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CHAPITRE PREMIER.

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Table des matières

Si la gloire militaire d’un peuple a l’heureux privilége, dans les récits de l’histoire, d’instruire et d’intéresser à la fois, sa gloire civile, aux yeux de la philosophie et de l’humanité, ne doit pas avoir de moins justes droits aux respects et à l’admiration de tous. Que serait en effet la grandeur militaire d’une nation sans les lois, sans les mœurs, sans la stricte observance des règles consacrées par la morale, la sagesse et l’expérience? Rome et la Grèce ont soumis jadis les plus puissans royaumes, les plus vastes empires de l’univers: qui penserait aujourd’hui à cette splendeur guerrière, si le sénat et l’aréopage n’eussent existé ; si l’exemple et les lois de ces illustres corps n’eussent, pour ainsi dire, imprimé à l’humanité tout entière le sentiment de sa dignité, de ses devoirs et de ses droits?

La France, légataire à la fois du Capitole et du Parthénon, a marché du même pas dans la route des sciences, des arts et de la législation. Alors que les peuples de l’Europe étaient encore plongés dans les ténèbres de la barbarie, seule libre et fière, la France s’avançait tout armée dans la voie des améliorations sociales. Des débris gigantesques du colosse romain, des ruines précieuses de la civilisation grecque, elle reconstruisait un édifice nouveau, et cet édifice que ses vaillantes mains élevaient, avait pour base les lois de Lycurgue, de Numa, de Solon, de Titus, de Marc-Aurèle; pour couronnement la croix, ce glorieux symbole de l’égalité parmi les hommes, de la liberté pour tous, de l’espérance dans l’avenir.

La capitale, ou tête d’une nation, est l’ardent foyer où se combinent et se produisent les grands actes politiques et administratifs des peuples: ce fut donc à Paris que les destinées de la France se formèrent; ce fut sous l’égide de son édilité, de sa police (et par police nous entendons, selon l’acception native du mot, la pure observance des obligations de la vie publique et des devoirs de la vie privée) que se déroulèrent toutes les grandes pensées qui avaient pour objet la gloire, la force et l’indépendance de la patrie.

On a beaucoup écrit sur l’histoire de Paris: sa physionomie primitive, ses accroissemens, ses progrès, ses embellissemens matériels ont été l’objet de savantes et consciencieuses recherches; et les noms de ses prévôts, de quelques-uns de ses échevins même sont parvenus à la postérité, entourés d’une double auréole de reconnaissance et d’admiration.

Par une inexplicable omission cependant, une partie importante de l’histoire de notre belle cité, celle qui eût donné peut-être, sur la marche et les développemens de la civilisation, le plus d’éclaircissemens lumineux, l’histoire de la police a été constamment omise ou négligée par les annalistes et les historiens. Ainsi les magistrats qui avaient le plus fait pour la splendeur de la capitale, pour sa gloire, pour sa sécurité, se sont trouvés déshérités de la part de nobles éloges que leuravaient acquis si légitimement leurs courageuses entreprises, leurs heureux travaux.

L’ouvrage que nous publions aujourd’hui est destiné à combler cette lacune: aussi n’avons-nous pas cru nous en exagérer l’importance et l’utilité, en y consacrant plusieurs années d’études persévérantes, de travaux consciencieux .

Prise dans le sens le plus exact et aussi le plus logique, la police est, parmi les institutions politiques, une des plus importantes et peut-être la plus utile. Vigilante sentinelle, elle garde avec la même sollicitude les abords des palais et l’huis des chaumières. Sa main défend les monumens publics et sacrés des atteintes des impies et des dévastateurs; son œil, comme une étoile invisible, suit le voyageur et l’étranger dans les sinueuses rues de la cité, garantissant à la fois leur fortune et leur poitrine de la ruse et des atteintes des malfaiteurs. Le savant veille, le commerçant se livre aux douceurs du repos, le père de famille se met en voyage laissant sa femme et ses enfans au logis, persuadés qu’ils sont que la police, cette fée aux cent regards comme Argus, aux doubles ailes comme la Fortune, à la main de fer comme l’ange élu, est là qui veille sur le tombeau de leurs pères, sur le berceau de leurs enfans, sur le seuil de leurs demeures.

Un ministre de la Restauration comparait, avec plus de justesse que d’atticisme, la police à la goutte d’huile qui, sans mettre précisément en mouvement les rouages de la machine gouvernementale, en assure cependant le jeu, le rend plus facile et plus secret. Cette définition vulgaire nous semble peindre assez bien l’esprit inquisiteur et tracassier de l’époque. La police alors, en effet, semblait n’avoir pour mission que de s’immiscer dans l’intérieur des familles, de sonder la pensée, de provoquer les confidences, de surprendre et de fomenter les complots. Et, certes, si l’État, ainsi qu’il est presque passé en proverbe, peut être comparé à un corps, la police, telle que la Restauration l’avait faite, en pouvait passer pour le fiel.

