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Mercredi 9 décembre

Talbiyah, Jérusalem-Ouest

Bien qu’étant confortablement retraité dans sa résidence de haut de gamme de 1,5 millions de dollars – des meubles sur mesure, une piscine et un jardin bien arrosé avec des pelouses bien entretenues – à Disraeli Street dans le riche quartier de Talbiyah à Jérusalem-Ouest où d’importants représentants gouvernementaux résidaient, Abe Goldman se levait tous les jours à sept heures du matin pour prendre un café en lisant les dernières nouvelles et ses courriels. Sud-africain né et élevé juif, Goldman connaissait déjà les ramifications d’être un colon indésirable dans un état d’apartheid, où le déplacement et l’oppression de la population indigène était un élément essentiel du colonialisme qui devait être continuellement justifié au reste du monde en contrôlant et en influençant sa perception à accepter l’inacceptable.

L’essor fulgurant de Goldman à Johannesburg s’était produit après l’obtention de son diplôme en droit commercial à l’université Free State Faculty of Law à Bloemfontein. Après avoir passé trois ans dans un cabinet d’avocats commercial, il trouva un poste au département juridique d’un conglomérat minier qui contrôlait près de 1 200 filiales impliquées dans tout, de l’extraction du charbon anthracite à l’exploitation de la culture zouloue aux fins touristiques.

Son opportunité de promouvoir sa carrière s’est alors produite fortuitement au début des années 60, lorsque le Conseil de sécurité des Nations Unies avait condamné l’apartheid et instauré un embargo volontaire sur les armes. En raison d’une série de sanctions accrue et continuelle contre l’Afrique du sud, le gouvernement afrikaner et les conglomérats des affaires devaient contourner les embargos et trouver d’autres sources d’approvisionnement et d’exportation. Israël était leur premier choix, non seulement en raison de ses relations juives commerciales sud-africaines, mais également en raison du fait que ces deux nations partageaient des défis sociopolitiques similaires.

Au cours des premières années qui avaient suivi sa création en tant qu’état, Israël avait entretenu des relations amicales avec plusieurs pays africains anti-apartheid, dont le soutien à l’Assemblée générale des Nations Unis Israël devait contrer l’opposition musulmane arabe. Alors que les pays africains cessaient progressivement de soutenir Israël dont les politiques d’apartheid étaient perçues comme étant plus dures que celles des afrikaner en Afrique du sud, Israël fut obligé de chercher un allié africain alternatif et c’était avec l’Afrique du sud qu’une alliance d’intérêts partagés commença à se concrétiser. Pour commencer, les deux états ont été établis sur des terres volées des autochtones, tous deux étaient en infériorité numérique et entourés d’ennemis qui devaient être désunis et tenus à distance par la force militaire, et tous deux étaient souvent condamnés par les résolutions de l’ONU, qui dans le cas d’Israël étaient toujours votées à l’encontre par son allié superpuissant laquais et politiquement dénaturé, les États-Unis.

Comme la poursuite d’une alliance commerciale était d’une importance vitale, Goldman fut envoyé pour la toute première fois en Israël dans le cadre d’une mission d’exploration, en tant qu’envoyé officiel du gouvernement sud-africain et des intérêts commerciaux des entreprises. Son objectif le plus pressant était d’assurer un approvisionnement vital de munitions par Israël, munitions indispensables pour la suppression continue de la majorité noire sud-africaine. A un moment donné, Israël avait même accepté de vendre des armes nucléaires à l’Afrique du sud, mais l’accord échoua en raison des coûts prohibant. En plus de négocier un accord d’approvisionnement en munitions en utilisant Israël comme intermédiaire pour acheter des armes des autres pays qui étaient hors des limites de l’Afrique du sud, Goldman avait également contribué à arranger l’expédition par avion de produits agricoles sud-africains en Israël, où ils étaient reconditionnés et réexportés comme étant d’origine israélienne. Ces produits israéliens finissaient alors par se retrouver sur les rayons des grands supermarchés européens en violation aux lois d’embargos.

