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DES MICROSCOPES EN GÉNÉRAL.

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Notre but étant de guider autant que possible l’observateur dans l’usage de son microscope et dans les recherches qu’il serait tenté de faire ou de vérifier, nous ne devons point songer à donner ici un historique complet du microscope depuis son origine, et une description de toutes les modifications successives qu’il a éprouvées. L’observateur croira sans doute employer plus utilement son tems en se mettant immédiatement à l’œuvre pour apprendre à se servir de son microscope, le seul qu’il ait intérêt à bien connaître. Il le connaîtra bien mieux d’ailleurs quand il l’aura manié et retourné dans tous les sens pendant quelque tems, que s’il avait voulu lire une description minutieusement détaillée de cet instrument. Pour ceux qui voudraient connaître quelles métamorphoses le microscope a subies jusqu’ici, nous croirions faire double emploi en répétant ce que M. Charles Chevalier a dit avec assez de détails dans son excellent Traité des microscopes, C’est même en grande partie à cause de la publication récente de cet ouvrage et d’un autre traité de M. Mandl, qui a paru à la même époque, en 1839, que nous avons dû modifier notre plan, conçu depuis long-tems: alors, pour ne pas faire une œuvre tout-à fait superflue, nous nous sommes restreint beaucoup sur tout ce qui avait été déjà dit, préférant, dans l’intérêt du public, nous étendre davantage sur ce qui pourrait paraître plus neuf.

Cependant, tout en reconnaissant le mérite des ouvrages que nous venons de citer et les services réels qu’ils continueront à rendre encore, nous avons voulu que notre livre fût lui-même assez complet pour suffire à ceux de nos lecteurs qui ne tiennent pas absolument à compléter une bibliothèque de micrographie. Nous avions projeté de faire précéder ce travail par une exposition des principes d’optique sur lesquels repose la construction du microscope; mais, pour être tant soit peu complète, cette exposition exigeait des développemens de calcul, principalement sur l’aberration de sphéricité et sur l’achromatisme; elle tendait ainsi à devenir un traité d’optique à l’usage des constructeurs de microscopes, qui ne l’eussent pas lu et qui d’ailleurs sont infiniment moins nombreux que les observateurs micrographes auxquels notre livre est particulièrement destiné, ceux-ci d’ailleurs seront convaincus qu’on peut savoir regarder dans un microscope sans avoir besoin de connaître exactement la marche de chaque faisceau de rayons, à travers les différentes lentilles de cet instrument. Nous avons donc fait volontiers le sacrifice des longues pages d’optique, préparées depuis long-tems, et nous entrons immédiatement en matière.

Les seuls microscopes employés aujourd’hui pour des observations vraiment scientifiques, sont le microscope simple, dans lequel on a substitué aux lentilles simples, biconvexes, des doublets ou assemblages de deux lentilles piano-convexes, et le microscope composé achromatique vertical ou horizontal. Le microscope composé non achromatique, doit être complètement laissé de côté. Le microscope catadioptrique, construit par M. Amici, avec des miroirs métalliques, avant qu’on ne fût parvenu à fabriquer de bonnes lentilles achromatiques, ne doit être considéré aujourd’hui que comme un bel ornement des cabinets de physique; enfin le microscope solaire et le microscope éclairé au gaz n’ont pu servir jusqu’à présent, et ne serviront sans doute encore désormais que de spectacle ou de récréation instructive; mais la science n’a tiré aucun profit réel de leurs admirables effets, à moins qu’on ne tienne compte du profit indirect résultant de la vulgarisation des notions scientifiques. Nous n’aurons donc point à nous occuper de ces derniers appareils, sinon pour dire que les mêmes lentilles achromatiques peuvent servir pour eux et pour les microscopes d’étude, et que toutes les préparations destinées aux uns peuvent également être mises en expérience avec les autres: par conséquent, la micrographie, proprement dite peut devenir si l’on veut, une micrographie d’exhibition, ayant pour but de montrer à un grand nombre de spectateurs, sur un tableau coloré par la lumière elle-même, les objets qu’une seule personne peut voir dans le microscope proprement dit.

Manuel de l'observateur au microscope

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