Читать книгу Hygiène de la voix parlée ou chantée : suivie du formulaire pour le traitement de la voix - Louis Mandl - Страница 11
LARYNX — ÉLÉMENT VIBRANT — INTONATION A. Anatomie et physiologie.
Оглавление1. Par des instruments de physique divers, on trouve que la hauteur du son dépend du nombre de vibrations exécutées par le corps sonore dans une seconde. On nomme sons graves ceux qui sont produits par un petit nombre de vibrations, et sons aigus ceux qui sont le résultat d’un grand nombre de vibrations, dans le même espace de temps.
On ne représenté pas les sons par le nombre absolu des vibrations, mais parle rapport que présentent les nombres des vibrations des deux sons, appelé intervalle; par exemple trois sons, correspondant au nombre de vibrations 72, 144, 288, sont dans le rapport de 1 à 2 à 4. Ces intervalles ont des noms particuliers, tels que octave, quinte, etc.
On nomme échelle musicale une série de sons, séparés les uns des autres par des intervalles déterminés qui se reproduisent dans le même ordre, d’une octave à la suivante. Cette période est appelée gamme. Pour distinguer entre elles les différentes gammes, les physiciens ont pris comme point de départ l’ut, correspondant au son le plus grave du violoncelle, de 130 vibrations, et ont donné aux notes de cette gamme l’indice 1; les gammes plus élevées portent l’indice de 3; les gammes plus graves — 1, — 2. Le la normal du diapason, produit par 870 vibrations, correspond au la 3.
Dans les instruments à cordes, le son est d’autant plus aigu que la corde est plus courte, plus tendue et plus mince. Dans les tuyaux à anche de l’orgue, la languette ou anche donne un son d’autant plus aigu qu’elle est plus courte. Un fil de fer, la rasette, permet d’allonger ou de raccourcir la partie vibrante de l’anche.
2. L’élément vibrant de l’instrument vocal est contenu dans le larynx.
Le larynx est situé (fig. 2; comp. fig. 1) à la partie antérieure et moyenne du cou, où il produit la saillie communément appelée pomme d’Adam et que l’on reconnaît facilement au toucher et même à la simple vue, chez les hommes et chez les personnes maigres.
La forme du larynx est celle d’une boîte ou caisse solide, triangulaire, presque cylindrique à son extrémité inférieure, ouverte par en haut pour communiquer avec le pharynx et par en bas pour la continuation avec la trachée. L’ouverture supérieure est protégée par un couvercle mobile, appelé épiglotte, située en arrière de la langue, à la partie antérieure du larynx (fig. 5, 10).
Cette béance permanente est assurée par des parois résistantes, formées par des cartilages qui constituent la charpente du larynx, mais qui sont mobiles les uns sur les autres.
Les cartilages du larynx sont formés, comme ceux de l’oreille, du nez, par un tissu élastique et flexible. Les principaux cartilages sont le thyroïde, composé de deux lames réunies sous un angle, qui fait la saillie appelée la pomme d’Adam (fig. 2, th.). Au-dessous existe un cartilage annulaire, le cricoïde (fig. 2, cr.), dont la portion postérieure a la forme d’un chaton, sur lequel sont placés deux petits cartilages, les arythénoïdes, qui fonctionnent comme leviers des cordes vocales (fig. 3, f, e, k). Le cartilage de l’épiglotte (fig. 3, a, b, c) surmonte le tout. Le larynx est suspendu à l’os hyoïde (fig, 2, h), auquel est attaché la langue, ce qui explique la dépendance de la position du larynx de celle de la langue (voy. p. 31 ).
FIG. 2. — Vue antérieure de la charpente cartilagineuse du larynx. h, os hyoïde; th, cartilage thyroïde; cr, cartilage cricoïde; l, gl, corps thyroïde; t, trachée; b, bronches droite et gauche de la trachée.