Le service de Goldman à la nation afrikaner fut finalement reconnu en 1983 lorsqu’il fut le seul non-afrikaner à devenir membre honoré de la société secrète Afrikaner Broederbond (Confrérie), fondée après la deuxième guerre anglo-boer de 1899 lorsque la dépression, après une grave sécheresse et de mauvaises récoltes forçant de nombreux afrikaners à travailler dans les villes et les mines comme travailleurs marginaux – une situation qui avait servi à accentuer les tensions raciales entre les afrikaners et les britanniques plutôt qu’entre les blancs et les noirs. L’anglicisation forcée de la culture afrikaner et le débat de se joindre ou non aux côtés des britanniques dans la première guerre mondiale étaient également l’origine de débats et de divisions au sein du peuple afrikaner. C’est donc au cours de cette période de doute et de désillusion que l’Afrikaner Broederbond fut créé en 1918 pour œuvrer à l’unification du peuple afrikaner et provoquer la victoire électorale éventuelle du Parti national afrikaner en 1948.

Bien que Goldman fut impressionné par la façon dont les destins de beaucoup pouvaient être déterminés en secret par la volonté de quelques-uns – parce qu’ils étaient invisibles, inconnus et ignorés – il réalisa néanmoins que la domination de la minorité blanche disparaitrait bientôt. Il lui était évident que le royaume afrikaner était voué à l’échec et que les juifs s’en tireraient en Palestine. Les afrikaners ne pourraient jamais espérer continuer de s’en tirer en Afrique du sud. Les afrikaners, contrairement aux juifs, n’avaient pas été victimes d’un Holocauste. Les souffrances des afrikaners – 26 000 (10% de la population afrikaner) sont morts dans les camps de concentration au cours de la guerre de Boer – n’étaient pas comparables à celles de l’Holocauste qui avait réuni les nombreuses compassions internationales tolérant des violations continues des droits de l’homme contre une population autochtone. Les afrikaners, contrairement aux israéliens, n’avaient pas l’avantage d’avoir le soutien des vetos américains à l’Assemblée des Nations Unies. Les afrikaners ne disposaient pas d’un réseau mondial de lobbyistes bien financés, en mesure d’acheter l’influence politique, de contrôler les reportages médiatiques et de réprimer l’opinion publique négative. Les afrikaners n’avaient pas d’agents occidentaux politiciens qui influençaient et souillaient le processus démocratique en leur faveur pour soutenir perfidement une prétendue prétention judaïque biblique à la « terre promise ».

En février 1987, Goldman avait commencé à prendre ses dispositions pour profiter de la loi israélienne du retour : un principe fondamental de l’idéologie sioniste qui accordait à chaque juif du monde – y compris ceux dont les ancêtres n’ont jamais été ou n’ont jamais eu de lien avec Israël – le droit de s’installer sur une terre de laquelle les palestiniens autochtones avaient été terrorisés et expulsés de force par les forces paramilitaires sionistes. Par conséquent, près de sept millions de réfugiés palestiniens sans ce ‘droit de retour’ et considérés apatrides furent privés de tous les droits de l’homme fondamentaux que les gouvernements occidentaux contrôlés par les sionistes prétendaient constamment et impunément se battre pour. En juillet 1988, Goldman et sa famille retournèrent en Israël et devinrent des citoyens israéliens. Ils avaient tout simplement déménagé d’un état d’apartheid à un autre état d’apartheid, dont les politiques beaucoup plus barbares avaient été pieusement conditionnées et vendues au monde comme le seul principe de démocratie au Moyen-Orient, et ont convaincu les nations occidentales dont certaines avaient été un jour des maîtres coloniaux.

Peu de temps après s’être installé à Jérusalem-Ouest et avoir créé son propre cabinet juridique – suite à sa brève expérience de la société en Afrique du sud – Goldman s’était joint à la Ville Sainte maçonnique anglophone. La franc-maçonnerie et le judaïsme avaient longtemps partagé une fixation du Temple de Salomon avec la tradition maçonnique alléguant que le légendaire Hiram Abiff (appelé Hiram dans la Bible), architecte et maître artificier, était un personnage allégorique avec un rôle proéminent dans une pièce secrètement jouée pendant les cérémonies d’initiation au Troisième degré de la franc-maçonnerie.

