Читать книгу Pour devenir un artiste - Marius 1850-1928 Vachon - Страница 13

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CHAPITRE V

Table des matières

L’amour du travail.

— Le travail est la grande loi de l’humanité.

— Qui cesse de travailler, meurt physiquement, intellectuellement, moralement.

— Le travail, pour l’artiste, c’est l’action; l’action, c’est la vie.

— La source de tous les maux qui accablent l’humanité est la paresse du corps et là paresse de l’esprit.

— Le travail régularise les fonctions de la vie, en décuple la puissance.

— Faute d’un travail régulier et méthodique, l’intelligence se rouille, les doigts s’ankylosent; alors, un effort énorme, suivi fatalement d’une grande fatigue, devient nécessaire.

— La paresse fatigue plus que le travail.

— Le repos, sans travail qui l’ait rendu nécessaire, engendre le morne ennui et l’irritabilité nerveuse.

— Par le travail on arrive à tout.

On n’apprend bien que ce que l’on apprend soi-même en tâtonnant, en cherchant.

BONNAT.

MONUMENT DE CHARLET

(Square Denfert, à Paris).


PRINCIPALES ŒUVRES DE CHARLET

PEINTRE ET DESSINATEUR

1792-1845.

Épisodes de la retraite de Russie;

Illustrations du Mémorial de Sainte-Hélène, 493 dessins.

Plus je vais, plus je deviens avare de mon temps; le travail est non seulement un plaisir, mais c’est un besoin; et, si bien que je sois, quand je ne peux pas me livrer à ma chère peinture, je ne suis pas heureux.

BOUGUEREAU.

Adieu! je meurs! car je ne peux plus travailler.

CHARLET.

Si je ne pouvais plus peindre, faire mes petites branchettes dans le ciel, avec de l’air pour laisser passer les hirondelles, il me semble que sous peu je tomberais raide mort.

COROT.

Travaillez toujours: c’est encore la meilleure manière d’employer son temps, même quand on n’en retire pas de profits. C’est un grand moyen contre les chagrins de la vie. L’ennui est tellement la conséquence de l’oisiveté, que l’absence de travail est pour moi une espèce de maladie.

DELACROIX.

On ne peut devenir un vaillant artiste sans étude, sans persévérance; le génie lui-même ne se développe pas sans labeur, et, quel que soit l’idéal poursuivi, il faut se préparer par le travail à la liberté future de la pensée.

CH. GARNIER.

Il y a bien des choses dans ma vie, la gloire, l’amour; rien n’a valu et ne vaut la profonde, l’ardente jouissance du travail.

MEISSONIER.

Mon programme, c’est le travail, car tout homme est voué à la peine du corps. «Tu vivras à la sueur de ton front,» est-il écrit depuis des siècles: destinée immuable qui ne changera pas.

J.-F. MILLET.

Travaillons, travaillons toujours! C’est le seul moyen de se ressaisir l’esprit et de ne pas se laisser glisser dans ce pernicieux état moral de désenchantement sceptique qui annihile toutes les facultés morales et physiques en nous.

PERRAUD.

Ah! si je savais peindre comme je sais dessiner, je serais heureux! Cela viendra peut-être en travaillant beaucoup.

H. REGNAULT.

Rude, pendant toute sa longue vie d’artiste, a travaillé du soleil levant au crépuscule; il ne s’interrompait dans sa besogne que pour manger des petits pains et boire quelques gouttes d’eau-de-vie.

A ses débuts dans la carrière artistique, Hippolyte Flandrin faisait connaître ainsi à son père l’emploi de son temps, et comment ils vivaient, lui et son frère, qui s’adonnait aussi à la peinture: «Levés à cinq heures, nous allons sentir le bon air du Luxembourg qui n’est pas loin; à six heures, au travail; à huit ou neuf heures, nous déjeunons. Malheureusement, le pain n’a jamais été aussi cher qu’à présent. Ensuite, nous travaillons jusqu’à six heures.» Hippolyte Flandrin n’a pas consacré moins de quinze heures par jour à ses peintures murales de Saint-Séverin à Paris, et de Saint-Paul à Nîmes; souvent il continuait à peindre à la lueur d’une lampe, pendant les journées d’hiver. Le soir, après son dîner, il préparait la besogne du lendemain.

