Читать книгу Notions d'agriculture et d'horticulture: premières notions d'agriculture - Jean-Augustin Barral - Страница 7
ОглавлениеLES LABOURS. — LEUR IMPORTANCE
14. — Le labourage est la première opération de l’agriculture.
On appelle labours des travaux qui ont pour but d’émietter, c’est-à-dire d’ameublir la partie supérieure de la terre arable. Ils ont aussi pour objet d’enfouir les engrais dans le sol, de détruire les mauvaises herbes qui se développent à la surface.
Le principal but du labour est, en émiettant la terre, de permettre aux racines des plantes cultivées de s’y développer facilement; de mélanger dans toute la masse les engrais, de telle sorte que les racines trouvent toujours à proximité la nourriture qui leur convient.; de permettre à l’air, qui est indispensable à la végétation, de circuler dans la terre où se développent les plantes.
15. — Grâce aux labours, les racines absorbent facilement les principes utiles aux plantes que la terre elle-même renferme. Les labours améliorent donc le sol au profit des plantes cultivées. Cet avantage s’ajoute à celui qui résulte de l’émiettement de la terre arable.
Les labours sont exécutés à la main ou avec des instruments traînés par des bêtes de somme; les autres moteurs, machines à vapeur ou électriques, ne sont encore qu’exceptionnellement employés pour la culture de la terre.
Les outils à main employés pour labourer sont la bêche et la houe, que vous connaissez déjà.
Le travail marche lentement avec ces outils; la bêche est aujourd’hui presque exclusivement réservée aux travaux du jardin; quant à la houe, son emploi est encore général dans beaucoup de vignes, mais il est réservé à ces cultures. En effet, si, dans une exploitation rurale, il fallait labourer les champs à la bêche ou à la houe, les travaux ne seraient jamais achevés en temps utile. C’est pourquoi on emploie des instruments conduits par des animaux, tels que le cheval, le bœuf, la vache, le mulet ou la mule, l’âne.
16. — La profondeur des labours varie beaucoup. Jadis, on se contentait de gratter la partie supérieure du sol, à la profondeur de quelques centimètres. C’est encore ce qui se pratique chez les peuples barbares, notamment chez les Arabes en Algérie. Les agriculteurs français savent aujourd’hui qu’il faut en général labourer profondément pour obtenir de bonnes récoltes,
Suivant la profondeur qu’ils atteignent, les labours sont dits labours superficiels, labours ordinaires, labours profonds.
17. — Les labours superficiels sont ceux dont la profondeur ne dépasse pas 10 centimètres. Ces labours ont pour objet de détruire les mauvaises herbes, ou d’enfouir les engrais réduits en poudre, ou de recouvrir les semences, ou enfin enlever les chaumes qui restent après la coupe des céréales.
Dans ce dernier cas, on appelle ces opérations des labours de déchaumage.
Les labours ordinaires atteignent une profondeur de 15 à 20 centimètres. On doit les exécuter après et avant chaque récolte, en nombre variable suivant la nature de la terre, suivant la récolte que le champ a portée, suivant celle qu’il est destiné à recevoir. Ce sont ceux qui sont faits le plus communément par les cultivateurs; de leur bonne exécution dépend, en partie, le succès des récoltes.
18. — Les labours profonds sont ceux dont la profondeur dépasse 20 centimètres. Ils ont pour effet d’accroître la couche ameublie dans laquelle plongent les racines des plantes, par conséquent d’augmenter la puissance productive des champs. En effet, si les racines trouvent une couche remuée et aérée dans laquelle elles pénètrent facilement, elles s’y développent avec vigueur, et toutes les parties de la plante profitent de cette expansion des racines. Au contraire, si les racines rencontrent un sol dur, elles ne peuvent y pénétrer, et l’arrêt de leur développement entraîne celui du développement de la tige.
En outre, les plantes qui croissent dans des terres labourées profondément, ont beaucoup moins à redouter les effets des excès de sécheresse ou d’humidité.
Enfin, les labours profonds attaquent et détruisent les plantes nuisibles à racines vivaces que les labours ordinaires ne peuvent souvent atteindre qu’imparfaitement.
Les labours profonds sont parfois appelés labours de défoncement.
19. — Si l’on considère les labours au point de vue de la forme qu’ils donnent à la surface du champ, on les divise en labours en billons, labours en planches, labours à plat.
FIG. 2. — Champs labourés en billons, en planches et à plat.
Dans les labours en billons, le champ est partagé en bandes de terre bombées, étroites, séparées par des rigoles profondes.
Les labours en planches ont pour effet de diviser le champ en bandes de terre d’une largeur variable, séparées par des raies moins profondes que pour les billons.
Dans les labours à plat, la surface du champ est nivelée aussi complètement que possible.
La figure 2 vous montre la forme de champs labourés en billons, en planches et à plat.
20. — Pour être profitables, les labours doivent être exécutés aux saisons convenables.
La condition indispensable du succès est que la terre se trouve dans un état moyen d’humidité.
Quand le sol est trop humide, il se forme en grosses mottes et ne s’ameublit pas, et le labour n’atteint pas son but principal.
Si, au contraire, le sol est trop sec, il oppose souvent une très grande résistance aux instruments, ou bien il se pulvérise à l’excès, et ne forme qu’une poussière sans consistance.
QUESTIONNAIRE. — Qu’appelle-t-on labour? — Quel est le but des labours? — Comment les labours peuvent-ils améliorer la terre? — Comment, exécute-t-on, les labours? — Quelle est l’importance de la profondeur des labours? — Comment divise-t-on les labours au point de vue de la profondeur? — Qu’appelez-vous labours superficiels? — labours ordinaires? — labours profonds? — Qu’est-ce qu’un labour en billons? — un labour eu planches? — un labour à plat? — Quand les labours doivent-ils être exécutés? — Quelle est l’influence du temps sur les labours?
MAXIME AGRICOLE
Doubler la profondeur du sol vaut mieux qu’en doubler l’étendue.