« Le roi Salomon fit venir de Tyr Hiram, fils d’une veuve de la tribu de Nephthali, et d’un père Tyrien, qui travaillait sur l’airain. Hiram était rempli de sagesse, d’intelligence, et des savoir pour faire toutes sortes d’ouvrages d’airain. Il arriva auprès du roi Salomon, et il exécuta tous ses ouvrages… »

Rois I 7 :13-14

Dans le drame maçonnique, Abiff fut assassiné lors d’une visite au Temple par trois confrères artisans mécontents et envieux à qui Abiff avait refusé d’élever au rang de Maître en leur donnant le mot de passe du Maître Maçon. La restauration subséquente d’Abiff fut conforme à l’histoire séculaire basée sur la légende de l’ancien dieu égyptien, Osiris, qui après avoir été assassiné par son frère ambitieux et jaloux, fut ressuscité par sa femme, Isis, qui après diverses aventures dangereuses avait donné alors par ‘naissance virginale’ à un fils Horus qui par la suite devait venger le meurtre de son père. Par conséquent, le concept de ‘naissance virginale’ était devenu un élément essentiel pour la création d’être divins et Isis elle-même devint la personnification de cette grande capacité féminine à concevoir et à donner naissance à une vie nouvelle. Des dessins et des sculptures représentant Isis allaitant son enfant sont devenus le modèle de la Vierge chrétienne et de l’enfant, et de nombreuses qualités attribuées à l’origine à Isis furent transférées à la Mère du Christ. Afin de supplanter les divinités païennes populaires, les prêtres de l’église chrétienne devaient s’assurer que leurs propres idoles chrétiennes fabriquées par l’homme aient des caractéristiques similaires à celles des divinités païennes dans l’intention de les remplacer.

Cette trinité d’Osiris, Isis et Horus – qui en dépit d’être une fiction de l’imagination créatrice humaine – est également devenue le prototype obligatoire d’autres dieux créés par l’homme. La représentation d’un homme éminent ou d’une divinité faisant partie d’une trinité, périssant d’abord en tant que victime d’une mauvaise action pour ressusciter avec une plus grande gloire, était devenue un sujet courant représenté dans les traditions et les rituels cultes, les organisations secrètes fraternelles et les diverses religions y compris la trinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Il n’est donc pas surprenant qu’après avoir pris sa retraite de son cabinet d’avocat en 2004, Goldman ait gardé contact avec les représentants du gouvernement, dont beaucoup étaient des confidents et conseillers politiques. En raison de son influence en Afrique du sud, de son appartenance maçonnique et de son dévouement au rêve d’un troisième temple du judaïsme, Goldman fut le cofondateur de la Confrérie Hiramique du Troisième Temple, dont les membres étaient obligés de prononcer les vœux solennels de travailler sans relâche pour la réalisation d’un rêve basé sur un passé peu convaincant.

Silwan, Jérusalem-Est occupée

Le sol du salon était couvert de vieux tapis. Une vieille armoire en bois à plusieurs tiroirs était placée contre l’un des murs. Le grand panier de broderie de Miriam Hadawi était posé sur une table basse usée et tachée. Le reste de l’ameublement de la pièce se composait de deux chaises pliantes rembourrées qui avaient connu de jours meilleurs, une petite bibliothèque contenant une bible en lambeaux, des petites statues religieuses, quelques ouvrages de référence écornés et quelques livres pour enfants en anglais que Sami Hadawi encourageait ses enfants à apprendre. Six cadres de photos étaient accrochés aux murs. Un vieux canapé-lit pour les enfants était niché dans un coin de la pièce. Comme tous les matins, Sami Hadawi, son épouse et ses deux enfants s’asseyaient autour de la table leurs têtes inclinées pendant que Sami remerciait Dieu pour le petit-déjeuner – composé généralement de pain pitta légèrement beurré de houmous fait-maison – que Sami et son épouse savaient être la nourriture adéquate pour des enfants en pleine croissance qu’ils avaient beaucoup de chance d’avoir. Selon les Fonds internationaux des Nations Unies pour le secours de l’enfance (UNICEF), de nombreux enfants palestiniens étaient anémiques à des taux élevés dû à une alimentation déficiente en protéines. C’était la conséquence des difficultés à obtenir ou pouvoir s’offrir des aliments protéiques, tels que du poulet, du poisson, de la viande et des légumes riches en nutriments, dont près de la moitié des enfants palestiniens en étaient privés.