Telle n’eût jamais du être cependant la mission de la police. Préposée à l’administration des choses, elle doit exclusivement veiller à ce que l’usage en soit libre et sûr. L’approvisionnement, la salubrité, l’ordre de la ville, le repos, la sécurité des habitans, doivent être l’unique et constant objet de ses soins et de sa sollicitude: c’est dans ce but tout d’utilité qu’elle avait été, comprise et créée par la sagesse de nos pères.

Car la police remonte chez nous aux premiers temps de la civilisation, et, bien que les historiens tassent honneur de son institution au roi Louis IX, on retrouve des traces de son existence jusque dans les lois salique et ripuaire. Toutefois alors, et jusqu’au dix-septième siècle, la police était unie à la justice, les mêmes magistrats connaissaient de l’une et de l’autre,

«Le prévôt de Paris présidait en robe au Châtelet,

» dit un vieil auteur, et portait l’épée à la

» tête des troupes dont il avait le commandement.

» Ce double pouvoir était exprimé par ses ornemens»

dans les grandes cérémonies. Il y paraissait

» vêtu d’une robe de brocart d’or fourrée d’hermine,

» sur un cheval richement caparaçonné.

» Deux pages marchaient devant lui, portant

» chacun au bout d’une lance son casque et ses

» gantelets. Il avait, en outre, une compagnie

» d’ordonnance, deux compagnies de sergens,

» l’une à cheval, l’autre à pied. Ces derniers

» étaient appelés sergens à verge, et étaient chargés

» de veiller à la sûreté de la ville; les autres

» étaient appelés sergens du guet, et leur commandant

» portait le nom de chevalier du guet.

» Il y avait, en outre, pour faire exécuter les règlemens

» de police des bourgeois qui étaient

» élus pour chaque quartier ou paroisse, et que

» l’on appelait commissaires. Ils jouissaient d’une

» immense considération, marchaient de pair

» avec les officiers de la juridiction, et avaient

» chacun dix sergens sous leurs ordres.»

La création d’un lieutenant civil en 1321, celle d’un lieutenant criminel en 1343, modifièrent cette organisation, qui subsistait depuis le douzième siècle. Les assesseurs du prévôt de Paris, après l’avoir aidé d’abord dans les affaires afférentes à leurs fonctions, se trouvèrent bientôt investis de presque tous les soins de sa charge, Le lieutenant civil présida dès lors les assemblées du Châtelet, et connut de toutes les causes civiles. Le lieutenant criminel jugea tous les prévenus de crimes ou délits commis dans les délimitations de la prévôté de Paris, et fut particulièrement chargé de tout ce qui touchait à la sûreté de la ville.

Là se trouve l’origine de la charge de lieutenant de police, créée au mois de mars 1669 par un édit de Louis XIV, et dont les fonctions actuelles de préfet ne sont que la continuation évidente.

Mais que de phases a dû subir une semblable institution en traversant trois siècles de perturbations, de tâtonnemens et d’intrigues! Que d’événemens auxquels elle dut prendre part, depuis les sanglans exploits des écorcheurs et les voleries de la Cour des Miracles, jusqu’aux galans complots de la Minorité et de la Régence! Que d’hommes différens de caractère, d’esprit, de mœurs ne dut-elle pas compter à sa tête depuis Tristan, le grand justicier du royaume, jusqu’à La Reynie, M. de Sartines et M. Lenoir!

Certes, l’histoire de cette curieuse institution, celle de ces éminens personnages doit être intéressante et utile; et c’est ce qui nous a engagé à la retracer dans cet ouvrage, qui, pour être rapide et succinct, ne laissera pas, nous l’espérons, d’être complet et d’exciter la curiosité, grâce à la variété, à la richesse des sources où il nous a été permis de puiser.

Avant d’entrer, toutefois, dans cette fertile carrière, il ne sera pas inutile sans doute de jeter un coup d’œil sur l’histoire générale de la police, depuis son origine jusqu’à nos jours.

Sous Louis IX, Estienne Boylesve, qu’on peut regarder comme le premier prévôt de Paris nommé par le souverain, réunit lui-même en un corps complet les ordonnances qu’il avait rendues sur la police . Cette sorte de code fit loi jusqu’au règne de Louis XI, et pendant un siècle et demi la police resta ce qu’il l’avait faite. Avec le roi de Plessis-les-Tours elle acquit une importance nouvelle. Juge et bourreau à la fois, Tristan la glissa partout, rassurant par elle le roi contre ses terreurs, remplissant ses coffres et concourant au succès de sa politique. Un seul fait suffit pour prouver jusqu’où Louis portait sa police: c’est qu’en établissant les postes, il n’eut d’autre but que d’en assurer plus rapidement les rapports. La France, heureusement, recueille aujourd’hui les fruits de l’institution, sans avoir à s’inquiéter de son origine.

