig. 6), est bien simple et bien ingénieusement conçue; elle se compose d’un disque de laiton a a a percé au milieu. s’adaptant solidement sur la platine ronde tournante de son microscope, et portant un second disque mobile un peu plus petit bbb, avec, une ouverture centrale plus grande au contraire, lequel peut glisser en tous les sens, retenu par un ressort et par deux coulisseaux. Le levier IL tournant sur la vis P est constamment poussé par le ressort R contre le bord du disque bbb. Les deux coulisseaux C, C’ glissant librement d’avant en arrière, le long des rainures M, M’, où les retient un tenon, s’appuyant par un biseau sur les biseaux correspondans du disque bbb, lequel peut ainsi glisser à coulisse le long de chacun d’eux. On conçoit alors que si l’on tourne l’une des deux vis V ou V’ qui, passant par les écrous E, E’, vont presser les coulisseaux C,C’ ; le disque se trouvera poussé dans le même sens, ainsi que le coulisseau correspondant, et glissera le long de l’autre coulisseau, où il est retenu par la pression du levier à ressort LR. Si l’on tourne les deux vis à la fois, le disque s’avancera suivant une direction intermédiaire, poussé à la fois par les deux coulisseaux, et glissant aussi sur chacun d’eux. L’effet inverse aura lieu quand on détournera les vis. On pourra donc ainsi mouvoir, dans tous les sens, sous le microscope, le porte-objet posé sur cette platine, et chercher ou poursuivre un infusoire ou tout autre animalcule.

On a souvent construit des platines mobiles ou à chariot, composées de trois plaques rectangulaires dont une fixe et deux mobiles, glissant l’une au-dessus de l’autre entre des coulisseaux, et mises en mouvement par deux vis à large tête. La plaque inférieure emportant dans son mouvement d’avant en arrière la supérieure qui, séparément, se meut transversalement et toutes deux ensemble par leur mouvement simultané, donnant au porte-objet une direction en diagonale aussi variée qu’on peut le désirer. Quand les deux vis ont leur tête garnie d’un cercle divisé, en rapport avec le pas de la vis qui doit être parfaitement exécutée; ce chariot devient le micromètre de Frauenhofer, instrument précieux et d’un prix fort élevé, qu’on remplace ordinairement aujourd’hui par des appareils beaucoup plus simples.

La platine à chariot de Turrell (pl. II, fig. 7 ) se compose, comme celle de Frauenhofer, de trois plaques rectangulaires superposées, dont une fixe a a a a et deux mobiles bbbb, c c c c, glissant entre les coulisseaux n n, n n et m, m dans deux directions à angle droit: l’une c c c c, la supérieure, d’avant en arrière, l’autre b b b b de gauche à droite, et de droite à gauche; celle-ci portant, fixés par des vis à tête noyée, les deux coulisseaux m m, entre lesquels glisse la plaque supérieure, entraîne cette plaque dans son mouvement; on conçoit donc facilement, d’après cela, comment le glissement simultané des deux plaques dans leurs coulisseaux respectifs, doit produire, suivant le sens ou la rapidité de ces glissemens, tous les mouvemens imaginables en diagonale, en ligne droite ou courbe, etc.; mais au lieu d’avoir, comme le chariot de Frauenhofer, une vis motrice dans la direction de chaque glissement; le chariot de Turrell présente une heureuse combinaison d’une vis avec un pignon à crémaillère.

Ainsi la vis v v’ à large tête r r, sert à produire par dessous le mouvement transversal de toute la partie mobile de l’appareil, et un pignon p, porté par une tige tt passant dans l’axe de la vis v v’, et terminée par deux têtes ss, fait marcher d’avant en arrière la plaque supérieure cccc qui a par dessous une crémaillère engrenée avec le pignon p. Avec ce mécanisme on a 1 avantage de pouvoir produire tous les mouvemens possibles du porte-objet, en se servant d’une seule main et même sans la déplacer; car les deux têtes r r et s s peuvent être pressées en même tems ou alternativement entre l’index et le pouce, en variant très peu la tension des muscles de la main.

C’est un chariot de ce genre que l’ingénieur Ch. Chevalier adapte à ses microscopes; il lui suffit, pour cela de fixer à la plaque fixe a a a a un fort tenon qui entre à frottement dans une mortaise ou dans une coulisse du support.

Manuel de l'observateur au microscope

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