Ses moyens financiers étant limités ainsi que ses opportunités de trouver un emploi, Sami n’avait pas les moyens d’offrir à ses enfants tout ce qu’il aurait aimé leur offrir. Il avait donc tendance à compenser ce manque en les bombardant de sa nature aimable et de son grand amour. Il avait passé sa vie entière dans le quartier palestinien de Silwan à Jérusalem-Est, qui après la guerre de 1948 était tombé sous l’occupation jordanienne jusqu’en 1967 lorsque Jérusalem-Est fut envahie par l’occupation israélienne et l’est toujours. Le géographe arabe médiéval Al-Muqaddassi (vers 945/946 – 991), après une excellente éducation et un pèlerinage à la Mecque, avait décidé d’étudier la géographie. Il voyagea dans tous les pays islamiques de l’époque pendant plus de vingt ans et donna le nom de Silwan, ‘Sulwan’ où on raconte qu’à la nuit sainte islamique d’Arafah, l’eau du puits saint Zamzam à la Mecque avait jailli de dessous la terre de la source d’eau de Siloam.

Depuis, le gouvernement israélien avait divisé en zones ‘espaces verts ouverts’ presque toutes les terres non-construites de Jérusalem-Est palestinienne après l’invasion de 1967 et avait interdit aux palestiniens de vivre à Jérusalem-Ouest juive, où par manque d’espace s’était approprié ou avait démoli les maisons palestiniennes pour reccueillir les colons juifs. Cette politique de déplacement des palestiniens – malgré la Quatrième convention de Genève stipulant que « la puissance occupante ne doit pas déporter ou transférer des parties de sa propre population sur les territoires qu’elle occupe » – a été décrite dans le livre Seperate and Unequal : The Inside Story of Israeli Rule in East Jerusalem (Séparé et inégal : les dessous de l’histoire de la domination israélienne à Jérusalem-Est) d’Amir Cheshin, conseiller pour les Affaires arabes et ancien architecte de la politique après 1967.

‘… les dirigeants israéliens ont adopté deux principes de base dans leur domination de Jérusalem-Est. La première était d’augmenter rapidement la population juive à Jérusalem-Est. La seconde était d’entraver la croissance de la population arabe et de forcer les résidents arabes à s’établir ailleurs. C’est une politique qui s’est traduite par une vie misérable pour la majorité des arabes de Jérusalem-Est… Israël a transformé l’urbanisme en un outil gouvernemental pour aider à prévenir l’expansion de la population non-juive dans la ville. C’était une politique impitoyable, ne serait-ce que le fait que les besoins (sans parler des droits) des résidents palestiniens étaient ignorés. Israël considérait l’adoption des plans de zones strictes comme un moyen de limiter le nombre des nouvelles maisons construites dans les quartiers arabes, et par conséquent de s’assurer que le pourcentage de la population arabe dans la ville – 28,8 en 1967 – ne dépasse pas ce taux. Autoriser ‘trop’ de nouvelles maisons dans les quartiers arabes signifierait ‘trop’ de résidents arabes dans la ville. L’idée était de déplacer autant de juifs que possible à Jérusalem-Est et de déplacer autant d’arabes possible hors de la ville. La politique du logement israélien à Jérusalem-Est était entièrement basée sur ce jeu de nombre.’

La continuité, le patrimoine et les revendications légitimes des palestiniens à Jérusalem-Est ont été progressivement discrédités par l’installation illégale d’enclaves juives dispersées, fortifiées et gardées qui furent ensuite étendues et inclues aux programmes du déplacement des palestiniens autochtones pour établir une présence juive dans tout Jérusalem. En dehors des considérations démographiques israéliennes, la population palestinienne de Silwan de près de 45 000 habitants fut également victime d’une réinvention israélienne de la zone « Cité de David » avec un centre de visiteurs présentant au monde une légitimité dépourvue de preuves archéologiques ou historiques.

Les tactiques impudentes ‘créatives’ d’Israël pour aider les colons juifs à conquérir les terres palestiniennes allaient de la fraude audacieuse à la falsification des saisies militaires pour les « nécessités de sécurité » ou le « bien public ». En effet, pour faciliter le transfert des terres palestiniennes aux colons juifs sans avoir à acheter les propriétés des palestiniens, Israël a créé et institutionnalisé un certain nombre de stratagèmes officiels, notamment « saisir des terres pour des besoins militaires » en établissant plus de 40 colonies sur des milliers d’acres de terres palestiniennes privées suite à la guerre de 1967, l’utilisation d’ordonnances d’expropriation pour « le bien public », l’application des lois foncières ottomanes qui stipulaient que les terres non-travaillées durant une période continuelle consécutive de trois ans reviendraient automatiquement à l’état, le financement des acquisitions de terres dont l’argent est en général transféré de la Division des colonies de l’Organisation sioniste mondiale ou du Conseil des colons locaux et régionaux, et en n’appliquant pas les lois contre les colons et les institutions qui s’approprient illégalement et de force les terres privées palestiniennes.