Catherine de Médicis, après Louis XI, donna le plus d’attention à la police: alliant aux ressources ordinaires de l’espionnage le rapport complaisant des prêtres et des dames d’honneur, elle obtint plus de succès peut-être par ces menées que réprouvent la loyauté et la morale, que par le ressort de sa politique mesquine et tracassière. La police se perdit ensuite dans la Ligue, et, jusqu’aux jours de la puissance de Louis XIV, n’offrit que le triste spectacle d’une institution sans moralité et sans pouvoir.

Quelques misérables archers, en effet, presque toujours guidés par un motif d’intérêt personnel, cherchaient seuls alors à se saisir des voleurs et des meurtriers, qu’ils relâchaient pour la moindre somme, ou ne remettaient aux mains des juges que dans l’espérance de participer à l’amende à laquelle ils pourraient être condamnés.

Aussi voyait-on s’organiser, sans qu’aucune force se levât pour les réprimer et les punir, ces compagnies qui, sous, le nom de routiers, de trente mille diables, d’écorcheurs, désolaient le royaume et y répandaient le brigandage et l’effroi. Et ce n’étaient pas les provinces seulement que menaçaient ces malheurs: Paris n’offrait aucune sécurité à sa population immense. «La

» bourgeoisie était enrégimentée; elle élisait ses capitaines

» et se formait par de fréquens exercices

» au maniement des armes. Il y avait au coin des

» rues de grosses chaînes scellées qu’on tendait à la

» première alarme pour fermer les quartiers. On

» faisait à toutes les maisons des saillies qui les

» rendaient plus propres à l’attaque et à la défense;

» enfin, le peuple avait ses bannières, ses places

» d’assemblées fixes, ses mots de ralliement, etc.»

Et ce n’était pas contre l’ennemi que tant de précautions étaient prises: c’était contre les malfaiteurs, au sein de la capitale du royaume. La Cour des Miracles existait encore au commencement du règne de Louis XIV. Sauval en trace le tableau suivant: «Les commissaires ni les

» huissiers n’osaient pénétrer, sous peine de la vie,

» dans ce lieu, de toutes parts entouré de logis bas,

» enfoncés, obscurs, difformes, faits de terre et de

» boue, et tous pleins de mauvais pauvres. On s’y

» nourrissait de brigandages, on s’y engraissait dans

» l’oisiveté, dans lagourmandise et dans toute sorte

» de vices et de crimes. Là, sans aucun soin de l’avenir,

» chacun jouissait à son aise du présent, et

» mangeait le soir avec plaisir ce qu’avec bien de la

» peine et souvent avec bien des coups il avait gagné

» tout le jour: car on y appelait gagner ce

» qu’on appelle dérober ailleurs; et c’était une loi

» fondamentale de la Cour des Miracles de ne rien

» garder pour le lendemain. Chacun y vivait dans

» une grande licence, personne n’y avait ni foi ni

» loi; on n’y connaissait ni baptême, ni mariage,

» ni sacrement. Des filles et des femmes, les moins

» laides se prostituaient pour deux liards, les autres

» pour un double (deux deniers), la plupart pour

» rien. Plusieurs donnaient de l’argent à ceux qui

» avaient fait des enfans à leurs compagnes, afin

» d’en avoir elles-mêmes et d’exciter davantage la

» compassion et les aumônes.»

Louis XIV se décida enfin à purger Paris de ce réceptacle dont la population, suivant quelques historiens, s’élevait à quarante mille têtes. Il institua, en 1666, l’Hôpital-Général pour y enfermer les mendians, et pendant quelque temps les voleurs prirent la fuite pour éviter cette espèce de claustration. Bientôt ils revinrent à Paris, et, à ce qu’il paraît; les crimes reprirent leur cours avec une intensité nouvelle, car on voit sur les registres du Parlement, à la date du 9 décembre 1662, un réquisitoire où le procureur général remontre:

«Les désordres, assassinats et voleries qui se

» commettent dans cette ville et ses faubourgs; le

» grand nombre de vagabonds et gens vulgairement

» appelés filous, comme aussi certainsgueux

» estropiés qui, sous ce prétexte, croient devoir

» être soufferts, lesquels, la plupart du temps, sont

» de part dans tous les vols qui se font, servent

» aux voleurs et sont, par cette raison, aussi punissables

» qu’eux-mêmes.» Le Parlement, sur ce réquisitoire, ordonne: «Que tous les soldats qui

» ne sont sous charge de capitaine, tous vagabonds

» portant épée, tous mendians non natifs de cette

» ville, se retireront au lieu de leur naissance, à

» peine; pour les valides, des galères; contre tous

» estropiés, du fouet et de la fleur de lys; et contre

» les femmes, du fouet et d’être rasées publiquement.»