A l’intérieur de la cavité laryngée, vers le milieu, existent deux replis saillants, dont l’inférieur, le plus saillant, est désigné habituellement sous le nom de corde vocale ou de vraie corde vocale et auquel nous donnons, par analogie de conformation avec d’autres parties, le nom de lèvre vocale (fig. 3, i). L’espace compris entre les lèvres vocales constitue la glotte (fig. 5, g), qu’il serait plus exact d’appeler orifice glottique. La glotte peut être allongée, raccourcie, rétrécie, élargie par la tension, le relâchement, le rapprochement, l’éloignement des lèvres vocales. Ces configurations différentes déterminent la hauteur du son.
Aux détails qui précèdent et qui sont indispensables, nous en ajoutons quelques autres qui peuvent intéresser les personnes curieuses d’étudier l’admirable mécanisme de la production de la voix. On voit, dans la fig. 3, empruntée à notre Traité des maladies du larynx, l’intérieur du larynx ouvert et étalé. La glotte a nécessairement disparu, puisque les lèvres vocales sont éloignées l’une de l’autre et qu’elles ne peuvent plus circonscrire un espace quelconque. Mais on voit les lèvres vocales (i) qui se réunissent en avant au thyroïde, vers le milieu de la pomme d’Adam, sous un angle (g), attachées en arrière aux aryténoïdes (e, f, k). Or, c’est le déplacement de ces cartilages, qui opèrent comme des leviers, qui produit la tension des lèvres vocales et la configuration diverse de la glotte vocale, suivant que par la contraction des muscles internes elles sont tirés en avant, en arrière, en dehors ou en dedans. Au-dessus de la lèvre vocale se trouve une petite cavité, le ventricule de Morgagni (h), surmontée du repli supérieur (fausse corde vocale) qui joue un certain rôle dans la production de la voix de tête, dans le cri, etc.
FIG. 3. — Larynx ouvert en arrière et étalé, pour faire voir la face interne, a, b, c, épiglotte; i, lèvre vocale (corde vocale inférieure); h, ventricule de Morgagni, surmonté du repli supérieur (corde vocale supérieure ou fausse corde vocale); e, f, k, cartilage aryténoïde; o, face interne de la trachée ouverte et étalée; n, section du cricoïde.
En s’imaginant les bords p, n, accolés, pour reconstituer le larynx dans sa forme naturelle, on comprend que les lèvres vocales, dont la saillie n’est pas suffisante pour se toucher, laissent entre elles un espace vide, la glotte, limitée par les bords minces des lèvres vocales (voyez fig. 5, 8, 9).
En dehors de ces déplacements partiels qui se passent à l’intérieur du larynx, cet organe peut aussi éprouver, par les muscles, un déplacement dans sa totalité. En plaçant le doigt sur le larynx au moment de la déglutition, on le sentira d’abord s’élever, puis s’abaisser; c’est un déplacement total du larynx, exécuté par les muscles fixés à sa surface externe. Toutes les fois que la langue se retire le larynx s’abaisse, tandis que la projection de la langue le fait remonter. Ce fait, signalé par nous pour la première fois (dans notre Traité des maladies du larynx, p. 255, 265), prouve que la position du larynx est indépendante de la hauteur du son.
L’intérieur de la cavité laryngée est tapissée d’une membrane muqueuse qui se continue en haut avec celle du pharynx et en bas avec celle de la trachée. Elle est de couleur rose, un peu plus foncée sur les cartilages arythénoïdes et tout à fait claire sur les lèvres vocales. Cette muqueuse est le siége de glandes nombreuses qui sécrètent le mucus, lequel entretient l’humidité et la souplesse de la membrane.
3. Lorsqu’on veut connaître à fond le mécanisme d’un travail accompli par une machine dont on connaît le rouage, on y arrive de la manière la plus prompte, en la voyant fonctionner sous ses yeux. Il en est de même pour le larynx. Sa situation profonde rend impossible cette inspection immédiate, aussi a-t-on recours à quelques instruments d’optiques, dont l’ensemble est appelé laryngoscope.
