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Gestes et attitudes involontaires.

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Table des matières

Une science bien faite n’est souvent qu’une langue bien faite.

CONDILLAC.

Nous trouvons parmi ces gestes des myoclonies, des spasmes, des contractures, des convulsions, de la tétanie, du coma, des frissons, des tremblements, des phénomènes d’ordre psychique, des manifestations vertigineuses, etc.

Nous passerons d’abord en revue ces différentes manifestations et nous examinerons ensuite leur pathogénie.

Myoclonies ou clonies. — Myoclonie signifie agitation musculaire. On désigne sous ce nom des contractions musculaires brusques et fugaces analogues à celles produites par des courants interrompus. Quand le cheval, encense ou «casse la noisette» comme on dit en hippologie — jardin des métaphores — il présente des phénomènes myocloniques. Il y aurait intérêt à appeler les choses par leur nom car «une science bien faite n’est souvent qu’une langue bien faite». Les myoclonies sont loin d’être rares au cours des coliques. On peut en rencontrer à la face, à l’encolure, au tronc, etc.

Myoclonies faciales. — On peut noter des myoclonies des muscles moteurs du globe oculaire réalisant le nystagmus à oscillations plus ou moins rapides; des muscles palpébraux conditionnent des crises de clignement encore appelées crises de nictitation; des sus-naseaux qui se contractent isolément ou synergiquement; de la lèvre inférieure (casser la noisette) de la lèvre supérieure et du bout du nez qui effectuent spontanément des mouvements myocloniques comparables à ceux qui se produisent chez un animal qu’on vient de délivrer du tord-nez; du peaucier facial: se traduisant par des mouvements analogues à ceux qu’on observe à la face chez le lapin et qu’on pourrait désigner sous le nom de myoclonies cuniculaires.

On peut voir la tète exécuter des déplacements latéraux de faible amplitude ressemblant à un geste de négation ou donnant au cheval l’air de dodeliner. Parfois la tête se déplace dans le sens vertical comme si le cheval faisait un geste d’approbation qui est comme le précédent un phénomène myoclonique.

Myoclonies cervicales. — Ce sont des contractions spontanées du mastoïdo-huméral, des muscles prétrachéliens ou des muscles des faces latérales de l’encolure.

Myoclonies cervico-céphaliques, — Ce sont celles qui correspondent aux phénomènes d’encensement dans le plan vertical ou dans le plan horizontal c’est-à-dire des mouvements à grande amplitude intéressant à la fois l’encolure et la tête.

Myoclonies pectorales. — Les pectoraux se contractent sous la peau de bas en haut, se mettant en boucle puis reviennent à l’état normal.

Myoclonies diaphragmatiques. — Comparables à celles du cœur forcé ou «toc» et s’accompagnant d’angoisse liée aux troubles circulatoires résultant de la contraction brusque du diaphragme (arrêt de la circulation aortique suivi de coup de bélier).

Myoclonies des membres. — Se traduisant par la contraction brusque et éphémère de certains muscles.

Un fait qui mérite d’être signalé, à propos de myoclonies, c’est la parcellisation des clonies. Les contractions peuvent en effet être totales, fasciculaires et même fibrillaires. Nous en avons observé au niveau des lèvres et des naseaux qui en imposaient pour des pulsations artérielles tellement elles étaient limitées.

Spasmes. — D’un mot grec qui signifie «je contracte». Ce sont des phénomènes convulsifs, localisés dans tout ou partie d’un territoire nerveux périphérique anatomiquement défini et dépendant d’une irritation siégeant sur un point quelconque d’un arc réflexe spinal ou bulbo-spinal. Nous avons noté :

Le spasme du releveur de la paupière supérieure qui fait paraître l’œil plus grand qu’à l’état normal si l’action convulsive est bi-latérale ou que le congénère si le spasme est unilatéral.

Le spasme des muscles moteurs du globe oculaire conditionnant le strabisme temporaire.

Le spasme du releveur des naseaux qui fait dire que les naseaux sont «crispés».

Le spasme du releveur de la commissure labiale qui s’observe dans le rire sardonique.

Le spasme de la lèvre supérieure qui retrousse la lèvre comme l’étalon qui flaire une jument.

Le spasme du grand oblique de la tête qui entraîne la rotation de la tête autour de l’encolure (geste de l’astronome).

Le spasme du pénis en érection: le pénis est dévié latéralement.