La police cependant, placée dans les attributions du prévôt de Paris, était exercée, sous la surveillance du Parlement, par deux lieutenans au Châtelet, l’un civil, l’autre criminel. Louis XIV, sentant que la division des pouvoirs était nuisible à la bonne administration de la justice, créa un lieutenant du prévôt de Paris pour la police. La Reynie, président du Parlement de Bordeaux, fut le premier élevé à cette charge le 29 mars 1667. C’est à La Reynie que l’on doit l’établissement des lanternes, celui du balayage régulier, et nombre d’autres mesures utiles et négligées jusqu’alors. Le marquis d’Argenson lui succéda en 1697, et organisa la police sur un plan plus vaste. Machault. seigneur d’Amonville, le comte d’Argenson, Teschereau, seigneur de Linières, se succédèrent dans cet emploi jusqu’en 1722, sans que de notables perfectionnemens toutefois aient signalé leur passage.

Vint la Régence: les meurtres et les assassinats étaient devenus plus rares, à la vérité ; mais les débauches des gens de cour, l’infamie des agens de prostitution, le scandale de l’agio, n’attestaient que trop qu’aucune amélioration ne s’introduisait dans les mœurs. La police alors autorisa l’établissement d’un grand nombre de tripots, de maisons de jeu et de débauche, qui devinrent comme des lieux d’observation où ses espions purent élire domicile: l’armée du lieutenant de police se recruta, bon gré mal gré, des cochers de fiacre, des filles publiques, des fallots stationnant aux portes des spectacles; la cour donnait l’exemple de la dépravation, et les rangs infimes de la société suivaient avec entraînement son exemple.

Six lieutenans de police se succédèrent durant le règne de Louis XV: Ravot, seigneur d’Ombreval; Hérault de Vaucresson, Feydeaude Marville, Berryer de Ravenonville, Bertin de Bellisle et Sartines. De nombreuses améliorations signalèrent leur édilité : les jeux au grand air furent défendus; on organisa les fiacres; on ordonna des arrosemens pendant le temps des chaleurs; on plaça des inscriptions au coin des rues pour en indiquer les noms; on transporta les voiries hors de Paris; on adopta le mode d’éclairage public; on défendit aux fossoyeurs la vente des cadavres aux anatomistes; on créa des établissemens utiles, tels qu’Alfort, la Halle-aux-Blés, l’École gratuite de dessin. Malheureusement, la mauvaise administration des finances et l’usage immodéré des lettres de cachet firent ombre à ce tableau de la partie utile du règne de Louis XV.

Sous Louis XVI la police fut à peu près ce qu’elle avait été sous son prédécesseur: Lenoir, Albert et Thiroux de Crosne remplirent successivement, depuis son avènement jusqu’au 14 juillet 1789, les fonctions de lieutenant de police, qui furent supprimées alors par les électeurs. Ceux-ci, déclarés en permanence, établirent le comité permanent, présidé par le prévôt des marchands et formé des autres membres du bureau de ville ayant voix délibérative. Cette création donna les meilleurs résultats, et la police fut maintenue avec zèle, intelligence et fermeté au milieu du désordre et de la confusion qui régnaient dans ce moment d’effervescence.

De 1789 à 1 800, l’administration de la police fut soumise à de nombreux essais, dont il serait inutile de rapporter ici les théories. La constitution de l’an VIII, en remplaçant celle de l’an III, changea la face de la France, et la loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800), en même temps qu’elle divisait Paris en douze arrondissemens municipaux, créa un préfet de police. Le conseiller d’Etat Dubois fut investi de ces fonctions, dans lesquelles M. Pasquier le remplaça en 1810, pour ne les quitter qu’à la chute de Napoléon.

Sous la Restauration, sept préfets de police se succédèrent:

M. Bourienne, du 12 au 20 mars 1815;

M. Courtin, du 2 au 8 juillet 1815;

M. Decazes, du 10 juillet au 25 septembre 1815;

M. Angles, du 25 septembre 1815 au 20 décembre 1821;

M. Delavau, du 20 décembre 1 821 au 6 janvier 1828;,

M. Debelleyme, du 6 janvier 1828 au 8 août 1829;

M. Mangin, du 8 août 1829 au 28 juillet i83o.

Depuis la révolution de 1830, huit préfets ont été nommés:

M. Bavoux, du 29 juillet au 1er août 1830;

M. Girod (de l’Ain), du 1er août au 10 novembre 1830;

M. Treilhard, du 10 novembre au 27 décembre 1830;

M. Baude, du 27 décembre 1830 au 25 février 1831;

M. Vivien, du 25 février au 25 septembre 1831;

M. Saulnier fils, du 25 septembre au 15 octobre 1831;

M. Gisquet, du 15 octobre 1831 au 11 septembre 1836;

M. Gabriel Delessert enfin, nommé le 11 septembre 1836, en remplacement de M. Gisquet, démissionnaire.

Héritier direct des magistrats de tout temps préposés à la sécurité de la ville, le préfet de police fut, dès l’origine, mis en possession de l’hôtel des anciens baillis du Palais.

