Читать книгу Geneviève - Alphonse Karr - Страница 13
XI
ОглавлениеMon cher frère,
Ce mariage auquel tu n'as pu assister et qui t'avait brouillé avec moi, n'a pas été béni du ciel. Il y a trois ans, mon mari a disparu, sans que rien ait pu servir de raison ni de prétexte à cette étrange aventure. Depuis trois ans, toutes les recherches ont été inutiles; tout donne à penser qu'un crime ou un accident a mis fin aux jours de M. Lauter.
Dans ce malheur, que j'ai supporté si longtemps sans me plaindre, tu es mon seul appui et ma seule consolation. J'ai deux petits enfants; je t'ai écrit dans le temps, pour te faire part de leur naissance, quoique tu ne m'aies jamais répondu. En vendant tout ce qui me reste, je réunirai une somme de 30 000 francs, qui forment toute ma fortune et celle de mes enfants. Veux-tu que j'aille demeurer auprès de toi? Tu me guideras dans l'emploi de ma petite fortune et dans l'éducation de mes enfants; je remplacerai pour les tiens la mère qu'ils ont perdue, et au milieu d'eux nous vieillirons dans la paix et les douces affections. Ta réponse, mon bon frère, me rendra le bonheur ou me jettera dans le plus affreux découragement. Léon et Geneviève te présentent leurs respects, et moi je t'embrasse bien tendrement ainsi que mon petit neveu et ma petite nièce, Albert et Rose.
ROSALIE LAUTER.