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§ 8.

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Quelques jours après, des écriteaux suspendus à tous les édifices publics annonçaient le spectacle donné par l'empereur au peuple romain. La foule se précipitait vers le cirque et en envahissait insensiblement les gradins comme une marée montante. Des esclaves, le râteau à la main, égalisaient l'arène poudreuse, tandis que les bestiaires, tête nue et vêtus seulement de leurs tuniques sans manches, se promenaient lentement devant les caves.

Les condamnés furent amenés; ils étaient près de deux cents. Au premier rang marchaient Nafel et Arvins. Morgan les suivait le front levé et l'œil tranquille.

En passant devant la loge de l'empereur, tous s'inclinèrent en répétant, selon l'usage:

—César! ceux qui vont mourir te saluent!

Ils arrivèrent au milieu du cirque où on les débarrassa de leurs liens; puis les licteurs se retirèrent avec les esclaves et les bestiaires.

Il y eut alors un grand silence d'attente: toutes les têtes s'étaient avancées, tous les yeux se tenaient fixés sur l'arène. Dans ce moment, Nafel prit la main d'Arvins, et d'une voix forte:

—Romains! s'écria-t-il, le Dieu des chrétiens est le seul vrai Dieu; moi et cet enfant, nous mourons en confessant son nom.

Il n'avait point achevé qu'on entendit mille rugissements s'élever à la fois; toutes les caves venaient d'être ouvertes et les bêtes s'élançaient dans l'arène!

La plupart des condamnés se dispersèrent; Arvins et Nafel tombèrent à genoux, les mains levées vers le ciel.

Alors commença une mêlée horrible! Mais la poussière qui s'élevait ne tarda pas à l'envelopper comme un nuage; on entrevit seulement des hommes qui fuyaient; on entendit des cris, de longs rugissements; puis insensiblement tout s'éteignit, et quand le nuage fut dissipé, on n'aperçut plus que les ours, les tigres et les lions accroupis, le ventre dans le sang, et qui achevaient de ronger des cadavres.

Au bord du lac

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