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Pièce numéro 15

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(Anonyme, écriture inconnue.)

Paris. 13 octobre 1864 (sans timbre de la poste).

À Mme veuve Péry, à la ferme du Bois-Biot, près et par Yvetot.

Madame.

Vous jouez votre jeu, et personne ne peut vous en vouloir beaucoup pour cela. Vous n'avez pas de fortune, Mademoiselle votre fille est à marier, vous essayez de la placer au mieux de vos intérêts, c'est tout simple.

Pour ma part, moi, je suis très éloigné de vous blâmer.

Malheureusement—ce qui est bien naturel aussi.—vous avez pour adversaires la famille et les amis de l'innocent autour de qui vous tendez vos filets.

Ceux-là sont plus forts que vous, Madame, non seulement parce qu'ils sont plus riches, mieux posés, plus nombreux, mais encore parce que leur mobile est plus désintéressé que le vôtre. Vous entraînez un malheureux vers le fossé où l'on se casse le cou, ils l'arrêtent et le défendent.

Le monde est avec eux contre vous.

En conséquence, vous allez avoir beaucoup d'ennuis, vous allez vous donner beaucoup de mal, et vous ne réussirez pas.

Un bon averti en vaut deux, dit le proverbe.

Madame, à votre place, moi, je lâcherais prise et j'irais marier ma fille ailleurs.

Le dernier vivant

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