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PRÉFACE

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Table des matières

Cet ouvrage a suivi de près un article sur le même sujet, que je fis paraître simultanément dans la Fortnightly Review et dans le New-York Independant.

Je fus amené à traiter mon sujet, en composant quatre nouveaux chapitres sur l’Astronomie, pour une nouvelle édition du Wonderful Century (Le Siècle merveilleux). Je découvris alors ceci, c’est que la plupart des auteurs qui ont traité de l’astronomie générale, en commençant par sir John Herschel, jusqu’au professeur Simon Newcomb et sir Norman Lockyer, ont déclaré, comme étant un fait indéniable, que notre soleil est situé dans le plan du grand anneau de la Voie lactée, et qu’il est également très rapproché du centre de cet anneau.

Les recherches les plus récentes ont également montré que l’on ne peut prouver l’existence d’aucune étoile ou nébuleuse située fort au delà de la Voie lactée, laquelle, dans cette direction tout au moins, paraît constituer la limite du monde stellaire.

Revenant à la Terre et aux autres planètes du système solaire, je constatai que les recherches les plus récentes conduisent à la conclusion suivante, à savoir qu’aucune autre planète ne paraît être le siège de la vie organique, si ce n’est peut-être d’un ordre très inférieur. J’avais étudié durant de longues années le problème du calcul des temps géologiques, ainsi que celui des climats tempérés, et des conditions généralement uniformes qui ont prédominé durant toutes les époques géologiques. En remarquant le grand nombre de causes qui concourent à maintenir une telle uniformité, ainsi que l’équilibre si délicat des conditions requises, je fus de plus en plus convaincu de l’hypothèse probable ou possible de la non-habitabilité des autres planètes.

Ayant lu un grand nombre d’ouvrages concernant la question dite «la pluralité des mondes», j’étais fort au courant de la façon superficielle dont ce sujet avait été traité jusqu’alors, même de la part d’auteurs éminents, et cette étude m’amena à faire ressortir avec évidence les points de vue astronomique, physique et biologique, afin de montrer clairement ce qui était prouvé, et jusqu’où l’on pouvait conclure.

Le présent ouvrage est le résultat de mes efforts, et j’ose espérer que les lecteurs attentifs estimeront qu’il valait la peine d’être écrit. Il est presque entièrement basé sur le merveilleux édifice des faits et des conclusions de l’astronomie nouvelle, unis aux travaux des physiciens, chimistes et biologistes modernes.

Son originalité réside dans le fait qu’il résume les différents résultats de la science moderne en un tout bien lié, destiné à mettre en lumière le grand problème, si rempli d’intérêt pour tous. Il s’agit en effet de démontrer si, oui ou non, les résultats variés de la science moderne tendent à prouver que notre terre est la seule planète habitée, non seulement dans le système solaire, mais dans tout l’univers stellaire. Il est évident, disons-le d’emblée, qu’il est impossible de démontrer d’une façon absolue, dans un sens ou dans l’autre, ce que nous avançons. Mais, privés tels que nous le sommes de toute preuve directe, il est rationnel de rechercher les probabilités, et celles-ci doivent être déterminées, non point par nos sympathies en faveur de tel ou tel point de vue particulier, mais par l’examen absolument impartial et sans prévention des faits mis en évidence.

Mon livre étant écrit pour les gens du monde, dont la plupart n’ont aucune notion ni du sujet ni des merveilleux progrès de l’astronomie nouvelle, j’ai cru devoir donner le résumé de toutes les branches qui peuvent se rapporter au point spécial ici en cause.

Cette partie de l’ouvrage comprend les six premiers chapitres. Ceux qui possèdent une idée générale de la littérature astronomique moderne, telle qu’elle est traitée dans les ouvrages populaires, peuvent commencer au chapitre sept, qui renferme le début de l’important assemblage de faits et d’arguments que j’ai pu réunir.

Je dois avertir ceux de mes lecteurs qui auraient pu être influencés par des critiques contraires à mon point de vue, que, dans tout le cours de mon travail, qu’il s’agisse de faits, ou des conclusions que l’on peut tirer de ces faits, je ne les donne jamais de ma propre autorité, mais bien d’après les meilleurs astronomes, mathématiciens, et autres savants, dont j’ai pu étudier les travaux, et dont je cite les noms, ainsi que les références, aussi souvent qu’il m’est possible de le faire. Ce que je crois avoir mis en lumière, c’est le lien qui coordonne les différents faits et phénomènes qu’ils ont étudiés; c’est d’avoir exposé clairement les hypothèses par lesquelles ils les appuient, ou les résultats que l’évidence semble indiquer; d’avoir fixé la ligne de démarcation entre des opinions ou des théories opposées, et, enfin, en combinant les résultats des différents domaines de la science si largement séparés jusqu’ici, d’avoir montré combien ils se rapportent tous au grand problème que j’ai cherché, dans une certaine mesure, à élucider.

Après avoir accumulé une masse considérable de laits et d’arguments tirés de sciences fort distinctes, j’ai dû donner un résumé assez volumineux de tout le débat, en terminant par l’exposé final de mes conclusions en six courtes thèses. Puis, je discute brièvement les deux points de vue du problème total, le point de vue matérialiste et le spiritualiste; enfin, je conclus par quelques observations générales sur les problèmes insondables évoqués par l’aspect de l’Infini, problèmes que quelques-uns de mes adversaires m’accusent d’avoir voulu résoudre, mais qui, je tiens à le dire, restent au-dessus et au delà des questions ici débattues, ainsi que des plus hautes conceptions de l’intelligence humaine.

Broadstone Dorset.

Septembre 1903.

La place de l'homme dans l'univers

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