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II

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Comme il se l’était promis, il voyagea.

Il visita les grandes villes de France et de l’Étranger.

Il menait une vie tranquille, sérieuse même, d’aucuns diraient exceptionnelle pour son âge.

En effet, son but en voyageant était plus de se former, de faire de lui un homme en un mot, que de chercher à se faire une carrière qui devînt sa position.

Les maigres rentes que lui faisaient ses parents suffisaient amplement à son existence.

A l’exemple de Giboyer, qui pour faire vieillir son fils, le faisait voyager, il courut de ville en ville, étudiant, autant qu’on peut étudier à cet âge, mais pensant et réfléchissant comme on ne le fait guère quand on est si jeune.

Son instruction laissait beaucoup à désirer; il savait à peu près ce que l’on exige dans les collèges de province et autant qu’on peut en savoir avec un père comme le sien qui ne s’inquiétait guère de son éducation instructive et une mère qui à l’exemple des orthodoxes ne cessait de lui dire: Va, mon enfant, tu en sauras toujours assez.

Son ignorance parfois l’irritait fort et lui faisait faire, à part lui, des réflexions qui ne manquaient pas d’un certain esprit paradoxal.

Ainsi, par exemple, se disait-il: «Je connais de l’histoire de France presque par cœur le règne de Mérovée et de Clodion et j’ignore absolument le règne de Charles X et de Louis XVIII; en géographie, je sais que le cap Nord-Kyn est au nord de la Suède, que le mont Hymalaya est en Asie, et je serais bien embarrassé de dire où le Cher prend sa source, et dans quel département se trouve Trouville.

Je traduirais assez passablement une strophe d’Ovide, je réciterais quelques racines grecques, sans être repris, et pour écrire le français je ferais des fautes d’orthographe. ».

Convenez que ces raisonnements ne manquaient pas d’un certain sens pratique.

Il passait une grande partie de son temps à lire, à penser et surtout à réfléchir sur la réalité de la vie.

La lecture occupait presque en entier toutes ses soirées.

Il se trouvait si ignorant qu’il s’instruisait le plus possible.

Quatre années se passèrent ainsi.

Il habitait Lyon depuis deux années consécutives quand, instinctivement, il se sentit attiré vers Paris.

On lui en avait dit tant de bien et tant... de mal, qu’il avait réservé la capitale des capitales pour la fin de ses pérégrinations.

C’est là, s’était-il dit souvent, qu’il faudra que je m’arrête, que je vive.

Mâle et femelle

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