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Des railleries en mourant.

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Table des matières

Il y a des personnes qui vont à la mort comme les autres vont au bal; mais les causes en plusieurs font bien différentes les unes des autres, quelques-vns se monftrent hardis en mourant par pure stupidité, les autres par une généreuse vertu & quelques-vns par nécessité. Ceux que la stupidité porte à mefprifer la vie, font pires que les beftes qui en estiment la conferuation; ils fuyent bien la mort, mais ils ne la craignent pas, & en cela ie les tiens plus heureuses que les hommes. Quand le soleil s’éloigne de nous, les ombres font plus grandes que les corps; de mefme, bien fouuent la crainte de la mort eft bien pire que la mort mefme. Cette crainte se fert de l’aduenir où nous ne voyons goutte, & la mort n’eft mauuafie que parce que nous l’estimons telle. Combien en voyons-nous tous les iours qui, de la feule crainte de deuenir miférables, le font deuenus tout à fait & ont tourné leurs vaines peurs en miferes certaines; il y en a quantité qui meurent de la peur feule qu’ils ont de mourir, & la crainte ne fert qu’a nous faire trouuer ce que nous fuyons...»

Nous arrivons maintenant à des éditions qui portent un autre titre. Il eft arrivé a d’Ouville ce qui se voit fou-vent: un ouvrage réussit, le libraire alléché demande a l’auteur une fuite, l’auteur s’empresse d’accéder à ce désir, l’ouvrage devient long, fatigant, alors un nouvel auteur ou éditeur fait un choix dans ce fatras & ramene l’ouvrage a des proportions plus restreintes: de la l’Élite des contes du sieur d’Ouville. La première édition intitulée ainsi, parut en 1669, comme il report de l’exemplaire de la bibliothèque de l’Arsenal, dont voici la description:

N° 14,339

L’ÉLITE DES CONTES DU SIEUR D’OUVILLE

PREMIERE PARTIE.

Augmenté en cette édition.

A ROUEN

Chez Louis Cabut sur le Quay à l’Etoile brillante 1680

470 p. in-12 sans la Table.

Infine: a Rouen, de l’imprimerie de Louis Cabut, derrière le Palais au Vase d’Or, 1680.

2e VOLUME.

L’ÉLITE DES CONTES DU SIEUR D’OUVILLE

SECONDE PARTIE.

A PARIS

Chez N. Pepingue, rue de la Huchette, au bout de la petite ruelle des trois chandeliers, devant la rue Zacharie. Et en sa boutique au premier pilier de la grande salle du Palais, vis-à-vis les consultations, au Soleil d’or.

1669.

454 p. in-12, table préliminaire de 10 pages.

La Bibliothèque nationale possède l’édition de 1680, après laquelle viennent celles de Rouen 1699, de La Haye 1703, 2 vol. in-12 et d’Amsterdam, 1732, 2 vol. in-12. Elle possède encore le volume suivant: l’Élite des contes du sieur d’Ouville divisée en deux parties, IIe partie, in-12, frontispice représentant des seigneurs buvant. Lyon, de l’imprimerie de Michel Talebard, impr. ordinaire du Roy. s. d., côté Y2 642.

L’édition se rencontre complète dans le catalogue n° 5 de Liepmanffohn, Berlin 1875. Le nom de d’Ouville se lit encore sur les titres des deux recueils suivants: Nouveaux contes en vers et en prose, tirés de Boccace, de d’Ou-ville, etc. Paris, Loyson, 1678, in-12. Nouveaux contes à rire, de Boccace, de d’Ouville & autres personnes enjouées, Paris, Loyson, 1692, in-12.

C’eft un honneur pour d’Ouville d’être associé à Boccace, & cette association eft encore une preuve de son succès. Nous avons gardé à notre édition le titre d’Élite, non que nous reproduisions complètement un des ouvrages intitulés ainsi, mais parce que nous aussi nous avons fait un choix, consistant surtout dans les contes qui pouvaient donner lieu à des rapprochemens & fournir matière aux études de littérature comparée, que nous avons déjà pratiquées dans nos éditions de Pogge et d’Arlotto.

En 1656, d’Ouville donna les Nouvelles amoureuses et tragiques, traduites de l’espagnol de D. Maria de Zayas; mais déjà son Théâtre et ses Contes avaient révélé sa familiarité avec la langue et la littérature espagnoles. Les trois pièces qu’il fit paraître en 1646, font toutes imitées de l’espagnol: les Morts vivants des Muertos vivos, de Lope de Véga; Aimer sans savoir qui, de Amor fin faber aquien, du même, et Jodelet astrologue de l’Aftrologo fingido de Calderon. Les Morts vivants le trouvent à la Bibliothèque nationale. Réserve Y 5546, Recueil de comédies, t. IX; les deux autres ne se trouvent ni à la Nationale ni à la Mazarine. Et ici, nous devons nous élever contre Puibufque (Histoire comparée des littératures espagnole & française), quand il subordonne l’apparition des pièces fufmentionnées de d’Ouville, à la venue en France de la troupe espagnole de Sebaftien Prado, 1659: «Boisrobert, dit ce critique, d’Ouville, Th. Corneille, Montfleury fils & Quinault, font les auteurs qui ont le mieux profité de cette heureuse occurrence que Scarron n’avait pas attendue.» D’Ouville non plus n’avait pas attendu cette occurrence, les dates respectives suffisent a le prouver, & le second des contes que nous allons citer, contient l’aveu que l’auteur resta sept ans à la cour de Madrid; nous donnons le premier, parce qu’il avoue une origine espagnole:

L'élite des contes du sieur d'Ouville

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