Sur ce sol qui avait vu naître une dynastie, sous ces austères lambris qui avaient abrité les grandes figures parlementaires des de Harlay, des Lamoignon et des d’Aguesseau, siégea dès lors une magistrature nouvelle, participant à la fois du consul romain et de l’archonte d’Athènes, et destinée à devenir la première et la plus utile peut-être, s’il était possible qu’elle fût toujours occupée par des La Reynie.

C’est sur remplacement des anciens vergers du calais, vaste terrain embelli à grands frais par les rois des première et seconde races, et qui s’étendait encore, au temps de François Ier, du portique de la Sainte-Chapelle au terre-plein du Pont-Neuf, qu’est située la demeure du préfet de police de Paris .

Là était, avant la révolution de 1789, l’hôtel du premier président du Parlement de Paris.

«Le premier président a son hôtel dans l’enceinte

» du Palais, dit Félibien, depuis l’année

» 1617 que la maison du bailliage fut affectée, par

» lettres-patentes du roi Louis, aux premiers présidens

» du Parlement.» Sauval, qui écrivait avant Félibien, et qui aimait à trouver à tout une explication singulière, avait attribué la possession de l’hôtel par le Parlement à une circonstance qu’il raconte ainsi: «L’hôtel faisait anciennement la

» demeure des anciens baillis du Palais; mais un

» premier président ayant acheté pour son fils

» cette charge, ils occupèrent ensemble ce magnifique

» hôtel, qui depuis a fait la demeure des premiers

» présidens.» Ce petit conte, tout innocent, et à peu de chose près vraisemblable, est démenti par les actes et lettres-patentes faisant don de l’hôtel au Parlement, et qui se trouvent encore aujourd’hui déposés aux archives du royaume.

Quoi qu’il en soit, l’hôtel, tel qu’il existe actuellement , se trouve situé au fond de la rue de Jérusalem et comme étroitement enserré entre le fond de la Cour des comptes, les dépendances de la Conciergerie, la cour Lamoignon et les constructions particulières regardant la rue de Harlay et le quai des Orfévres, et derrière lesquels s’étend l’étroit jardin du préfet, méconnaissable témoignage de l’existence du splendide verger de Hugues Capet, ce premier roi de la troisième race, dont le séjour au Palais ne laisse de nos jours aucune autre trace.

Le jardin du bailliage n’avait, au reste, pas été donné à ce qu’il paraît avec l’hôtel dont il était une dépendance, car un nouvel acte royal en établit postérieurement ainsi la possession. «Le

» premier président de Lamoignon ayant reçu du

» roi, par contrat du 27 février 1671, le don du

» jardin du bailliage du Palais, s’engagea à faire

» plusieurs ouvrages pour la décoration du Palais,

» comme escaliers, galeries, et une nouvelle rue qui

» porte son nom.»

L’hôtel, assez mesquin alors, à ce qu’il paraît, fut entièrement réparé en 1 7 12, et Germain Brice, qui écrivait en 1755, en trace ainsi une espèce d’aperçu dans sa description de la ville de Paris.

«Le principal appartement de cet hôtel est

» composé de plusieurs chambres très-bien proportionnées,

» terminées par une galerie qui sert de

» bibliothèque et dont les livres sont d’un excellent

» choix. Cette galerie finit par une perspective de

» l’ouvrage de Boyer, qui produit un heureux effet

» en terminant cette grande suite avec magnificence.

» Les portraits des premiers présidens,

» depuis l’établissement de cette grand charge jusqu’à

» présent, sont placés sur les tablettes de la

» bibliothèque.

» Quoique ce grand appartement paraisse simple

» et sans ornemens, il n’est cependant pas

» moins magnifique; il est doublé par un autre au

» midi, dont les pièces ont une communication

» fort aisée avec beaucoup d’autres pièces pratiquées

» fort ingénieusement.

» Il y a au fond de la cour une salle magnifique

» pour les assemblées du Parlement, qui se

» font quelquefois chez le premier président; cette

» salle communique à d’autres pièces particulières.

» On peut dire enfin que cet hôtel a été conduit et

» distribué avec un très-grand art, et ce qui contribue

» encore à y procurer de la beauté, c’est que

» les meubles y sont très-magnifiques.

» Avant que d’arriver à l’hôtel du premier président,

» on passe sous une arcade qui sert de communication

» aux vastes appartemens de la Chambre

» des comptes. Cette arcade est estimée à cause

» des masques en sculpture qui s’y trouvent et qui

» sont de l’ouvrage de Jean Goujon.»

Depuis le temps où écrivait Germain Brice, cet hôtel a dû subir de nombreuses transformations: tant d’événemens, tant d’hommes s’y sont succédé ! Une des plus regrettables pertes qu’il ait pu toutefois éprouver est celle de la galerie des portraits, qui, durant la Révolution, ont entièrement disparu de la bibliothèque, et que l’on peut supposer avoir été brûlés avec nombre d’autres objets et de manuscrits précieux.

