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1148 A 1189
ОглавлениеNouveau différend du pape et de l’empereur. — La guerre avec les Dauphins se renouvela sous le fils d’Amédée III. De nouveau Montmeillan fut assiégée: Guigues V, Dauphin, qui menait ce siège, fut repoussé (1153).
En Italie, de nouveaux griefs rengageaient les hostilités entre le pape et l’empereur. L’ambition, non plus de gouverner l’Eglise d’Allemagne, mais de dominer la péninsule, fit que Frédéric Barberousse mena six expéditions en Italie. La première s’accordait avec la cause du pape; elle eut pour conséquence la fin de la République romaine, qu’Arnaud de Bresse avait proclamée, et le supplice de ce dernier.
Cependant la puissance du Saint-Siège ne faisait pas moins échec à la conquête de l’Italie, que n’avait fait la démagogie romaine. Pour rompre ce persistant obstacle, Frédéric nomme un antipape, en même temps que les villes de Lombardie se voient imposer de sa main, par décision de la diète de Roncaglia (1158), des podestats pour les réduire.
En 1162 Frédéric se tourne vers le royaume d’Arles. Pressé d’y faire sentir le pouvoir impérial, il relève la féodalité contre la puissance des grands fiefs, rend aux évêques de Belley, de Tarentaise et de Maurienne, en même temps qu’à celui de Turin, les droits exercés par les Comtes, et nomme ces prélats princes d’Empire.
Politique d’Humbert. — Humbert tint contre l’antipape le parti du pape Alexandre III. Il favorise les villes Lombardes, subit avec elles l’échec terrible de la prise et du sac de Milan, se relève avec la ligue qu’elles forment (1167), et participe de leur triomphe à la bataille de Legnano (1176). La défection de Henri le Lion, chef de la maison Guelfe, fut cause de la défaite de Barberousse, dont les ennemis en Italie prirent depuis lors le nom de Guelfes.
Enfin la paix de Constance (1183) consacra la restauration des libertés Lombardes. Pavie, alliée de l’empereur, et le marquis de Monferrat, qui soutenait le même parti, en reçurent autant de détriment que le comte de Savoie en prenait d’avantage.
Humbert cependant semble avoir évité de rompre irréparablement avec l’Empereur; les allées et venues de ce dernier se faisaient à travers ses Etats. Les historiens ont écrit que le Comte agissait ainsi par faiblesse; quoi qu’il en soit, cette politique fut toujours celle de sa maison.
D’autre part on voit qu’il avait négocié le mariage de sa fille Adélaïde avec Jean, fils de Henri II roi d’Angleterre. Ce mariage, qui devait appuyer la puissance naissante de la maison de Savoie contre les entreprises du roi de France, n’eut pas lieu. Le projet reste en témoignage des débuts de la politique anglaise de nos princes.
Humbert est mis au rang des saints; un autel lui est érigé dans Hautecombe, où ses restes sont déposés. Saint Amédée d’Hauterive, abbé de ce monastère, avait été son précepteur. Il fut marié quatre fois; une de ses femmes fut Germaine de Vienne, à la mort de laquelle il voulut se faire moine; une autre, Béatrix de Maçon qui fut la mère du comte Thomas.