Читать книгу Une haine à bord - Gabriel de La Landelle - Страница 3
INTRODUCTION
ОглавлениеL’étude de mœurs maritimes intitulée une Haine à bord, n’était, dans l’origine, qu’une courte nouvelle qui parut en six numéros de feuilleton. Le sujet s’est élargi en devenant, d’une part, la physiologie de l’aspirant ou élève de marine depuis son entrée à l’école navale jusqu’au jour où il devient enseigne de vaisseau, et, d’autre part, l’un des récits destinés à concourir à la peinture de l’officier de marine. L’auteur a ainsi rattaché plus étroitement les pages suivantes à son vaste ensemble de travaux littéraires sur la vie des marins.
L’objet principal reste le même. Il s’agit toujours de mettre en relief une passion qui naît, grandit et se développe, resserrée entre les planches du bord où elle éclatera; mais les proportions nouvelles successivement données à l’œuvre ont permis de suivre, avec une logiII que plus saisissante, les phases, les progrès, les péripé ties de cette passion. Elles font mieux sentir en quo une Haine à bord diffère d’une haine moins comprimé par l’espace, par la discipline, par la présence contr nuelle de témoins, chefs, égaux ou subalternes, les un indifférents, les autres intéressés, et telle qu’elle a de analogies avec les haines de ménage, de régiment, d, couvent ou de prison, sans jamais leur être identique
Par cela l’ouvrage est d’autant plus marin, son titre est mieux justifié,-sa vérité plus frappante. Sa porté en fait une partie essentielle du Tableau de la mer. vient y occuper une place à côté de la Gorgone, consa crée à la peinture du despotisme à bord,–de la Couronne navale qui est le renversement de la Gorgone par l’étude des souffrances d’un chef juste et capable, en butte aux persécutions de ses subordonnés,–des Passagères, où l’étude consiste à montrer quelle est la situation d’un navire sous les ordres d’un capitaine atteint d’aliénation mentale,–des Deux cousines, où l’on a esquissé une amitié du gaillard-d’arrière,–des Épaulettes d’amiral, où une haine et une amitié du gaillard-d’avant servent de base à une physiologie du matelot,–des Géants de la mer, grande action dramatique à laquelle s’unit l’étude de la faiblesse dans l’exercice du commandement,–et enfin de vingt autres récits, ceux-ci longs, ceux-là courts, ceux-là simplement épisodiques, qui se combinent, en se complétant, de manière à former un tout dans lequel on rencontre une ’nfinité de descriptions ou de relations, moins romanes-rues, mais non moins curieuses.
Le Langage des marins, les devoirs, les plaisirs, histoire, la poésie, les contes, les légendes et les tradiions des gens de mer rentrent dans ce cadre immense rue trente ans de travail ont lentement rempli.
Une Haine à bord n’en occupe qu’un médaillon.
Puisse ce médaillon être à la fois le spécimen et le asseport de l’œuvre entière; puisse-t-il, en attirant de ouveau l’attention bienveillante et sérieuse des lecteurs, aire espérer à l’auteur que ses autres parties recevront, leur tour, un accueil favorable!