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L’AVENIR DU MARIAGE ou L’USAGE ET L’ABUS DANS L’UNION DES SEXES

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Table des matières

RÉGLEMENTATION

DE L’UNION CONJUGALE

EXPOSITION ET PRINCIPES

1.

L’usage d’une fonction, c’est son service normal. son jeu naturel et son exercice modéré.

2.

L’abus, c’est son usage forcé ou tronqué, sa déviation, ou l’écart de sa véritable destination.

3.

De l’usage à l’abus, souvent, il n’y a qu’un pas; il est facile de le franchir, difficile de le juger lorsqu’il s’agit de soi.

4.

La réglementation d’une fonction consiste à obtenir d’elle, à un moment donné, et d’une manière normale ou rationnelle, soit son fonctionnement, soit son repos, selon la nécessité qui se produit.

Il est des fonctions qui ne peuvent jamais se reposer, et sont involontaires. Telles sont: la respiration, la circulation, l’innervation, etc. D’autres chez lesquelles le repos, à un moment donné, devient pour ainsi dire impératif. Elles sont volontaires. De ce nombre sont la génération, la locomotion.

Enfin, il en est d’autres dont le fonctionnement est irrégulier ou intermittent, comme la digestion et ses dérivés, les fonctions sensoriales, telles que la vue, le toucher, etc., qui sont suspendues pendant le sommeil.

Sur ce thème, je pourrais bien écrire de gros volumes.

Rassurez-vous, lecteur; faute de temps, je serai bien plus concis.

Est-ce un mal?

D’ailleurs, cette matière, délayée en pages plus longues, n’en aurait pas plus de valeur.

J’ai pris pour texte l’examen critique du mode des relations sexuelles de notre temps et leurs conséquences.

Je tâcherai de justifier mon titre, en signalant et en combattant les abus, en indiquant les moyens de s’en préserver, en faisant connaître les réformes que nécessitent les usages actuels.

Je terminerai par un coup d’œil sur l’origine des mauvais procédés qui sont entrés dans la pratique journalière et discrétionnaire.

Je m’efforcerai enfin de faire comprendre l’influence du mode actuel des relations sexuelles, au présent, dans la dégradation des tempéraments; et dans l’avenir, au point de vue de l’amélioration de l’espèce.

Ce travail aura donc un but multiple: celui de favoriser la conception et la grossesse, de combattre la stérilité et l’impuissance, comme aussi d’apprendre à préserver la femme de la grossesse dans les cas nécessaires.

Mais surtout, et c’est là que tendent tous mes efforts, le but capital de cette œuvre, c’est la reconstitution, ou du moins la restauration des charpentes humaines. C’est là que conduit la pratique.

Dans les sciences comme dans les moyens, tout s’enchaîne. Cette proposition ressortira claire de la lecture attentive de cet ouvrage.

Cette tâche est élevée, épineuse, je le sais; et mes moyens sont simples dans leur emploi.

Seront-ils à la hauteur des besoins? ce sera à vous d’en juger.

Je serai sobre de paroles, et presque toutes mes phrases ne seront que les anneaux d’une longue chaîne de propositions, apportant avec elles leurs preuves ou leurs déductions.

De mon temps, le cours d’hygiène était, à l’éoole de médecine de Paris, la partie la plus faible de l’enseignement.

Je ne dirai pas que ce livre est destiné à combler partiellement cette lacune; seulement, il traite plus in extenso, le côté du sujet dont je remarquais alors, avec d’autres, l’insuffisance.

Il s’adresse plus spécialement aux élèves avancés et aux jeunes docteurs. D’un autre côté, il renferme, pour tous, l’exposition et l’annonce d’une méthode nouvelle qui, je crois, sera utile à plusieurs dans le cours de leur pratique.

Il affecte la forme brève, en propositions, pour ménager le temps du praticien.

Le développement des propositions est destinée à déguiser leur aridité, ainsi qu’à faciliter à l’esprit, par une analyse succinte, l’exposition de certains faits qui, sans discussion, pourraient sembler obscurs.

Le ton de sévérité dogmatique qui y règne ne réflète pas nécessairement le fonds du caractère de l’auteur. S’il a cru devoir être sévère ici, c’est à cause de la gravité et de la délicatesse extrême du sujet qu’il traite, et des conséquences qu’il entraine.

Un voile de tristesse ne couvre-t-il pas momentanément le front des personnes les plus gaies, lorqu’elles assistent à une triste cérémonie?

Et ne savent-elles cependant, trouver au besoin quelques bonnes paroles de consolation pour les affligés? Dans la consultation et la vie pratique, cette glace se fond; l’homme se révèle avec ses infirmités, et l’auteur redevient l’égal et quelquefois l’inférieur de son client.

Hypocrate disait:

Mulier, propter uterum, tota morbus est.

Ce qui signifie que, chez la femme, ou mieux, chez l’épouse, l’organe de la gestation est une cause incessante de maladie.

5.

Cette proposition sera toujours vraie.

Elle peut être développée dans un sens différent:

La femme porte en elle les organes de la gestation et de la lactation. Par ce fait, son rôle générateur est plus considérable que celui de l’homme. C’est pour cela qu’elle supporte mieux que lui la fatigue de l’acte. La nature l’a munie, à cet effet, d’une grande puissance de résistance, et d’une grande vitalité.

Mais, il est facile de comprendre que, si, par sa nature même, l’épouse est plus exposée à la douleur, elle le sera bien davantage encore, si, dans l’acte conjugal, on fausse le jeu normal de ses organes, si l’on abuse d’eux.

Je commencerai, dans la première partie de ce travail, par examiner et déterminer les cas d’exemption de la grossesse, de sa réglementation et de sa préservation.

J’y joindrai une annexe pour la partie pratitique de l’œuvre. Ce sera la première partie de méthode de la réglementation de l’union conjugale.

Dans la seconde partie, au contraire, je traiterai des moyens de favoriser la conception et la grossesse, de combattre la stérilité et l’impuissance, et je parlerai de l’embryogénésie ou de la formation du sexe chez l’embryon.

Au chapitre de la préservation, je dirai secondairement un mot des maladies contagieuses, ce sera peut-être encore parler pour les époux.

6.

A part la guérison des maladies, le rôle du médecin de la famille n’est-il pas aussi l’hygiène ou la conservation de la santé des époux, au milieu des rapports intimes qui existent entre eux?

J’ai entendu dire quelque part qu’il était toujours temps d’abandonner le péché.

De même, je dirai: il est toujours temps de renoncer à de mauvaises manoeuvres, à des procédés défectueux et dangereux, pour recourir à la pratique d’une appréciation plus saine, en même temps qu’elle est d’une application facile et rationnelle.

Dans ce travail, c’est de la femme surtout qu’il sera question.

7.

La femme est désarmée, la plupart du temps elle est passive.

Ces conditions, ces considérations valent bien quelques études, et lui méritent bien quelques égards.

Quoiqu’il s’adresse à la science, ce livre est donc et surtout le livre des dames, car c’est à la défense du sexe faible et souffrant qu’il est consacré. Et, si le rôle générateur de la femme ne lui avait valu cette préférence, ses qualités lui en auraient certainement attiré l’hommage.

L'avenir du mariage, ou L'usage et l'abus dans l'union des sexes

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