Читать книгу Du Droit du chasseur sur le gibier dans toutes les phases des chasses à tir et à courre - François-Ferdinand Villequez - Страница 4

INTRODUCTION.

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Table des matières

J’écris, pour les chasseurs qui ne sont pas jurisconsultes et pour les jurisconsultes qui ne sont pas chasseurs, sur des questions qui se présentent, je ne dis pas tous les jours, mais certainement plus de cent fois par jour, pendant l’ouverture de la chasse, sur le territoire français où elles font l’objet de difficultés et de querelles sans fin.

D’assez mince importance aux yeux des jurisconsultes modernes qui s’en occupent peu ou point , bien qu’elles soient du ressort du droit civil sur lequel ils ont publié de volumineux écrits, ces questions en ont toujours eu une très grande pour les chasseurs; elles étaient traitées fort au long par nos anciens auteurs, et jugées autrefois par les officiers des eaux et forêts, presque tous chasseurs, ou, du moins, tous au courant d’une matière qui rentrait spécialement dans leurs attributions .

Si j’avais à choisir aujourd’hui mes juges, je préférerais le chasseur qui ne serait pas jurisconsulte au jurisconsulte qui ne serait pas chasseur. J’ai entendu bien souvent dire à ces derniers que le gibier appartenant au premier occupant, le premier venu pouvait tirer devant vos chiens et emporter la bête. Je n’ai jamais entendu dire pareille chose à un chasseur, qui considérera, et avec raison, comme mal rendus, les jugements qui l’ont été en ce sens. Tout ce que l’on accordait c’est que ce procédé n’était peut-être pas très délicat, mais la délicatesse ne compte pas en droit.

Une pareille jurisprudence serait-elle fondée en droit? Le droit serait-il contraire à l’équité, à ce sentiment instinctif de raison et de bon sens, qui doivent lui servir et lui servent toujours de base? Non certainement.

Si une pareille jurisprudence était fondée en droit et devait par conséquent s’établir, elle aurait des effets bien funestes en fait. Il serait difficile de ne pas se rendre justice à soi-même, j’en appelle aux chasseurs les plus tranquilles. Une justice que se rendent elles-mêmes les parties intéressées doit toujours être évitée, surtout quand l’une d’elles au moins, celle qui n’est pas très délicate, a un fusil à la main. Cette partie se rend le plus souvent justice à elle-même, mais d’une tout autre façon, j’en ai été maintes fois témoin, en fuyant à toutes jambes et se cachant au plus épais du fourré. Cette partie pense donc qu’elle n’est pas dans son droit; elle a raison, comme nous le verrons.

Il n’y a pas ici seulement une question de délicatesse, mais une question de droit qui mérite, à raison de sa fréquence dans la pratique, des passions qu’elle met en jeu, et des fausses idées que s’en font la plupart des jurisconsultes, d’être traitée très sérieusement. Toujours décidée dans notre ancienne France en faveur du chasseur, elle doit l’être encore de même aujourd’ hui sans aucun doute pour moi. Mais, comme l’opinion d’un jurisconsulte ou d’un chasseur, quelque conscienceux qu’il soit, ne fait et ne doit pas faire foi par elle-même, je demanderai aux chasseurs la permission de l’étayer sur des textes anciens et nouveaux, en les priant même, si je parle de droit romain, de ne pas m’accuser de pédantisme. C’est précisément sur un texte de droit romain que nos adversaires jurisconsultes s’appuient, il faut bien que nous leur répondions, et que nous leur répondions dans leur langue, car il y a une langue du droit comme il y a une langue de la vénerie, celui qui ne les parle pas ne mérite pas le nom de jurisconsulte ni de chasseur; à ce dernier titre, les jurisconsultes voudront bien me passer des termes que je ne saurais traduire même par une périphrase.

Je ferai des citations nombreuses et assez étendues d’auteurs et de textes législatifs inconnus pour la plupart à ceux qui n’ont pas approfondi la matière. Loin de moi la pensée de faire un étalage d’érudition; je veux traiter et mettre à même ceux qui me liront de traiter avec tout le soin qu’elles exigent des questions que je regarde, au rebours des jurisconsultes modernes, comme très sérieuses et très importantes. Nos pères ne traitaient pas la chasse légèrement, et nos anciens jurisconsultes mettaient un soin tout particulier à l’étude des questions de droit qu’elle faisait naître. C’est à eux qu’il faut demander et que nous demanderons des leçons.

Je ne marcherai jamais qu’en mettant les preuves sous les yeux du lecteur; mes citations mettront ceux qui ont à leur disposition beaucoup de patience et des bibliothèques assez complètes à même de recourir aux sources et d’en vérifier l’exactitude; les autres, en lisant les extraits que j’en donnerai, seront dispensés de ce très long travail que j’aurai fait pour eux.

Du Droit du chasseur sur le gibier dans toutes les phases des chasses à tir et à courre

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