Читать книгу Pour devenir un artiste - Marius 1850-1928 Vachon - Страница 9

PRINCIPALES ŒUVRES

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La Mort de sainte Geneviève

(Panthéon);

La Voûte d’acier; — Louis VI donnant aux Parisiens leur première charte;

Étienne Marcel et le Dauphin; — Jean Desmarets et les maillotins;

Anne Dubourg et Henri III; — L’Arrestation du conseiller Broussel

(Hôtel de ville de Paris);

Le Siège de Toulouse par Simon de Montfort; — Le Lauraguais

(Grande galerie du Capitole, à Toulouse);

L’État-major autrichien devant le corps de Marceau;

Le Pape Formose; — L’Interdit; — La Répudiation; — Les Emmurés;

Torquemada; — Le Saint-Office; — L’interrogatoire.

«Aimerais-tu d’être peintre?

— Oh! si mon père le voulait!

— Mais, le veux-tu, toi?

— Oh! oui, Monsieur!

— Où est ton père?

— Aux champs.

— Et ta mère?

— Elle est morte.

— Justement, nous avons besoin d’un apprenti. Allons trouver ton père!»

Le lendemain, Buccaferrata engageait Jean-Paul.

«Laissez faire l’enfant, il sait ce qu’il veut,» répondit gravement le père aux membres de la famille qui essayaient de le détourner de donner son consentement.

Dans la compagnie de ces ouvriers, au nombre de trois, violents, grossiers, joueurs et ivrognes, courant constamment la campagne sur une charrette que traînait une haridelle, ce que fut l’existence du pauvre apprenti, doux et timide, intelligent et laborieux, on ne peut l’imaginer. Il souffrit toutes les douleurs, toutes les misères de l’âme et du corps, pendant deux ans; mais il voulait devenir un peintre. Et, lorsqu’il fait un retour sur le passé, qu’il rêve à son cher Fourquevaux, à la maison paternelle, si douce encore malgré l’absence de la mère, ce n’est pas pour se plaindre des mauvais traitements qu’il a subis, c’est pour répéter avec désespérance: «Quand je songe que je marche sur mes seize ans, qu’on ne m’enseigne rien ici, et que je n’en sais pas plus long qu’à mon départ de Fourquevaux!!! » Une nuit, après avoir bien réfléchi, il résolut de prendre la fuite; et, de Gajan, dans l’Ariège, où travaillaient ses maîtres, il regagna Toulouse à pied, hospitalisé sur sa route par les aubergistes qui ont pitié de sa jeunesse, de sa fatigue, et de sa faim; et là, il apprit enfin son métier.

Le Monument aux morts, de Bartholomé, au Père-Lachaise, constitue un des plus beaux témoignages de la force de la volonté dans l’exécution d’une œuvre d’art. C’est spontanément, sous l’inspiration d’une haute idée sociale, que son auteur en conçut le projet, audacieux à tous les points de vue. L’œuvre devait être de proportions colossales; sa préparation exigerait de longues années d’un travail acharné et exclusif. Et, le modèle achevé à grands frais, la Ville de Paris ou l’État, seul, pourrait en faire la commande fort coûteuse. Or, l’artiste est un sculpeur inconnu, sans relations ni clientèle, que ne recommande aux administrations publiques aucune création importante antérieure. Toutes les conditions d’un échec certain semblaient donc réunies. Bartholomé n’hésita point cependant à entreprendre cette œuvre; et il résolut de s’y consacrer tout entier, corps et âme. De 1887 à 1894, a duré la préparation du modèle. Afin de se maintenir constamment dans une production régulière et strictement déterminée, l’artiste s’était imposé la tâche d’exposer chaque année, au Salon, une série de figures fragmentaires. Lorsque, en 1895, il montra en entier le monument, le public et la critique furent unanimes à en admirer et louer l’idée poétique et la forme originale. L’État et la Ville de Paris s’entendirent pour l’ériger au Père-Lachaise. L’exécution définitive dura trois années, pendant lesquelles Bartholomé s’enferma, par toutes saisons, dans une baraque en planches, pour tailler lui-même ses figures dans la pierre, et donner ainsi à son œuvre le caractère de personnalité et d’énergie qui en fait la puissance et la beauté.

La plupart des grands artistes du dix-neuvième siècle sont nés dans une condition sociale qui n’était guère favorable à l’éclosion de leur vocation. Ils n’ont réussi à aborder la carrière artistique qu’à force de volonté, soit qu’ils aient eu à lutter contre les résistances de leurs parents, soit que la pauvreté de leurs familles ait accumulé les difficultés de tous genres, faisant obstacle à la réalisation de leurs rêves juvéniles.

Nombreux sont les fils de paysans qui n’avaient, pour faire vivre leurs enfants, que le fruit de leur travail quotidien, ingrat et pénible: Gleyre, Perraud, Henner, J.-F. Millet, Chapu, Bastien Lepage, Denis Puech, Félix Charpentier.

Plus nombreux encore sont les enfants d’ouvriers de villes ou de campagnes, vivant modestement, et le plus souvent misérablement, des maigres salaires d’un métier, précaires, pénibles, dangereux, et aux chômages fréquents: Prud’hon, fils d’un tailleur de pierres; Brascassat, fils d’un tonnelier; Simart, fils d’un menuisier; Carpeaux, fils d’un maçon; Augustin Dupré, fils d’un cordonnier; Henri Lemaire, fils d’un tailleur d’habits; Paul Baudry, fils d’un sabotier; Daumier, fils d’un vitrier; Barye, fils d’un ouvrier bronzier; Hippolyte Flandrin, fils d’un tisseur de soieries; Cartelier, fils d’un sculpteur sur pierre; Boudin, fils d’un pilote; David d’Angers, fils d’un sculpteur sur bois; Cabanel, fils d’un menuisier; Falguière, fils d’un maçon; Vollon, fils d’un manœuvre; Charles Garnier, fils d’un forgeron en voitures; Dalou, fils d’un ouvrier gantier; Ernest Barrias, fils d’un peintre sur porcelaines.

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