Читать книгу Histoire de la ville de Thouars, depuis l'an 759 jusqu'en 1815 - Pierre-Victor-Jean Berthre de Bourniseaux - Страница 9

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CHAPITRE IV.

Table des matières

Fortifications.

Thouars est situé sur le penchant d’une colline, dont le sommet est de niveau avec la plaine, et dont l’extrémité touche au rocher qui couvrait l’ancien Childoac et le dominait, ce qui lui donne la forme d’un amphithéâtre. Le Thoué, en se courbant en arc vers le midi et l’occident, en enferme plus de la moitié et lui sert ainsi de fortification naturelle.

Tout ce qui n’est pas enfermé par la rivière, est fortifié de murs bâtis dans le treizième siècle, flanqués de grosses tours à la distance de quinze mètres les unes des autres. Les murs ont presque par-tout neuf mètres de hauteur et deux de largeur. Ils sont bâtis de moëllons choisis et piqués; quelques tours même sont construites en entier de pierres de taille. Quatre cents ans de vétusté, les sièges, les tremblemens de terre, que ces murailles ont essuyés, ne les empêchent pas de rester encore debout, sans qu’elles aient presque jamais été réparées. On doit regretter la perte du secretdu ciment que les maçons employaient dans des siècles que nous regardons comme barbares. Quels murs bâtis de nos jours subsisteront quatre-cents ans!

Ces murailles autrefois étaient environnées d’un double fossé coupé en talus, au milieu duquel était une fausse braye. Il avait au moins quatorze mètres de profondeur et quarante-six de largeur. Ce large et profond fossé a été comblé, peu d’années avant la révolution de 1789, pour élargir le champ de foire. On a démoli un calvaire bâti sur une élévation, qui était situé entre les murs de ville et l’auberge du Dauphin. Ces travaux ont procuré à la ville de Thouars un des plus beaux champs de foire qu’il y ait dans tout le Poitou. Il est planté de noyers, de tilleuls et d’arbres de plusieurs autres espèces, qui en font une très-jolie promenade.

La ville avait autrefois six portes, savoir: celles de St.-André, de St.-Jacques, de Chavanes, du Prévôt, du prince de Galles et du Pont-Neuf. Les deux premières, étant situées dans l’intérieur de la ville, du côté de la rivière, n’avaient aucune fortification; la première, renfermée aujourd’hui dans l’enceinte du château, subsiste encore; la seconde a été démolie en 1812; elle était située au haut de la colline qui descend de Thouars au bateau de St.-Jacques. La porte Chavanes a été transportée, dans le seizième siècle, à l’endroit où est aujourd’hui la porte de Paris.

La porte au Prévôt ( autrement de Poitiers ) est la plus belle et la plus fréquentée de la ville. Sa construction semble être toute particulière. Elle est composée de deux tours adossées l’une à l’autre, dans le même genre que celles de la Bastille; chaque tour a quarante mètres de hauteur et huit de diamètre. Elles ont chacune un pavillon carré de même proportion, qui les arcboute et forme un avant-corps en-dedans de la ville; le tout est surmonté d’un couronnement ou lanterne de trois mètres de hauteur . Cette lanterne, couverte en ardoise, est dans un tel état de dégradation, qu’elle est sur le point de tomber. Autrefois il y avait dans ce donjon une grosse cloche que l’on sonnait pour annoncer l’approche de l’ennemi et pour donner l’alarme. La voûte de cet édifice a six mètres d’épaisseur; on voit dans les jambages plusieurs coulisses destinées à lever et à abaisser la herse. Un pont-levis défendait cette porte; c’est à présent un pont en pierres. Au-devant est une autre porte défendue autrefois par un fossé à fond de cuve et un pont-levis sur le fossé . Elle est couverte d’une plate-forme; ses jambages ont douze mètres d’épaisseur. Cette porte est assez moderne; on y lit cette inscription:

C. L. D. L. T. R.

1592. V̄ æd.

Ce qui signifie Claude de la Trémouille a bâti cette porte en 1592. Sur la droite; on voit les restes d’un boulevard qui paraît fort ancien.

La porte du prince de Galles était beaucoup plus étroite que celle du Prévôt; elle faisait corps avec les murs de ville, et n’était défendue que par le fossé et un pont-levis. Elle est murée depuis deux siècles.

La porte du Pont-Neuf défendait l’entrée d’un pont de pierres très-ancien, situé au midi de la ville. Elle n’avait d’autres fortifications qu’une espèce de tête de pont, et une redoute garnie de canons, dont il ne reste aujourd’hui que des ruines.

Ajoutez à ces fortifications, un château presque inabordable, revêtu de toutes les défenses que l’art pouvait alors ajouter à l’avantage du site, et l’on n’aura aucune peine à concevoir qu’avant l’usage du canon, Thouars devait être la plus forte place du Poitou.

Histoire de la ville de Thouars, depuis l'an 759 jusqu'en 1815

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