HIPPOLYTE FLANDRIN

PEINTRE

1809-1864.


ŒUVRES PRINCIPALES

Décorations dans les églises Saint-Vincent-de-Paul, Saint-Germain des Prés,

et Saint-Séverin de Paris, Saint-Paul de Nîmes;

Les Bergers de Virgile; — Le Dante et Virgile; — La Rêverie;

La Dispersion des peuples au pied de la tour de Babel;

Portraits de Napoléon III, et du prince Napoléon.

Delacroix se levait habituellement à sept heures du matin. Il se mettait immédiatement au travail, et peignait d’arrache-pied jusqu’à trois heures du soir, sans prendre la moindre nourriture, afin, disait-il, de garder son esprit plus souple et plus éveillé. Le grand peintre écrivait, un jour, à un critique d’art, Th. Silvestre: «En fait de compositions tout arrêtées, parfaitement mises au net, et prêtes pour l’exécution, j’ai de la besogne pour deux existences humaines; et quant aux projets de toute espèce, c’est-à-dire la matière propre à occuper l’esprit et la main, j’en ai pour quatre cents ans: jugez si j’ai le temps de me promener comme mes honorables confrères, qui, je pense, pour la plupart trouveront du temps de reste pour tout ce qu’ils ont à tirer de leur cerveau.»

Ziem déclarait à Edmond de Goncourt qu’il avait pris l’habitude, depuis son enfance, de peindre debout, en plein air, pendant huit et dix heures.

Toute sa vie, Meissonier a fait des journées de dix et douze heures, debout dans son atelier ou en plein air, l’été avec trente degrés de chaleur, les yeux brûlés par le soleil, l’hiver avec dix degrés de froid, les pieds dans la neige ou sur la glace.

Lors de l’exposition de son cinquantenaire de peintre, en 1884, Meissonier disait: «Quatre cent cinquante tableaux de moi sont au monde; la moitié doit être en Amérique.»

Le musée Ingres, à Montauban, contient cinq mille dessins, calques, esquisses, ébauches, sanguines, aquarelles, sépias, lavis, qui représentent le travail intime que l’artiste a exécuté pour lui seul, en vue de son instruction ou pour sa satisfaction personnelle.

Le musée Gustave Moreau, à Paris, ne comprend pas moins de sept cent dix-sept peintures à l’huile, trois cent quarante-neuf aquarelles, et plus de sept mille dessins, exécutés par le grand artiste pendant ses cinquante années de travail. Les collections publiques et privées possèdent en outre de lui une centaine de peintures à l’huile et d’aquarelles.

L’atelier de Puvis de Chavannes renfermait, à sa mort, cent cinquante tableaux, esquisses et réductions de ses grandes œuvres décoratives, et environ trois mille cinq cents dessins et croquis importants.

Pendant qu’il était petit commis de marchand de vins, à Bordeaux, Bouguereau menait la vie la plus laborieuse qui se puisse imaginer. De six à huit heures du matin, il assistait aux cours de dessin et de peinture de l’École des Beaux-arts; puis il rentrait diligemment chez son patron, pour faire ses écritures commerciales. Le soir, dans sa petite chambre, à la lueur vacillante des bouts de chandelle ramassés soigneusement dans la maison paternelle et dans son bureau, il dessinait avec acharnement d’après nature et de mémoire. Pour gagner quelque argent, il faisait entre temps des petites lithographies coloriées pour la décoration des boîtes de pruneaux d’Agen, et pour les pots de confiture et de raisiné des épiciers du voisinage.

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