Il ne sera pas sans intérêt sans doute de consigner ici les noms des présidens du Parlement qui, durant une période d’un siècle et demi, ont habité cet hôtel qui va disparaître sous le marteau:

1° Nicolas de Verdun, mort le 22 mars 1627.

2° Jérôme de Hacqueville, seigneur d’Om-en-Bray., mort le 4 novembre 1628.

3° Jean Bochard, seigneur de Champigny et de Noroy, mort. le 27 avril 1630.

4° Nicolas Le Jay, baron de Tilly et seigneur de Conflans, mort le 30 décembre 1640.

5° Mathieu Molé, seigneur de Champlatreux, garde des sceaux, mort le 16 avril 1651.

6° Pomponne de Bellièvre, marquis de Grignon, mort le 13 mars 1657.

7° Guillaume de Lamoignon, marquis de Basville, mort le 10 décembre 1677.

8° Nicolas Potier, seigneur de Novion, nommé le 13 juin 1678, démissionnaire en 1689.

9° Achille de Harlay, nommé le 18 novembre 1689, démissionnaire en avril 1707.

10° Louis Le Pelletier, seigneur de Morfontaine, démissionnaire en janvier 1712.

11° Jean-Antoine de Mes-mes, comte d’Avaux, mort le 23 avril 1723.

12° André Potier, seigneur de Novion, démissionnaire le 9 septembre 1724.

13° Antoine Portail, seigneur de Vaudreuil et de Chatou, mort le 3 mai 1736.

14° Louis Le Pelletier, seigneur de Rosambo, démissionnaire le 1er octobre 1743.

15° René-Charles de Maupeou, démissionnaire en septembre 1557.

16° Mathieu-François Molé , seigneur de Champlatreux, démissionnaire en octobre 1763.

17° René-Charles-Augustin, de Maupeou, chancelier de France, le 16 septembre 1768.

18° Etienne-François d’Aligre, comte de Maran, supprimé en avril 1771, rentré le 12 novembre 1775, jusqu’au 12 novembre 1788.

19° Louis-Jean Berthier de Sauvigny, d’avril 1771 au 12 novembre 1775.

20° Louis-François de Paule Lefèvre d’Ormesson, seigneur de Noyseau, mort le 2 février 1789.

21° Jean-Baptiste-Gaspard Bochard de Saron, guillotiné le 20 avril 1794. (Bochard de Saron n’avait habité l’hôtel que jusqu’au 5 novembre 1789, date de la suppression des parlemens.)

Dans l’état où se trouve encore actuellement l’hôtel, la première cour, en entrant par la rue de Jérusalem, présente un parallélogramme régulier. En avançant vers le nord, on trouve la cour du centre, où sont réunis les bureaux des prisons, celui de la permanence et ceux de la police municipale: c’est là, dans cette étroite et obscure enceinte, que viennent, par mille canaux patens ou secrets, aboutir les divers rapports au moyen desquels, et selon les cas, la police assure le repos des citoyens ou dispose sans contrôle de leur liberté. Au delà, une troisième cour existe encore, celle de l’Abreuvoir, qui, longeant les bâtimens de la Conciergerie, communique dans la cour Lamoignon, et de là sur le quai de l’Horloge.

La cour du Sud, au milieu de cet amas irrégulier de bâtimens, offre seule quelque développement et une sorte d’élégance; sur les murs de son bâtiment principal, construction du règne de Louis XIII, et où le préfet a fait jusqu’à ce jour sa demeure, on voit encore, malgré le double outrage du temps et des ignorans réparateurs, neuf portraits de personnages célèbres, peints à fresque et placés dans des médaillons à la hauteur et dans l’intervalle des croisées du premier étage. 11 serait difficile de reconnaître les personnages dont on a voulu consacrer le souvenir, trois d’entre eux excepté : Blaise de Montluc, le connétable de Bourbon et l’héroïque Duguesclin On comprend au reste assez peu le motif qui a fait ainsi réunir les personnages les plus disparates et placer Duguesclin, le type de l’honneur militaire, entre Bourbon, traître à sa famille et à sa patrie, et Montluc qui, frappé mortellement devant Rabastens, encourageait les siens à venger sa mort et à n’épargner personne.

Dans cette même cour et sur le bâtiment de droite, dans le champ entre le chambranle et le linteau de chacune des croisées, sous la corniche, se trouve sculpté en relief un chiffre représentant un W au centre d’un nœud de branches de lauriers.

