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Des Naifvetez.

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Il y a de trois fortes de Naïfuetez, les unes font simples, quand Amplement on dit quelque chose de ridicule, sans auoir aucun deffein de faire rire celuy ou ceux à qui l’on parle & celle-cy procede d ignorance pure, dont toutefois les bien cenfez tirent de grands auantages de rifée contre l’intention de celuy qui les dit.

Il y en a d’autres qu’on nomme Naïfuetez étudiées, quoy qu’elles soient dites sur le champ, sans les auoir premeditées, comme lorsqu’on répond à quelque question par paroles, qui semblent naïfues, mais ou il y a pourtant de l’eftude, auec un sens qui semble se goffer de celuy qui l’en questionne, & celle-cy bien contraire a l’autre, procede de subtilité d’esprit. Or de celles-cy il y en a de deux fortes, les vnes qui butent feulement a s’exercer l’esprit par une refponfe aigüe, & les autres qui piquent celuy à qui l’on parle, & celles-cy tiennent plutôt du broquard ou de la repartie que de la Naïfueté.

La troifiefme forte de Naïfueté eft celle qui participe de la simple & de l’étudiée, & cette-cy par les ignorans peut eftre prise simplement & par les autres il y peut auoir vne pointe referuée & le plus fouuent contre l’intention mefme de celuy qui la dit & cette-cy peut eftre dite par les fçavants & par les doctes. La poincte consistant en l’explication qui le plus souvent eft remarquée par les auditeurs & ignorée par l’autheur, qui en ce cas ne mérite pas pour son regard d’eftre feparée des premieres, c’eft a dire des simples ou naïfues. De ces trois nous donnerons quelques exemples où la difference paroiftra assez visible.

L'élite des contes du sieur d'Ouville

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