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GÉNÉRALITÉS

Table des matières

pour les épreuves sur papier.

Le papier, comme support de la couche photogénique, est excessivement commode par sa légèreté et son emmagasinement dans un portefeuille. Le succès consiste à l’enduire d’une pellicule photogénique très-homogène, très-serrée et glacée en quelque sorte, faisant, autant que possible, disparaître le croisement des fibres ligneuses.

Je n’admettrai jamais que la substance photogénique doive se loger dans l’épaisseur du papier. Il est évident qu’une telle théorie est exclusive de toute finesse. Si l’épreuve doit reproduire, par exemple, des lignes très-déliées, il ne se peut pas que ces lignes, pour être pures, doivent se continuer dans toute l’épaisseur du papier. Les artistes qui aiment le flou exigent que l’épreuve se forme dans toute l’épaisseur du papier, et ils ont été jusqu’à placer la substance photogénique des deux côtés du papier. Ce sont là des exagérations incommodes et sans portée. La preuve d’images parfaites, engendrées sur une couche infiniment mince, nous est donnée par les images daguerriennes, qui sont produites dans une couche d’iodure qui est certainement inférieure à un millième de millimètre et souvent à un dix-millième de millimètre. Ainsi la théorie de l’épaisseur de la couche photogénique pour l’obtention d’images artistiques est complètement fausse, et en réalité, la plus mince donnera les images les plus pures. Il sera toujours temps de les délayer, et le tirage offrira tous les moyens d’arriver aux effets vagues tant goûtés des artistes.

Ainsi donc, pour la perfection des épreuves sur papier, l’enduit photogénique doit être aussi superficiel que possible, posé d’un seul côté, et composé de particules serrées empâtant le plus possible les fibres ligneuses.

Pour cette raison, on emploie de préférence le papier fortement collé, sur lequel on forme un enduit d’iodure d’argent ou de chlorure d’argent, avec excès de nitrate d’argent. Ces deux composés d’argent, insolubles, sont bienmoins altérables à la lumière à l’état isolé qu’en présence du nitrate d’argent; c’est pourquoi leur mode de préparation est basé sur un procédé qui laisse toujours du nitrate en excès.

L’iodure d’argent ainsi déposé se colore très-peu sous l’influence de la lumière, mais son altération n’en est pas moins profonde en très-peu de temps, et la continuation de sa modification au moyen des agents continuateurs l’amène au plus beau noir. Par ce motif, il est préféré pour la production des épreuves négatives: pour obtenir par son secours des épreuves positives, il faudrait, pendant sa préparation, se garantir de toute lumière actinique car il y a ici un effet rigoureux. On peut dire que le papier à l’iodure qui a été éclairé fugitivement par une lumière quelconque est impressionné sur toute sa surface, et que cet effet, se trouvant centuplé par l’agent continuateur, teintera les blancs. Telle est la difficulté qui se présente pour l’emploi du papier à l’iodure en vue de produire des épreuves positives.

Pour ce genre d’épreuves, on donne donc la préférence au papier enduit de chlorure d’argent, qui exige peut être dix mille fois autant de lumière pour donner une image d’égale intensité, et qui peut, par conséquent, supporter, lors de sa préparation, dix mille fois autant de lumière sans altération sensible de ses blancs.

Les enduits photogéniques à la surface du papier se forment par double décomposition, en plaçant sur un bain d’argent le papier préalablement imprégné d’un iodure ou d’un chlorure soluble, et pour que l’iodure et le chlorure restent adhérents au papier, on a soin de joindre à l’iodure et au chlorure de l’albumine qui, après dessicoation, est coagulée et rendue insoluble par le passage d’un fer chaud. C’est le papier albuminé , ioduré et chloruré employé aujourd’hui presque exclusivement et que l’on peut acheter tout préparé.

Je viens de découvrir un procédé pour préparer à l’instant même des papiers photogéniques à l’iodure et au chlorure d’argent; il consiste à enduire le papier de collodion photogénique sur lequel j’ai donné quelques renseignements à l’article Collodion.

Par ce moyen, un papier quelconque, sans colle autant que possible, étant posé à la surface du photogène garnissant une cuvette et retiré aussitôt pour être posé à plat sur une glace, puis pendu pour sécher dès que le collodion est figé, peut servir dès qu’il est sec, ce qui se fait très-rapidement, à obtenir des négatifs à la chambre obscure ou des positifs sous le châssis, suivant que le photogène qui le couvre est à l’iodure d’argent ou au chlorure d’argent.

Vade-mecum du photographe

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