Le spasme des pectoraux: unilatéral, rend la ligne inter-axillaire asymétrique; soit bilatéral: les pectoraux forment une tumeur qu’on ne saurait mieux comparer qu’a un hématome de la région.

Le spasme des muscles coccygiens: des releveurs ou des coccygiens latéraux. Dans le premier cas la queue est relevée. Dans le second elle est déviée et même contorsionnée.

Contractures (du latin contrahere resserrer). — On désigne ainsi des contractions prolongées et involontaires d’un ou plusieurs muscles sans lésion de la fibre musculaire. Parmi ces phénomènes nous signalerons:

a) Une sorte de torticolis qu’on pourrait qualifier d’intestinal qui se caractérise par une déviation plus ou moins prononcée de la tête sur l’encolure;

b) Une contracture cervico-céphalique au cours de laquelle la tête est maintenue au contact de la paroi thoracique dans une attitude de selfauscultation. Ce geste est analogue à celui de la vache atteinte de fièvre vitulaire; c’est du pleurothotonos.

c) Il est encore loisible de constater de l’emprothotonos, de l’opisthotonos.

Tétanie (d’un mot grec qui signifie «tendre»). — On classe sous cette rubrique des contractures occupant les extrémités et capables de s’étendre aux membres tout entiers. Ces phénomènes apparaissent par crises chez nos malades. Ils sont susceptibles d’intéresser un membre, un bipède, ou encore tous les membres.

On peut constater chez le cheval couché le raidissement brusque d’un membre qui donne l’impression d’un geste de boxeur. Nous avons vu des chevaux incapables de se relever par suite de tétanie; le membre postérieur du côté opposé à celui sur lequel est couché le patient s’arc-boutait sur le sol et s’opposait aux mouvements.

Convulsions (de convellere secouer). — Nous avons noté à maintes reprises des crises épileptoïdes ne différant de l’épilepsie essentielle que par l’absence de troubles salivaires et sphinctériens et aux cours desquelles on peut entendre hennir le malade.

Coma (d’un mot grec qui signifie «je dors»). — C’est un état morbide caractérisé par un assoupissement profond avec perte totale ou partielle de l’intelligence, de la sensibilité et de la motricité et conservation des fonctions respiratoires et circulatoires. On l’observe dans certaines variétés de coliques. Ce qu’on voit le plus fréquemment c’est un semi-coma ou coma vigile au cours duquel le sujet a les yeux clos ou presque, la sensibilité et l’intelligence obtuse, l’air plus intoxiqué que souffrant.

Tremblements. — Caractérisés par l’agitation de certaines régions se traduisant par des oscillations plus ou moins rapides et plus ou moins intenses. Les tremblements sont localisés ou généralisés. Comme localisations fréquentes nous citerons les muscles olécraniens, le grasset, la queue, etc.

Parésie (d’un mot grec qui signifie «faiblesse»). — C’est une manifestation consistant dans le fléchissement de la contractilité voisine de l’Hypotonie (diminution de tension) caractérisée par une diminution du tonus musculaire. L’attitude décubitale de l’ours dont nous avons donné la description n’est possible qu’à la faveur de l’hypotomie.

Troubles psychiques. — S’il est des hennissements volontaires, il en est qui constituent des manifestations psychiques délirantes. Les crises rabiformes qu’on observe chez certains malades, la dromomanie ou besoins impérieux de déambuler qui se traduit par la marche ininterrompue quand l’animal est en liberté dans un boxe, ou encore sur l’animal couché en décubitus latéral par la mise en action des membres comme dans l’allure du galop (galop de la mort) manifestation qui s’observe au cours de l’agonie et qui est vraisemblablement une manifestation analogue aux délires professionnels qu’on observe chez l’homme au cours de certaines intoxications; certaines ruades, certains secoûments de tout le corps peuvent être considérés comme des hallucinations dont nous examinerons plus loin le mécanisme.

Phénomènes vertigineux. — Les manifestations relevant du vertige sont très fréquentes. Nous citerons: les chutes par effondrement, les pulsions latérales, antérieures ou postérieures, les dérobements, la titubation, etc., etc.

Pour être complet nous signalerons en outre les bâillements en série ou isolés, les éructations, les régurgitations, les vomissements, les nausées, l’ébroûment et la toux.

Les coliques du cheval : diagnostic et traitement

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