Les antiquaires, comme d’ordinaire, sont en désaccord sur l’origine de ce chiffre: la tradition en attribue le placement à Diane de Poitiers, maîtresse d’Henri II, qui aurait habité cet hôtel, et n’y voit qu’un emblème signifiant Vive Valois! Les savans y veulent trouver à grand’ peine la signature d’un architecte, Wirmbolde ou Wauttier, qui aurait eu l’inconvenance de jeter son nom en souvenir au fronton d’un bâtiment dont on lui aurait confié l’ordonnance.

Certes, la version populaire offre cette fois quelque vraisemblance: plusieurs rois de la branche des Valois ont habité le Palais; François 1er y demeurait encore en 1531, et tout porte à croire que Henri II, son fils, y a vécu. Or, Henri II avait assez peu de respect pour les choses vénérées du monde pour avoir logé Diane dans l’hôtel même, d’où elle pouvait communiquer avec le Palais; et Jean Goujon, dont on retrouve un précieux travail sur une arcade de la rue de Nazareth placée tout proche de l’entrée de la Préfecture, Jean Goujon, le galant sculpteur des gracieux emblèmes d’Anet, a pu, de sa main libre et savante, tracer le chiffre mystérieux sur les murailles parlementaires.

Quoi qu’il en soit, l’hôtel, autrefois dépendance et partie intégrante en quelque sorte du Palais, communiquait avec lui par des issues particulières; deux seulement ont été conservées; l’une se trouve au-dessous des salles qui conduisent à la Cour d’assises, pratiquée sur le côté intérieur du bureau des prisons; l’autre aboutit au petit parquet du procureur du roi, donnant sur la cour de Lamoignon.

Ce serait une lugubre et bien longue histoire que celle de tous les malheureux, de tous les Coupables qui ont gravi ces étroits chemins depuis le jour où Pétion, second maire de Paris, s’installa le 7 mai 1792 dans l’hôtel de la présidence .

Avec le terrible maire, la prison municipale vint se dresser sur ce sol, si paisible jusqu’alors, si étranger aux misères et aux douleurs dont il allait devenir le théâtre.

Un rapide aperçu de ce que fut en ce temps, de ce qu’est aujourd’hui ce lieu de dépôt, premier chaînon de la longue série de tourmens dont le dernier anneau aboutit si souvent au bagne, ne sera pas sans doute sans intérêt pour la plus grande partie de nos lecteurs.

La prison municipale, formée par Pétion sous le nom de Prison de la mairie, fut appelée plus tard Dépôt de la Préfecture de police: c’est sous ce titre encore qu’elle est désignée aujourd’hui. Son régime, changeant sous la Convention,. durant la Terreur et lors de la réaction thermidorienne, est peu connu et dut nécessairement être celui de toutes les prisons d’alors. Sous l’Empire, le dépôt fut divisé en deux parties. L’une, composée de cellules assez habitables, reçut le nom de Salle Saint-Martin, et fut réservée aux personnes qui pouvaient subvenir aux frais de leur logement et de leur nourriture; l’autre, consistant en un bâtiment ancien, élevé de trois étages occupés tout entiers par trois salles longues, étroites, humides et obscures, reçut, au premier, les filles publiques; au second, les prévenus de crimes et délits, et au troisième, les simples délinquans aux règlemens de police.

On se ferait difficilement une idée du désordre et des inconvéniens résultant d’une disposition semblable. Un des hommes les plus compétens dans la matière, M. le comte de Laborde, dont la mort récente afflige tous les amis de la science et de l’humanité, en signalait ainsi une faible partie en 1819: «Un honnête homme qui serait accusé par la malveillance ou arrêté par mégarde dans la rue au moment d’une émeute ou d’une voie de fait, est amené au dépôt de la Préfecture de police, confondu avec ce que la crapule, la malpropreté, le vice, ont de plus odieux, dans un Jocal infect, et pourrait rester dans ce local assez de temps pour y contracter toute sorte de maladies contagieuses. Il en est de même pour les femmes, qui, dans les premiers momens, peuvent se trouver avec ce qu’il y a de plus abject.

» Si l’homme arrêté n’est pas connu, qu’on juge à son extérieur qu’il mérite moins d’égards, ou seulement si la salle Saint-Martin est occupée, il est renfermé dans une salle commune d’une malpropreté révoltante; il est confondu avec ce que Paris offre de plus honteux: les voleurs, les vagabonds, les mendians.»

A cette époque, si voisine encore, toutes les personnes arrêtées, soit sur mandat de la Préfecture, soit par ordre de simples commissaires de police, étaient conduites, en effet, dans cet ignoble et redoutable dépôt, d’où un seul prisonnier, le célèbre Maubreuil, est parvenu à s’échapper, tant la surveillance en est exacte. Les vives réclamations de la population parisienne firent abolir cet usage odieux; le dépôt fut démoli en 1825, et le 12 avril 1828 un nouveau bâtiment, disposé avec sûreté, mais en même temps avec convenance, fut consacré à servir de lieu de détention provisoire pour ceux qui, loin de devoir être traités en coupables, ont le droit de n’être même pas considérés comme prévenus.

