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1189 A 1233

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Les réparations de l’Empereur. — Thomas n’avait que dix ans quand il succéda au Comté. Le marquis de Monferrat exerça quelque temps la régence.

L’entremise d’un prince si fidèle aux Empereurs fut apparemment ce qui valut à Thomas (1189), de la part de Henri VI, fils de Barberousse, la restitution des anciens droits sur les évêchés ci-dessus dits. Bientôt la mort de Henri VI rendit l’Empire plus complaisant encore, à cause des compétitions qui, livrant cette dignité à des rivaux mal assurés, les obligeaient à acheter l’appui de leurs vassaux. Entre Othon, chef de la maison Guelfe, et Philippe de Souabe, Thomas ne prit pas de parti définitif, favorisant le premier en Lombardie, allié du second en Bourgogne, tandis que l’archevêque de Tarentaise, franc Gibelin, sacrait le Souabe à Mayence.

De Philippe, le Comte recouvra le titre de marquis en Italie (1198) et tous les fiefs enlevés à sa maison, accrus de Quiers et de Testona. Il eut aussi Moudon, précieuse pour l’appui qu’elle lui donnait au nord du lac de Genève, contre les comtes de Zaehringen. Othon demeuré seul eut Thomas pour fidèle allié. On peut croire que c’est alors que nos comtes obtinrent pour la première fois en Lombardie le titre de vicaire impérial.

Démêlés du pape et de Frédéric II. — Thomas n’eut ce titre qu’à vie. Il fut de grande importance pour lui dans les démêlés qu’on voit renaître pour la troisième fois à cette époque, entre les Empereurs et le Pape.

Frédéric II, petit-fils de Barberousse et qui fut le dernier empereur de sa maison, visait à la ruine de l’Eglise au spirituel autant qu’au temporel. Comme il héritait par sa mère du royaume des Deux Siciles, le Pape, à qui ce royaume avait servi auparavant de défense, n’eut plus d’appui que dans la ligue renouvelée (1226) des Villes Lombardes. Jamais le pape et l’empereur n’eurent tant besoin du comte de Savoie qu’à cette époque. Son titre autant que sa position lui remettait en partie le sort des villes qu’il importait aux partis concurrents de se rendre favorables. Dans ces nombreuses négociations, Thomas cherchait un équilibre qui favorisât sa maison.

Verceil et Asti devinrent ses alliées. Contre Gênes il accepta de soutenir l’insurrection de Savone et d’Albenga, sans cependant y réussir. Turin soulevée contre lui, fut remise deux fois dans son obéissance. Il mourut dans une de ces expéditions (1233), et reçut la sépulture à Saint-Michel-de-Cluse près d’Aveillane.

Sous le règne de ce prince eut lieu (1248) la chute affreuse du Mont Granier sous laquelle fut ensevelie la ville ancienne de Saint-André, siège du décanat de Savoie. La chapelle Notre-Dame de Myans, au pied de laquelle s’arrêta le désastre, en devint le pèlerinage de toute la Savoie.

Histoire de Savoie, des origines à l'annexion

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