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CHAPITRE SIXIÈME

Table des matières

Le renversement du bon sens.

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67.

Dans le courant de la vie d’une femme, la conception peut avoir lieu, pendant sa jeunesse, plus ou moins souvent, et le nombre des grossesses est une chose facile à compter.

68.

Il n’en est pas de même de l’acte conjugal; acte qui nécessite, à chaque retour, la lubréfaction et le calmant des parties; acte qui se répète un nombre de fois considérable, et jusque dans un âge assez avancé.

69.

Et plus il se répète, et plus il y a de danger dans la perte de la semence, cela se conçoit.

70.

Si, médicalement parlant, on ne considère de l’acte marital que son côté physiologique, on y voit un but capital: la conception; puis des fonctions accessoires accompagnatrices ou complémentaires.

71.

Ces dernières jouent, dans l’acte conjugal, un rôle extrêmement considérable.

72.

En effet, la liqueur séminale ne peut servir à la conception qu’une fois en neuf ou dix mois, pour faire à la grossesse une part énorme et presque impossible, tandis que, comme calmant et lubréfiant, elle est appelée à servir un nombre infini de fois... et nous ne saurions trop le dire, puisque la santé de l’épouse est au prix de son service normal.

73.

Eh bien, elle est très-souvent sacrifiée..... Et c’est une faute immense.

Nous l’avons dit dès le début, il est toujours mauvais de dénaturer les choses, de fausser ou de faire dévier les fonctions, en un mot d’en abuser.

L’acte générateur et les organes qui président à la fonction génératrice ont une si grande valeur, que les moindres écarts qui s’y rapportent sont tous d’une grande gravité.

Il ne faut donc pas être étonné que le rôle du sperme soit, à leur égard, considérable et tel que son emploi mauvais se fasse sentir sur l’équilibre et le maintien de la santé dans les appareils générateurs, autant que sur les états pathologiques qui les affectent.

Et de même que l’exercice sexuel, à un certain âge, devient une nécessité, de même, passé un certain âge, la modération dans les services devient une vertu et une nécessité de premier ordre.

De Bordeu comparait le sang à la chair liquide. Le sperme est plus précieux que la chair, il est plus précieux que le sang même; par conséquent son sacrifice est plus funeste que le sacrifice même du sang.

Eh bien, est-il possible d’admettre qu’un liquide si précieux et si mal conduit, qu’une fonction si importante et si mal menée, qu’une fraude si souvent répétée, n’aient sur la santé, sur la vie, aucune mauvaise influence, aucun mauvais résultat? Non, ce n’est pas possible.

Vous voyez que la chute répétée d’une goutte d’eau finit, à la longue, par creuser le roc: et cela ne vous étonne pas.

Vous savez que si, pendant la transpiration, vous vous exposez un instant à un courant d’air froid, vous prendrez un rhume, un rhumatisme: et cela ne vous étonne pas.

Pour y remédier, vous suivez un régime de quarante jours, dans le premier cas; dans l’autre, vous couvrez votre corps entier de flanelle, vous prenez des précautions infinies, et nous ne vous en blâmons pas. Vous suivez un régime sévère, vous allez aux eaux, sans être certain du résultat, poursuivi avec une grande insistance.

Vous n’en retirez aucun avantage, mais votre esprit est fort tranquille, et ne se révolte pas du tout.

74.

Pour l’objet en litige, au contraire, vous suivez une marche inverse; vous renversez les rôles, et vous faites de l’accessoire le principal, que vous évitez avec soin pour ne suivre que l’attrait du plaisir.

Au lieu de vous arrêter pendant la grossesse, c’est alors, au contraire, que vous recherchez avec le plus d’ardeur l’acte vénérien.

Aberration des sens!

Puis, après l’accouchement, tout l’esprit du ménage se concentre sur ce point: éviter de nouveau la grossesse.

Vous la fuyez comme un état frauduleux, comme si vous n’étiez pas marié. Le sperme est de nouveau sacrifié comme un élément sans valeur, projeté au loin comme un poison redoutable! Vous vous gênez, vous vous privez toute votre vie; et si, par un miracle d’habileté, vous parvenez à vos fins, vous remerciez la providence!...

Vous vous étonnez de la perte de votre santé, mais vous êtes contents de vous!

Par suite de la plus fausse association des idées, vous vous arrogez modestement le droit de débaptiser les mots pour votre plus grande commodité, de métamorphoser l’imprudence en sagesse, la sottise en prudence, et vous appelez précaution ce qui vous tue, la précaution la plus détestable!

Mais les animaux sont plus sages.

Le moindre animal, oiseau ou moucheron, ne commet pas de pareilles fautes; il est à l’abri de semblables déviations, et de la perversion de ses sens et de ses fonctions!

Et tandis qu’au milieu de ces immenses sottises, vous vous réjouissez de la résistance de votre tempérament, vous vous étonnez de voir votre femme souffrante, inerte, inapte, sans désirs et sans force!

Vous vous étonnez de la mort ou de l’extinction de ses désirs et de ses sens!

Comment!

Vous abusez chaque jour de la plus précieuse de vos fonctions, vous la torturez sans relâche et de toutes les manières imaginables, en éludant, en détournant, en faussant le but de la nature, vous faites monter à son niveau la fonction accessoire, et vous vous étonnez de vos mauvais résultats, de la langueur du ménage?.

Vous renversez les rôles, et vous appelez cela: prendre des précautions!

Est-il possible d’atteindre à un pareil abus de langage!

Mais, en un seul mot:

C’EST LE RENVERSEMENT DU BON SENS.

75.

Aussi ne voit-on plus ces brillantes santés des anciennes mères de famille, et la vie de la femme s’en va, sacrifiée au luxe et au plaisir des sens, c’est-à-dire à l’ennemi commun.

Dans ces conditions d’actualité, s’il y a lieu d’être étonné d’une chose, c’est que les maladies des femmes, déjà si nombreuses, si graves, ne le soient pas devenues davantage encore; et que, par suite, notre pauvre espèce n’ait pas plus dégénéré qu’elle ne l’a fait.

Stupete gentes!

Nous sommes dans le siècle des maladies utérines.

76.

La solution de ce grave problème se trouve assurément dans les progrès incessants de la science.

Le remède est à côté du mal;

La richesse, à côté de la pauvreté ;

La punition, à côté de la faute.

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