Le penchant israélien aux tactiques méprisables sournoises à soumettre toute la zone de Jérusalem-Est au contrôle juif comprenait la confiscation des terres palestiniennes et la démolition des maisons palestiniennes, l’obtention auprès des collaborateurs arabes de faux documents désignant les maisons palestiniennes comme étant ‘sans propriétaires’, la négligence délibérée des services communautaires comme l’éducation, l’économie, le développement, l’infrastructure, le logement malgré les impôts élevés payés par les palestiniens aux autorités israéliennes et au fonds national juif, l’approvisionnement des colons de dizaines de millions de dollars par les ministères du gouvernement israélienne, l’utilisation des fonds publics au financement des frais juridiques des colons et la ‘judaïsation’ de Jérusalem-Est grâce à des organisations privées coloniales tel que l’El Ad.

Après sa création en 1986, El Ad fut agressivement responsable de la colonisation juive dans cette région, de la gestion de la construction du parc ‘La Cité de David’, de la coopération avec le Dépositaire des biens sans propriétaire – créé par la loi de 1950 sur les terres sans propriétaires – pour faciliter la confiscation des terres palestiniennes et transférer la propriété aux colons juifs, de la prise du contrôle de la propriété du Fond national juif à des prix symboliques et sans offres d’appel compétitives, de la provocation – avec le soutien de la police municipale – des colons juifs armés contre des palestiniens non-armés et leurs enfants, du contrôle des fouilles archéologiques qui ont commencé peu après l’occupation de Jérusalem-Est. Les fouilles archéologiques étaient d’une importance vitale pour le gouvernement israélien qui cherchait à justifier les démolitions des maisons palestiniennes sous de fausses prétentions historiques et religieuses en établissant une zone « Bassin Saint » définie par les israéliens autour de la vieille ville.

Sami et sa famille, comme la plupart des familles palestiniennes de Silwan, vivaient dans la peur continue de se voir retirer leur statut légal de propriété et de location. Ils menaient une vie remplie d’incertitude et de confusion, tandis que le reste du monde soutenait et tolérait ce qu’Israël leur faisait subir. En 1948 – sous l’ombre de l’Holocauste et la réalité de millions de réfugiés sans-abris – l’Assemblée générale des Nations Unies avait adopté la Déclaration mondiale des droits de l’homme avec l’assertion que « le mépris et l’indifférence des droits de l’homme avaient abouti à des actes barbares indignant la conscience humaine. L’avènement d’un monde dans lequel les êtres humains devraient jouir de la liberté d’expression et de croyance et être libérés de la peur et du besoin fut proclamé comme être la plus grande aspiration des gens ordinaires… Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. »

La déclaration – ratifiée par Israël par une version hébraïque disponible à la page d’accueil du site Web du Knesset – fut fondée sur le droit inaliénable à toute personne à la liberté et à l’égalité « sans distinction aucune, que ce soit la race, la couleur, le sexe, la langue, la religion, l’opinion politique ou autre, l’origine nationale ou sociale, la propriété, la naissance ou autre ». La proclamation met un accent particulier sur les libertés de pensée, de conscience, de religion, d’expression et surtout sur le droit à une nationalité.

Malgré cette déclaration juste, l’humanité dénaturée – encore hébétée par la Seconde guerre mondiale et éprouvant des remords de conscience de la persécution des juifs par les nazis en oubliant les millions de non-juifs morts – est restée les bras croisés, alors que des groupes armés de terroristes juifs avaient nettoyé ethniquement plus de 500 villes et villages palestiniens et avaient forcé l’exode (le film hollywoodien brisant le cœur Exodus parlait des juifs et pas des palestiniens) de plus de 750 000 hommes, femmes et enfants non-armés dont le traitement barbare sous les mains d’ Israël était désormais appelé la Nakba (catastrophe).

