Читать книгу Hygiène de la vue - Xavier Galezowski - Страница 4
PRÉFACE
ОглавлениеAu moment où les questions d’hygiène sont à l’ordre du jour et où tout le monde paraît bien pénétré de leur importance, il nous a paru utile de condenser en un court exposé les lois qui président à la conservation de la vue et les conseils qui en découlent.
L’ignorance, l’inexpérience et les préjugés du public en pareille matière sont très grands, et depuis longtemps nous avons été frappés de voir la quantité considérable de personnes dont la perte ou la diminution de la vue n’était imputable qu’à des erreurs de ce genre.
Et pour ne citer que quelques exemples:
Combien de personnes savent qu’à partir d’un certain âge il importe de ne pas retarder le port des verres, lorsqu’apparaissent les premiers signes de la presbytie? La plupart du temps on s’imagine bien faire en attendant le plus possible et on ignore complètement que ces atermoiements peuvent devenir le point de départ de troubles divers plus ou moins sérieux.
Il en est de même dans les cas de myopie: comme nous avons l’occasion de l’observer journellement, des personnes atteintes de myopie forte sont persuadées qu’elles agissent sagement en portant pour voir au loin des verres d’un numéro relativement faible qui ne corrigent pas complètement leur myopie; d’autres croient qu’elles ne doivent pas porter de verres pour le travail. Toutes sont également étonnées lorsque nous leur donnons les conseils contraires.
Et l’ophtalmie des enfants nouveau-nés: cette affection est dangereuse assurément, mais cela provient en grande partie des négligences et des préjugés si condamnables qu’on lui oppose dans une grande partie du public et qui font d’elle une des causes les plus fréquentes de cécité, alors que par des soins méthodiques elle guérit presque toujours.
Une des lois principales pour ne pas dire la première de toutes, qui doit présider à l’hygiène oculaire, réside, on le comprend, dans les procédés d’éclairage employés pour les travaux de toute nature. Or, il n’est pas de règle d’hygiène qui soit plus négligée et depuis longtemps nous avons constaté avec regret que l’on ne s’inquiétait pas suffisamment de fournir à l’œil la quantité de lumière dont il a besoin, lumière qui constitue son élément et son modificateur naturels.
Nous avons pensé faire une œuvre utile en énumérant d’une part les dangers auxquels l’œil et la vue peuvent être exposés dans les diverses circonstances de la vie, et d’autre part en indiquant les règles à suivre pour éviter le plus possible ces dangers et les combattre avec fruit, règles qui nous ont été suggérées par notre expérience, notre pratique et nos études spéciales.
Notre livre s’adresse aux médecins qui n’ont pas fait de l’ophtalmologie une étude. spéciale et en même temps aux personnes étrangères à la science médicale. Les données scientifiques sur lesquelles nous nous basons sont exposées de façon à intéresser les premiers, sans être inintelligibles pour les seconds.
Les médecins encore inexpérimentés dans la pratique de l’ophtalmologie pourront lire notre livre avec un certain bénéfice, en y trouvant des aperçus nouveaux et instructifs sur des sujets qu’il leur sera utile de connaître.
Quant au public, il en retiendra des principes et des conseils pratiques, applicables à toutes les éventualités de la vie (âges, professions, etc.) et dont l’observation lui rendra de grands services pour la conservation de la vue, sans laquelle l’existence perd tout charme et tout intérêt.
Nous avons pensé bien faire en consacrant dans ce livre une partie spéciale à la Cécité et aux Aveugles, et en indiquant certaines règles d’hygiène qu’il convient d’appliquer à cette classe de malades, si nombreuse et si intéressante. Il ne faut pas laisser s’aggraver la situation des aveugles, il faut au contraire l’améliorer lorsque cela se peut, et en tout cas chercher à leur procurer tous les soulagements désirables, physiques et moraux.
Dr GALEZOWSKI, Dr KOPFF.
Paris, le 15 juillet 1888.