Читать книгу Notions d'agriculture et d'horticulture: premières notions d'agriculture - Jean-Augustin Barral - Страница 5
ОглавлениеDÉFINITION ET IMPORTANCE DE L’AGRICULTURE
1. — L’Agriculture est l’art de tirer de la terre, avec économie, la plus grande quantité possible de produits utiles à l’homme.
Toutes les denrées nécessaires à la nourriture des populations viennent directement ou indirectement du sol; elles sont toutes végétales ou animales; de là aussi proviennent la plupart des matières qui servent à faire les vêtements ou à meubler et orner les habitations.
L’agriculture est une des principales branches de l’activité humaine: c’est la plus ancienne.
Elle est née du besoin qu’éprouvent les peuples de pourvoir à leur subsistance.
En effet, comme les produits naturels du sol ne sont pas en quantité suffisante, les hommes les multiplient, en confiant à la terre des graines de plantes alimentaires: c’est ainsi que se sont formés les champs cultivés.
La chasse et la pêche fournissaient d’abord aux hommes la chair des animaux comestibles. Mais les produits en étaient trop limités. De simple pêcheur ou chasseur, l’homme dut se faire pasteur. Il se mit à réunir, à garder et à élever les animaux dont la chair et le lait lui servaient d’aliments. De là la formation des troupeaux d’animaux, domestiques.
Comme la culture des champs, le transport de leurs produits exigent une plus grande quantité de travail, les hommes se sont adjoint des animaux qu’ils ont dressés à servir de bêtes de somme.
2. — Toutes ces transformations se sont faites progressivement à l’aide de procédés inventés peu à peu.
L’agriculture, fondée sur des expériences ou des observations successives, a commencé par être un art de tradition, c’est-à-dire un art dont les règles se transmettaient de père en fils dans les familles.
D’abord limitée à la production des plantes propres à la nourriture de l’homme et des animaux domestiques les plus utiles, l’agriculture s’est ensuite étendue à la production des plantes dont les récoltes sont de nature à satisfaire à d’autres besoins: vêtements, habitations, médicaments. Plus tard, elle a compté au nombre de ses objets la nécessité de donner satisfaction à des jouissances de plaisir ou de luxe.
La production des plantes de grande consommation est réservée à l’agriculture, et elle se fait sur de grandes surfaces, qu’on appelle des champs pour les plantes annuelles ou bisannuelles, des forêts ou bien des vignes ou des vergers pour les plantes arbustives. On réserve le mot d’horticulture pour la culture des plantes sur de petites surfaces appelées des jardins.
3. — Les tribus primitives, quand elles quittaient leur ancienne patrie, pour aller s’établir ailleurs, emportaient avec elles les semences des plantes qu’elles cultivaient; elles traînaient à leur suite les troupeaux qui servaient à leur nourriture.
Aussi, les plantes qu’on cultive dans presque tous les pays sont originaires d’autres contrées. Ceci est vrai du moins pour la plupart des variétés; il en est de même pour la plupart des animaux domestiques.
Par exemple, la plus grande partie des variétés de froment et d’orge qui sont cultivées en France viennent d’autres pays.
Le riz, la vigne, l’olivier, le mûrier, la luzerne, la plupart de nos légumes et de nos arbres fruitiers viennent de l’Asie.
L’Afrique a fourni à l’Europe le sarrasin.
Dans des temps plus récents, nous avons emprunté à l’Amérique le maïs, la pomme de terre, le tabac, sans compter beaucoup de plantes de nos jardins, et d’arbres qui font l’ornement de nos forêts.
4. — C’est ainsi que, pour rendre sa vie plus facile et plus agréable, l’homme a changé les conditions d’existence d’un grand nombre de plantes et d’animaux. Mais, pour en tirer un bon parti, il est nécessaire qu’il consacre à ces plantes et à ces animaux des soins constants et un travail sans relâche.
Les cultivateurs doivent, dans leurs travaux, suivre partout les mêmes règles, sauf les modifications qu’exige la différence des climats, ainsi que cela va être expliqué. Longtemps ces règles ont été peu connues; aujourd’hui on commence à les appliquer méthodiquement.
Par malheur, l’application en est encore trop rare dans quelques parties de la France.
Si le cultivateur ne les suit pas partout, c’est tantôt parce qu’il ne les connaît pas, tantôt parce que, les connaissant mal, il les considère comme des nouveautés dangereuses.
5. — Vous comprenez donc combien il vous importe de connaître les règles de la bonne agriculture, afin de pouvoir les appliquer dans les champs.
Disons-le tout de suite: il y a des choses dont le cultivateur ne peut pas être le maître, et qui, dans toutes les circonstances, s’imposent à lui.
Voici les trois principales: 1° la nature des terres qu’il doit travailler; 2° les caractères du climat dans le pays où il habite; 3° les débouchés offerts à ses produits.
6. — Vous savez que la nature des terres est très variée. Les terres diffèrent par leur constitution, c’est-à-dire par les éléments dont elles sont formées; par leur profondeur, c’est-à-dire par l’épaisseur de la couche superficielle dont la nature est uniforme; par leur situation en plaine, en coteau ou en montagne.
Enfin, le temps depuis lequel on cultive les terres influe aussi sur leur nature et leurs qualités.
On comprend facilement combien pourront être différentes les plantes qu’il s’agit de cultiver, avec avantage, dans des circonstances aussi variables.
7. — Le climat ne dépend pas du cultivateur, qui doit l’accepter avec ses conditions favorables ou défavorables. Ce que l’on appelle le climat résulte des phénomènes de chaleur ou de froid, d’humidité ou de sécheresse, qui dans une localité caractérisent les saisons.
A cet égard, les diverses plantes ont souvent des besoins tout à fait différents.
Par exemple, le blé pousse dans toutes les parties de la France. Au contraire, il n’y a pas assez de chaleur dans la partie septentrionale du pays pour que la vigne et le maïs y viennent à maturité.
Beaucoup de plantes fourragères se développent mieux dans les régions où le printemps est humide, tandis que, parmi les céréales, l’avoine redoute l’humidité excessive du printemps.
8. — Enfin, on ne cultive pas les champs pour le seul plaisir de faire de belles récoltes, mais pour vendre ces récoltes et pour en retirer le plus d’argent qu’on peut. Le profit doit récompenser le travail.
Le cultivateur doit donc se rendre compte de l’importance des marchés au milieu desquels il se trouve placé. Parmi les végétaux à cultiver ou les animaux à élever, il doit choisir ceux dont il pourra vendre les produits le plus facilement et avec le plus d’avantage.
QUESTIONNAIRE. — Qu’est-ce que l’agriculture? — Quelle est l’origine de la culture des plantes? — Quelle est celle de l’élevage des animaux domestiques? — A quels besoins l’agriculture doit-elle satisfaire? — Quels sont les pays d’où viennent la vigne, la luzerne, le sarrasin, le maïs, la pomme de terre? — Pourquoi les bonnes méthodes de culture ne sont-elles pas usitées partout? — Quelles sont les circonstances dont le cultivateur n’est pas le maître? — D’où vient la variation dans la qualité des terres arables? — Quelle est l’influence du climat sur l’agriculture? — Qu’appelez-vous débouchés? — Quelle en est l’importance?