Il était peut-être ironique que la première utilisation du terme ‘Nakba’ en référence au déplacement palestinien ait été faite par l’armée israélienne. En juillet 1948, lorsque la population arabe de Tirat Haifa avait refusé de se rendre, les FDI utilisèrent des tracts imprimés en arabe : « Si vous voulez vous apprêter pour la Nakba, pour éviter un désastre et vous sauver d’une catastrophe inévitable, vous devez vous rendre. » Peu de temps après, en août 1948, l’intellectuel syrien Constantin Zureiq a publié un essai intitulé ‘The Meaning of Disaster’ (La signification du désastre) avec l’affirmation que « la défaite des arabes en Palestine n’était pas uniquement un contretemps ou une atrocité temporaire. C’était une Nakba dans le sens large du terme. » Il s’est également adressé aux arabes du Moyen-Orient et les a suppliés de riposter au terrible désastre qui les avait frappé, car il sentait que la Nakba affecterait tout le monde arabe et pas uniquement le peuple palestinien.

Bien que le peuple palestinien n’ait jamais été responsable de l’Holocauste – ils n’avaient même pas offert de se battre aux côtés des nazis comme le firent les sionistes – l’occident hypocrite dirigé par la Grande-Bretagne était prêt à offrir la Palestine et son peuple comme compensation apaisante à la cause sioniste. Donc, aujourd’hui, après presque près de soixante-dix ans de persécution pernicieuse, persistante et injuste, 7,1 millions de palestiniens déplacés dans le monde subissent le problème de réfugiés le plus prolongé et le plus grand dans l’histoire mondiale.

Pendant ce temps, tandis que les gouvernements occidentaux et les médias dominants avec leurs doubles standards et leur hypocrisie s’amusaient à être spectateurs pacifique du plan directeur sioniste concocté par Israël pour la création d’un Grand Israël, le peuple palestinien subissait le nettoyage ethnique en devenant réfugié apatride sur son propre territoire et dans les états arabes voisins ; continuait à faire l’objet de blocus aériens, maritimes et terrestres qui empêchaient l’importation d’aliments essentiels, de fournitures médicales et de matériaux de construction ; continuait à être régulièrement arrêté, détenu et/ou violemment interrogé ; continuait à être soumis à des arrestations, à des coups, à la torture et à l’emprisonnement illimité de type-nazie sans inculpation ni procédure pendant plus de dix ans ignorant s’ils seraient libérés un jour en vertu des ordonnances de détention administrative d’Israël ; continuait à voir leurs enfants être systématiquement ciblés et détenus par les militaires et la police qui les soumettent à des violences physiques et des abus verbaux, des humiliations, des restrictions douloureuse, des cagoules, des menaces de mort, des violences physiques et des menaces d’agression sexuelle contre eux ou les membres de leurs familles, et le refus d’accès à la nourriture, l’eau et toilettes ; continuait à être soumis à la restriction de liberté de mouvement en limitant leurs mouvements, en installant des barrières de séparation, des murs, des points de contrôle et des routes construites uniquement pour les israéliens ; continuait à être la cible d’attaques – y compris l’incendie de leurs oliveraies qui sont pour nombreux leur seul moyen de subsistance – de sauvages dérangés des colonies juives illégales ; continuait à voir leurs terres expropriées illégalement ; continuait à voir leurs territoires d’avant 1967 progressivement diminuer à mesure que des colonies juives illégales s’établissaient ; continuait à voir leurs ressources naturelles volées, y compris l’eau si elle n’est pas contaminée ; continuait à devenir des sans-abris après la démolition de leurs propriétés ; continuait à ‘vivre’ sous la menace constante d’assauts militaires barbares ; et continuait à être étonnés du fait que des sociétés soi-disant civilisées, y compris les juifs de la diaspora, puissent être témoins de tout cela en tolérant, approuvant et étant complices de cette inhumanité barbare.

En outre, pour ajouter à ces douleurs insultantes, de nombreuses victimes palestiniennes de démolitions de leurs maisons par les forces de sécurité israéliennes reçurent l’information des autorités israéliennes de l’occupation qu’ils devaient payer les frais de démolition. Un exemple de ce type est Al-Araqeeb – un ancien village palestinien sur les terres occupées par Israël en 1948 – que les gouvernements successifs israéliens ont refusé de reconnaître. Le village ne fut donc pas relié aux services publics locaux. Il avait subi 92 démolitions et aujourd’hui ses habitants doivent payer deux millions de nouveaux shekels israéliens (environ 460 000 euros/360 000 livres sterling/ 515 000 dollars américains) aux autorités israéliennes comme frais de démolition. Ce montant représente les frais d’une seule démolition. Les palestiniens seront probablement confrontés à des frais supplémentaires pour les démolitions de près de 40 villages palestiniens, tel qu’Al-Araqeeb.