La partie essentielle de cet appareil est un petit miroir carré ou rond, d’un diamètre de 1 à 2 centimètres, fixé à une tige et que l’on place sous la luette du malade; la bouche doit être largement ouverte et la langue habituellement projetée en avant et maintenue au devant du menton. Le miroir donne l’image de l’épiglotte, de la cavité laryngée, des lèvres vocales, etc., à la condition d’être bien éclairé. Or l’éclairage peut se faire par la lumière solaire ou avec une lumière artificielle quelconque; une bonne lampe à l’huile suffit, surtout si les rayons sont concentrés à l’aide d’une grosse lentille placée devant la flamme et d’un miroir concave placé derrière. Cette lumière concentrée peut être dirigée directement sur le miroir laryngoscopique ou à l’aide d’un réflecteur, porté par l’observateur (fig. 4). L’examen laryngoscopique n’est nullement douloureux, toute appréhension à ce sujet serait mal fondée.
Les études faites à l’aide du laryngoscope ont permis de constater sur le vivant les phénomènes qui s’accomplissent pendant la respiration et l’émission de la voix, et que nous allons décrire brièvement.
FIG. 4. — Examen laryngoscopique. Sur la lampe est placé l’appareil d’éclairage, composé d’une grosse lentille et d’un réflecteur. La lumière ainsi concentrée est dirigée sur le miroir placé au front de l’observateur, et de là réfléchie sur le miroir laryngoscopique, placé sous la luette du malade.
4. Dans l’acte de l’inspiration et de l’expiration tranquilles les lèvres vocales restent presque immobiles et écartées l’une de l’autre à leur extrémité postérieure (fig. 5). Mais lorsque la respiration est précipitée, elles se rapprochent et s’éloignent rapidement l’une de l’autre ou restent immobiles et rapprochées.
Lorsqu’on fait un effort, l’expiration est suspendue ou du moins rendue difficile par le rapprochement des lèvres vocales, il y a occlusion plus ou moins complète de la glotte (fig. 6). L’effort qui a lieu dans le type claviculaire (p. 16) explique pourquoi la respiration est finalement laborieuse. C’est ausi l’occlusion de la glotte qui produit le hoquet dramatique. L’artiste devient asthmatique.
Dans la toux, dans le toussaillement, l’explosion de l’air écarte les lèvres préalablement accolées. La voix, agitée par une passion violente, fait également explosion; elle est en effet précédée par l’occlusion de la glotte, laquelle est motivée par la contraction générale et par l’arrêt de l’expiration.
FIG. 5. — Glotte dans l’inspiration et l’expiration tranquilles. a, épiglotte; b, lèvre vocale; c, repli supérieur (comp. fig. 7, 8, 9): g, glotte; d, cartilages aryténoïdes.
5. Lorsqu’on veut émettre un son, on voit à l’interieur du larynx une double série de. mouvements, dont la première se rapporte aux dispositions préalables et la seconde à l’émission même.
Le larynx se dispose à émettre un son en fermant la glotte par l’accolement des lèvres vocales qui deviennent plus roides, plus saillantes, en même temps qu’elles s’allongent (fig. 7).
Nous savons (p. 34 ) que dans l’acte de l’inspiration et de l’expiration normales et tranquilles, les lèvres vocales restent presque immobiles. C’est cette position qui est abondonnée lorsque le larynx s’accommode à la phonation; alors les extrémités postérieures des lèvres vocales se rapprochent et les bords internes s’accolent.
Au moment même de l’émission, on voit les lèvres vocales s’écarter brusquement et vibrer par le choc de l’air expiré : c’est le coup de glotte; c’est un phénomène analogue à celui que présentent les lèvres de la bouche lorsqu’on prononce la lettre p.
FIG. 6. — Glotte dans l’effort, a, épiglotte; c, replis supérieurs, rapprochés au point de couvrir entièrement la glotte g; d, aryténoïdes.
Après, les extrémités postérieures restent rapprochées et forment un angle, comme les extrémités antérieures; l’écartement est le plus considérable au milieu de la glotte; les diamètres de la glotte maintenant ouverte sont variables, suivant l’intonation, comme nous allons le voir.