Ce bâtiment nouveau se compose d’un rez-de-chaussée et de trois étages: au rez-de-chaussée, après le guichet, un petit corridor, garni sur ses côtés de quatre cellules destinées aux aliénés, conduit à une salle d’environ quinze pieds de longueur, où l’on enferme les prisonniers qui montrent trop de turbulence; à droite du guichet, le parloir, qui ne tient le détenu éloigné de son interlocuteur que d’un espace de dix-huit pouces: à côté le bureau du greffe, et en face une salle (n° 1 ) servant de dépôt pour une cinquantaine de filles publiques.

Au premier étage, les magasins, l’appartement du directeur et sept cellules de pistole pour les hommes. Au second, en face, la salle (n°2) où sont enfermées les femmes prévenues de différens délits, mais n’appartenant pas à la classe des prostituées. A droite, six cellules de pistole pour les hommes; à gauche, deux chambres pour les visites des docteurs aux prostituées et aux détenus malades; au fond, une chambre pour les enfans au-dessous de seize ans. Au troisième étage, deux vastes salles pour les hommes: dans la première sont renfermés ceux que semble menacer une condamnation grave; dans la seconde, ceux dont le délit parait léger. A gauche, pour les femmes, deux chambres de pistole, où ne peuvent être admises les filles publiques.

Tel est le dépôt, dont la population a varié, depuis 18 14, de 12,600 à 22,000, et qui remplit à peu près toutes les conditions exigibles pour une destination semblable. Le loyer de sa pistole est fixé à 80 c. pour chacune des deux premières nuits, et à 60 pour les suivantes; les vivres se bornent à une livre et demie de pain et à une soupe aux légumes pour chaque prisonnier.

Du reste de l’hôtel de la préfecture, de ce vaste et confus amas de bâtimens sans ordre et sans régularité, nous aurions peu de chose à dire; et ce n’est en quelque sorte que pour mémoire que nous en traçons l’aperçu, puisqu’il doit être si prochainement remplacé par des constructions qui rempliront sans doute toutes les conditions de sûreté et en même temps d’art, que l’on regrettait de n’y pas trouver. Dans la cour d’honneur sont situés, à droite, au premier, les bureaux du secrétariat-général; en face, et à gauche, au rez-de-chaussée et aux étages supérieurs, le corps-de-garde, la caisse, les bureaux de la police municipale, ceux des passe-ports, des ports d’armes, de la navigation, les archives de la bibliothèque. Au-dessus de la porte principale d’entrée sont les appartements du préfet, qui se prolongent en retour à l’est du jardin donnant sur le quai des Orfévres.

Au pied du perron qui conduit au bureau des passe-ports est un corridor de communication avec l’hôtel de Vergennes, dont la façade se développe sur la cour de Harlay, et où se trouve, par suite de l’accroissement de son personnel, une partie des bureaux de l’administration.

La bibliothèque, peu connue, se compose de 4,000 volumes environ; on y remarque la collection du Châtelet, que ne possède pas la Bibliothèque royale, la collection du Louvre et la précieuse collection de Lamoignon, comprenant, en 43 volumes, les édits, les arrêts et les règlemens de police rendus de 1182 à 1762. On doit former des vœux pour qu’au prochain déplacement de cette bibliothèque et des curieuses archives de la Préfecture, une exacte surveillance garantisse la conservation et le classement de ces richesses, où pourra puiser si fructueusement l’histoire.

Dans une prochaine édition, si l’accueil du public nous permet, ainsi que nous l’espérons, de l’entreprendre, nous présenterons sommairement la description de l’édifice qui va s’élever sur l’emplacement de l’hôtel actuel. Mais, dès ce moment, nous avons cru qu’il n’était pas sans utilité, alors que les derniers vestiges de cette antique demeure de la magistrature et de la royauté allaient disparaître du sol parisien, d’en rappeler l’origine et la splendeur, avant d’entrer dans le récit des actions de ceux qui furent ses hôtes, et qui s’y signalèrent à des titres différens.

Et maintenant il ne nous reste plus qu’un vœu à former en présentant notre travail aux lecteurs dont nous redoutons, nous devons le dire, l’indifférence ou la prévention ordinaires contre tout ouvrage dont le sujet comporte un intérêt sérieux: c’est de le voir porter d’heureux fruits, en montrant d’une part aux simples citoyens tout ce qu’il faut d’abnégation, de zèle, de dévouement pour accomplir dignement les devoirs de l’édilité ; et, d’un autre côté, en éveillant chez les hommes éminens chargés de présider à la sécurité, à la moralisation du peuple, à l’embellissement, à la splendeur, à la salubrité de la grande cité, les nobles sentimens, les hautes vertus qui font vivre le magistrat dans l’histoire, indépendamment de la clameur ou de l’apothéose des partis.

Histoire de la police de Paris : 1667-1844

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