Avant même d’avoir soudoyé et payé pour sa création en tant qu’état, Israël n’avait aucune intention de coexistence pacifique avec ses voisins, aucune intention d’honorer les résolutions de l’ONU ou de respecter le droit international des droits de l’homme et certainement aucune intention de considérer la solution de deux états. Le premier ministre israélien David Ben-Gurion n’était pas le premier sioniste à croire à l’abolition de la partition et à l’occupation juive de toute la Palestine. Theodor Herzl, le fondateur du sionisme moderne, était d’avis que « nous essayerons de faire passer la population (arabe) démunie de l’autre côté de la frontière en lui procurant de l’emploi dans des pays transit, tout en lui refusant un emploi dans notre pays… le processus d’expropriation et de déplacement des pauvres doit être mené de manière discrète et circonspecte. » Ce point de vue fut ensuite repris par d’autres sionistes importants.

« Prenez la déclaration d’indépendance américaine. Elle ne contient aucune mention de limites territoriales. Nous ne sommes pas obligés de fixer les limites de l’état. »

Moshe Dayan, Jerusalem Post, 08/10/1967.

« La colonisation de la Terre d’Israël est l’essence du sionisme. Sans la colonisation, nous n’accomplirons pas le sionisme, c’est aussi simple que ça. »

Yitzhak Shamir, Ma'ariv, 02/21/1997.

« En termes stratégiques, les colonies (en Judée, Samarie et Gaza) sont sans importance. » « Ce qui les rend importantes, » ajouta-t-il « est qu’elles constituent un obstacle, un obstacle insurmontable à la création d’un état arabe indépendant à l’ouest de la rivière jordanienne. »

Binyamin Begin, fils du feu Menachem Begin et une voix importante du parti Likud a écrit en 1991. Cité dans Deliberate Deceptions (Les déceptions délibérées) de Paul Findley.

Sur cette base, les gouvernements israéliens successifs ont pendant des décennies suivi la mascarade des « pourparlers de paix » pour jouer le jeu le plus longtemps possible tout en poursuivant l’objectif sioniste de chasser les palestiniens et de leur voler leurs terres. Israël n’a jamais eu l’intention réelle d’accepter la solution de deux états, la paix ou octroyer des droits juridiques et humains au peuple palestinien. Pourtant, malgré tous ces faits irréfutables, l’hypocrisie, le double standard et la rectitude de l’Occident – de peur d’être accusés d’antisémitisme et de la négation de l’Holocauste – continuent de prévaloir au lieu de reconnaître qu’Israël est un état menteur, trompeur, comploteur, voleur, meurtrier, raciste et d’apartheid, dont l’existence dépend non seulement du déni brutal des droits de l’homme en Palestine, mais également de la subversion de la démocratie et du droit de liberté d’expression dans d’autres pays.

Par conséquent, pour Sami Hadawi et sa famille, la vie était un combat quotidien de survie sans aucun espoir de se sortir de la pauvreté ou d’espérer un meilleur avenir. Comme Sami n’avait pas de vrai métier, il gagnait un maigre revenu comme guide touristique. Tous les matins – sept jours par semaine – il marchait de Silwan à la Nouvelle porte de la Vieille Ville dans l’espoir d’être engagé par des touristes venus d’hôtels luxueux de Jérusalem-Ouest pour visiter la Vieille Ville. Durant les mois d’été, de juin à septembre, lorsque les touristes affluaient en grand nombre, il s’en sortait plutôt bien. Mais les temps étaient maigres le reste de l’année. C’était au cours du mois de septembre qu’il avait rencontré et s’était lié d’amitié avec Conrad Banner, qui devait revenir à Jérusalem. Il lui avait promis de l’employer pour le tournage de son documentaire. En ayant la garantie de bientôt gagner une belle somme d’argent, Sami et son épouse stoïque Miriam pourraient offrir à Noël quelques friandises nutritionnelles à leurs deux enfants, Anton et Hanan. La grande majorité des enfants palestiniens étaient privées de leurs droits humains fondamentaux, comme le demandait la Déclaration des droits de l’enfant de 1924.