La hauteur du son dépend uniquement du nombre des vibrations des lèvres vocales, déterminé lui-même par la longueur et la tension de ces dernières.
La voix forme des séries de sons d’une hauteur différente en allant du grave à l’aigu.
L’élévation ou l’abaissement du larynx n’exerce aucune influence sur la hauteur. Les sons les plus élevés peuvent être donnés le larynx étant dans sa position la plus basse, de même que l’on peut émettre tous les sons possibles en conservant au larynx la position de repos qu’il occupe pendant la respiration tranquille, à la portion moyenne du cou. Nous savons en effet que ce déplacement est uniquement déterminé par la position de la langue (p. 31), très-variable suivant les habitudes prises.
FIG. 7. — Coup de glotte. Les lèvres vocales b, s’accolant avant de donner passage à l’air qui doit les faire vibrer; c, replis supérieurs; a, épiglotte; d, aryténoïdes; g, glotte qui a disparu par l’accollement des lèvres vocales.
En examinant la glotte à l’aide du laryngoscope, au moment de l’émission des sons graves qui forment le registre ou la voix de poitrine (appelé par nous registre inférieur), on voit la glotte ouverte dans toute sa longueur et les lèvres vocales vibrer dans toute leur longueur.
Dans les sons les plus graves, l’orifice glottique présente la forme d’un ellipsoïde très-allongé, se terminant en avant et en arrière en pointe (fig. 8). Au fur et à mesure que l’on monte dans l’échelle diatonique, les lèvres se rapprochent, la glotte se rétrécit pour devenir finalement presque linéaire. Ce rétrécissement excessif ne peut s’opérer que par une forte constriction, ce qui explique la fatigue qui survient dans l’émission des sons les plus élevés de la poitrine, surtout lorsqu’ils sont émis pendant quelque temps et d’une manière suivie.
FIG. 8. — Configuration de la glotte dans le registre inférieur (voix de poitrine); g, glotte ouverte dans toute sa longueur; b, lèvres vocales; c, replis supérieurs; d, aryténoïdes; a, épiglotte.
Dans l’émission des sons aigus, qui forment le registre ou la voix de tête (fig. 9), appelé par nous registre supérieur, une portion seulement (l’antérieure) des lèvres vocales entre en vibration.
Toute la partie postérieure de la glotte est fermée par suite d’un mouvement particulier des cartilages aryténoïdes que j’ai décrit pour la première fois (Traité des maladies du larynx, p. 272). Dans les sons élevés de ce registre, j’ai vu aussi les replis supérieurs et la base de l’épiglotte s’appliquer sur les lèvres vocales et agir d’une manière analogue à la rasette, en diminuant la largeur et la longueur de la portion vibrante.
La constriction est beaucoup moins forte que dans les sons élevés du registre de poitrine, ce qui explique la détente que l’on éprouve en passant du registre inférieur au supérieur.
FIG. 9. — Glotte dans l’émission de la voix de tête (registre supérieur); g, glotte ouverte seulement dans sa portion antérieure; b, lèvres vocales; c, replis supérieurs; a, épiglotte; d, aryténoïdes.
La différence de hauteur du son, dans ses différents registres, s’explique par conséquent par la différence de la longueur et de la tension de la portion vibrante, comme on l’observe aussi dans les instruments à cordes.
Quelques sons, par leur intonation, appartiennent aux deux registres et peuvent être donnés en voix de poitrine ou voix de tête. On appelle voix mixte les sons les plus élevés de la voix de poitrine, adoucis et sombrés, et chez les femmes, médium ou fausset le commencement du registre supérieur.
Lorsqu’on chuchote, les lèvres vocales ne vibrent pas; l’orifice de la glotte est plus ou moins fermé , mais incomplétement, pour donner passage à l’air expiré, qui ne produit aucun son musical, mais seulement un frôlement, un mélange de bruits appelé souffle. L’absence de vibrations explique pourquoi le son chuchoté ne peut changer d’intonation.
La hauteur du son chuchoté dépend de celle de la voyelle, qu’il est impossible d’émettre à des hauteurs différentes (voy, p. 57) sans le concours de la glotte.
