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Polissage des Plaques

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Les plaques qui servent au daguerréotype sont en doublé d’argent. Pour leur donner la planimétrie et la rigidité nécessaires pour cet usage, on est obligé, après le laminage, de les battre au marteau. Ce travail qui, par la multiplication des coups, représente en somme une pression considérable de beaucoup supérieure à l’effet d’un balancier, s’il s’agit d’une plaque normale, produit l’écrouissage de la plaque. Ce planage, quelque soin qu’on y apporte, rend la surface du plaqué très-impure; c’est pourquoi il est nécessaire de nettoyer à fond les plaques neuves, malgré l’apparence trompeuse de leur brillant.

Ce premier nettoyage doit être fait à l’huile avec du tripoli, au moyen d’un tampon de coton, d’abord en rond, pour croiser les traits et égaliser le travail, puis en travers pour finir. Ce premier travail est fini quand le tampon se trouve garni d’une pellicule grise semi-métallique, qui est de l’argent divisé arraché à la plaque. On assèche l’huile avec un nouveau tampon de coton, et l’on finit avec un troisième tampon après avoir de nouveau couvert la plaque de tripoli au moyen d’un nouet de mousseline qui le contient. Ce premier travail à l’huile est une bonne chose pour les plaques neuves et, à plus forte raison, pour les plaques fixées qui sont enduites d’une couche d’or; et pour celles-ci le tripoli est trop doux, c’est la potée d’émeri qu’il faut employer, en insistant beaucoup sur le travail, en rond promené partout et principalement vers les bords que l’on aurait tendance à négliger.

Les épreuves volantes, c’est-à-dire non fixées au sel dor, n’ont pas besoin d’être frottées à l’huile; on se contente de les travailler avec du tripoli imbibé d’eau et additionné d’esprit de vin et d’une faible quantité d’acide azotique. On se sert de ce nouveau liquide, comme on s’est servi d’huile, et ce nouveau travail s’applique à toutes les plaques: il enlève le gras aux plaques passées à l’huile et les traces de l’image aux épreuves volantes.

Autrefois, on se contentait, pour donner le dernier poli, de finir après le tripoli avec un tampon enduit de rouge en frottant en travers; cela suffira pour les personnes qui auront peu d’épreuves à faire. Il est plus expéditif, et le poli est plus parfait, de finir avec un rabot couvert de velours et garni de rouge d’une façon presque imperceptible, ce qui se pratique en étalant une pincée de ce rouge à polir sur toute sa surface, avec un tampon de flanelle roulé sur elle-même, qui ne sert qu’à cela.

Quand la plaque a passe par toutes ces phases, elle est prête à subir l’action de l’iode. En soufflant à sa surface, tandis qu’on lui fait refléter un endroit sombre, l’haleine condensée doit s’évaporer en laissant voir des nuances irisées, fugitives, mais sans inégalité : autrement le polissage ne serait pas satisfaisant, et il serait certain que l’image antérieure, soit volante, soit fixée, a laissé sa trace, qui ne manquerait pas d’apparaître et de se mêler à la nouvelle épreuve.

Vade-mecum du photographe

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