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Fixation au chlorure d’or.

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Après ce lavage, on peut assécher la plaque en la chauffant par-dessous par une lampe à esprit de vin et la tenant inclinée en commençant par l’angle supérieur, continuant vivement le feu sans temps d’arrêt, et soufflant pour activer l’évaporation. En procédant ainsi, on réussit toujours à sécher les plaques sans y produire de taches avec l’eau ordinaire peu chargée de sels, comme l’eau de Paris. Cette eau laisse certainement un dépôt; mais il forme un glacis qui donne à l’épreuve un certain ton. Certaines eaux, cependant, ne réussissent pas ainsi, et forcent à recourir à l’eau distillée.

Il vaut toujours mieux, si l’épreuve doit être fixée au sel d’or, procéder à cette opération sans assécher la plaque.

Après l’avoir laissée égoutter quelque temps, on la place de niveau sur un support à vis calantes; puis on couvre sa surface de la solution du sel d’or. On chauffe alors la plaque par-dessous avec une lampe d’esprit de vin à plusieurs mèches, d’un peu loin en commençant et égalisant surtout l’application de la flamme: l’effet se montre bientôt, et, avant que l’ébullition se produise, l’opération est terminée. Eviter les coups de feu, qui déterminent quelquefois le départ de l’épreuve en pellicules.

Le sel d’or se vend tout prêt à servir; on l’emploie à la dose d’un gramme pour un litre d’eau ordinaire.

Si l’on préférait préparer soi-même du chlorure d’or propre au même usage, il faudrait, d’après les prescriptions de M. Fizeau, son inventeur, dissoudre d’une part un gramme de chlorure d’or dans un demi-litre d’eau, et trois grammes d’hyposulfite de soude dans la même quantité d’eau, puis verser la dissolution d’or dans celle de soude, peu à peu et en agitant; la liqueur mixte, d’abord tintée en jaune, ne tarde pas à devenir limpide en raison de la réaction, qui produit un hyposulfite double de soude et d’or, qui est le sel de Forclos et Gelis, que ces chimistes ont trouvé moyen de séparer du sel marin produit pendant la réaction du chlorure d’or sur l’hyposulfite et de faire cristalliser à part.

Après le fixage, l’épreuve est lavée à grande eau et asséchée comme il a été dit.

Il ne reste plus qu’à la placer sous verre dans un cadre. La seule précaution essentielle à prendre est d’intercepter complètement l’accès de l’air, en joignant les bords de la plaque avec le cadre par du papier collé à la gomme ou à la colle-pâte; sans cela, avec le temps, l’épreuve serait noircie par les émanations sulfureuses et finirait par disparaître.

Dans ce cas, on pourrait la rétablir dans tout son éclat, en la passant dans une solution de cyanure de potassium. Cette même solution pourrait servir aussi bien que celle d’hyposulfite de soude, mais le prix moins élevé de ce dernier sel et son inocuité le rendent préférable.

En dernier lieu, on a employé des cuvettes à coulisse à double compartiment, permettant de passer la plaque de l’iode au chloro-bromure de chaux et réciproquement, autant de fois qu’on le jugeait nécessaire. On avait des outils pour ployer avec précision les plaques sur les bords.

En raison de la grande supériorité acquise à la photographie sur papier, le daguerréotype, entaché de miroitage et impropre à se reproduire, ne peut plus figurer que pour mémoire.

Il faudrait, pour le faire revivre un peu, trouver un procédé pour donner un noir mat aux épreuves, sans nuire aux finesses; dans ce cas, avec un miroir à redresser, le portrait retrouverait ses avantages; mais, d’ici là, qui sait à quel degré de perfection sera arrivée, de son côté, la photographie sur papier?

Vade-mecum du photographe

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