L’ensemble de tous les sons que l’on peut émettre constitue l’étendue de la voix, variable suivant l’âge, le sexe (voy. les articles correspondants) et l’organisation, ce qui forme les différences appelées basse, baryton, ténor, ou bien, chez les femmes, contralto, mezzo soprano, soprano.
Il est impossible de classer les voix d’une manière exacte, uniquement par l’examen laryngoscopique. Les différences relatives de longueur et de largeur des lèvres vocales sont d’autant plus difficiles à déterminer exactement que l’on ne possède aucun moyen précis de mensuration, que le plan d’inclinaison des lèvres vocales est variable, qu’il y a par conséquent parallaxe, que les dimensions générales du corps exercent probablement une influence encore inconnue, etc., toutes circonstances fort importantes, lorsqu’il s’agit de différences de quelques millimètres.
6. La voix qui n’a pas été assouplie par les exercices est souvent rude, inégale, mal assurée et peu étendue; l’étude peut faire disparaître toutes ces imperfections, fixer l’étendue et donner à la voix tout son éclat, pourvu que l’organe soit sain et l’oreille juste.
Les exercices, dont le choix artistique est en dehors de notre compétence, doivent donner tout d’abord de l’agilité par l’étude de la vocalisation. Vocaliser signifie chanter sur des voyelles. Par les vocalises, on donnera aux muscles du larynx toute leur élasticité et leur souplesse et on les rend capables d’obéir à toutes les intentions du futur artiste; elles assouplissent les muscles du larynx, comme l’éducation spéciale le fait pour les muscles du corps chez les acrobates, ou pour ceux du pied chez les danseurs. Dans l’ancienne école italienne on faisait faire l’étude de la vocalisation pendant deux ans aux élèves avant de leur apprendre un seul morceau de chant.
L’exercice ne donne pas seulement de l’agilité, mais il apprend aussi à tenir et à filer un son.
On sait tenir un son lorsque, pendant tout le temps de son émission, on sait conserver le même degré de tension aux lèvres vocales. Si cette tension diminue ou augmente à la fin de l’expiration, le son change d’intonation, il baisse ou il hausse. Lorsque la tension est inégale pendant l’émission, alors la voix chevrote. C’est malheureusement un des défauts les plus fréquents et que l’on veut faire passer, par ignorance ou par indulgence, comme vibration naturelle de la voix, produite par l’émotion, la chaleur des sentiments, etc.
Il y a plusieurs degrés de chevrotement, de roulement, de tremblement, etc., que les physiciens comprennent sous la désignation générale de battements et qui correspondent à la fatigue plus ou moins prononcée. On peut facilement mesurer le degré de ce défaut, en faisant chanter la même note que donne un diapason fixé sur une boite disposée en résonnateur. Si la voix est bonne, les deux sons se confondent; sinon, on entendra la moindre défaillance de la voix, parce que celle-ci se confond tantôt avec le diapason, tantôt s’en écarte plus ou moins.
En sachant filer un son, sans changer d’intonation, on donne la preuve que l’on est complètement maître des mouvements qui s’exécutent à l’intérieur du larynx. C’est la voix déshabillée, mise à nu. Quelquefois le son filé se termine par un son plus élevé, qui peut atteindre l’intervalle de quinte; les artistes dissimulent cette imperfection, dans certains cas, par la voix mixte.
On chante faux, le larynx étant normalement constitué et l’oreille juste, lorsque les muscles du larynx ne sont pas suffisamment exercés pour prendre la tension voulue pour chaque son de l’échelle vocale. Dès que l’on possède cette faculté, on chante juste.
Il ne suffit pas de s’exercer dans un ou deux registres, il faut encore savoir les unir, c’est-à-dire savoir passer de l’un à l’autre sans laisser apercevoir le changement. L’union des registres est un des exercices des plus difficiles pour l’élève, mais aussi des plus importants pour égaliser la voix. Lorsque ce passage ne s’effectue pas insensiblement, il existe ce que l’on appelle un trou dans la voix.