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CHAPITRE III.
CONTINUATION.

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ON est bien éloigné d’accorder par-là que tous les goûts sont indifférens, qu’il n’y a point d’opinions plus vrayes les unes que les autres; il étoit impossible que les hommes en convinssent;&s’il avoit fallu attendre une pareille convention pour vivre en paix, il eut mieux valu renoncer d’abord à toute espece de Société. C’est au contraire, afin que chacun pût rester paisible possesseur du droit qu’il a de croire son goût le meilleur,&son opinion la plus raisonnable, même la feule qui le soit, que les Nations polies ont établi qu’il n’en falloit pas disputer.

Il en est à plus forte raison de même à l’égard de la Religion; quoiqu’on n’en dispute jamais parmi les personnes qui ont quelque usage du monde, chacun n’en reste pas moins persuadé de la vérité de celle qu’il professe,& il seroit absurde de dire qu’un homme qui ne dispute pas de religion à tout venant, croit toutes les religions indifférentes.

Si l’on veut maintenant rechercher sur quoi cette tolérance réciproque est fondée, on trouvera qu’elle l’est sur la maxime du droit naturel, qu’il ne faut point faire à autrui ce que nous ne voulons pas qui nous soit fait,& que ce droit naturel est fonde lui-même sur l’équité.

Essai sur la tolerance chrétienne

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