Bien que la Déclaration ait affirmée : « alors que l’humanité doit à l’enfant ce qu’il y a de mieux à offrir, » la dure réalité était tout-à-fait le contraire. En 1960 – en l’espace d’une seule année – le décès de 18 900 000 enfants a dépassé de plus de trois fois le nombre de victimes juives de l’Holocauste. Cependant, comme il n’existe aucun « mouvement pour la moralité infantile » comparable au « mouvement pour l’Holocauste », le sort des enfants palestiniens a reçu relativement peu, voire aucune attention. Ainsi, lorsque l’humanité aime apaiser périodiquement sa conscience collective en réaffirmant sa préoccupation et son respect pour les morts en commémorant ceux qui sont morts dans leurs pays, leur préoccupation et respect pour les centaines de millions d’enfants morts dû à l’indifférence, la négligence, l’hypocrisie, les doubles standards et certainement les guerre immorales sont presque inexistants.

Pendant la seconde guerre mondiale – la guerre la plus sanglante de l’histoire de l’homme – on estime à 60 millions le nombre de morts qui, répartis sur six ans, font plus de 10 millions de morts par an. A cette époque, plus de 20 millions d’enfants mourraient chaque année, le taux de la mortalité infantile atteignant comparativement un taux bien plus meurtrier que la guerre la plus terrible de l’histoire. Actuellement, une bien triste excuse pour l’humanité – y compris les juifs choisis par Dieu qui après l’Holocauste avaient juré de « plus jamais » – qui a depuis près de sept décennies manifesté une indifférence amorale et criminelle face au nettoyage ethnique du peuple palestinien largement documenté et filmé, dont les enfants sont délibérément pris pour cible par les envahisseurs immigrants et qui, comme une invasion de sauterelles, ne laissent rien d’autre que la désolation et des ravages derrière eux.

L’une des responsabilités de Miriam – après que Sami soit parti pour sa longue marche vers la Nouvelle Porte – était d’accompagner leurs enfants dans l’expédition souvent dangereuse à l’école primaire de Silwan dans le quartier de Ras Al-Amoud. Cela impliquait « affronter » les forces de l’occupation israéliennes et les colons juifs illégaux qui se déployaient délibérément pour abuser verbalement, cracher, attaquer ou tenter d’empêcher les enfants palestiniens d’arriver à l’école. Ceci était une stratégie israélienne bien établie et calculée non seulement à Silwan, mais également sur tous les territoires palestiniens occupés.

A son retour à la maison, Miriam passait la majeure partie de sa journée à broder – une partie importante de l’identité palestinienne – avant de retourner au quartier Ras Al-Amoud pour récupérer ses enfants. En vendant des sacs-à-main et des porte-monnaie brodés à la main à un détaillant pour le prix de 15 à 25 nouveaux shekels israéliens, Miriam arrivait à augmenter les maigres revenus de la famille. Son application persistante à ce métier au milieu d’une existence de persécution, tragique et tumultueuse, les femmes palestiniennes contribuaient à maintenir la tradition et la beauté de la broderie palestinienne, dont l’unicité du style était particulière et facilement reconnaissable dans le monde entier comme étant d’origine palestinienne.

Des livres sur la broderie internationale étaient unanimes à reconnaître que la broderie traditionnelle palestinienne était le meilleur exemple des travaux émanant du Moyen-Orient. C’était un artisanat traditionnel qui s’était développé de la coutume traditionnelle palestinienne comprenant des faits historiques des siècles de développement textile-artistique dans la région, une forme d’art qui était en quelque sorte ancrée et qui a survécu jusqu’à nos jours. Si l’on considère l’ancienne coupe traditionnelle simple de la thobe, l’histoire des coiffes et des accessoires, la variété merveilleuse des styles de broderie, les variations de points ou l’origine ancienne des motifs et des dessins, on est alors profondément impressionné par la richesse historique d’un héritage datant de milliers d’années qui affirme l’antiquité de l’existence palestinienne et la survie d’un héritage ancien. En brodant, Miriam se livraient habituellement à la prière silencieuse – ce qu’elle appelait son temps avec Dieu – une chose à laquelle les pauvres désespérés recouraient fréquemment. Mais à quoi bon chercher le secours auprès d’un Dieu Tout-Puissant, qui soi-disant « avait choisi » les juifs et leur avait promis la Palestine et qui lui avait tourné le dos, à elle, à sa famille et à son peuple.

La Fraternité Hiramique : Prophétie Du Temple Ezéchiel

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