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XV

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Un dernier mot sur l’esprit de charité dans le P. Gratry.

Je comprends, au point de vue du raisonnement, qu’il ne soit pas commode d’avoir à lutter contre lui. Cette réserve faite, et en dehors des nécessités de la polémique, personne ne fait plus que lui la part belle à ses adversaires. «Quelles que soient

«les idées, dit M. Guizot, la discussion n’est sé-

«rieuse qu’à la condition d’admettre la sincérité

«possible de ceux qui les professent: ni l’énormité

«intellectuelle de l’erreur ni ses funestes consé-

«quences pratiques n’excluent sa sincérité. L’es-

«prit de l’homme est encore plus facile à séduire

«et plus égoïste que son cœur; quand il a conçu et

«exprimé une idée, il s’y attache comme à son

«œuvre propre, et s’y emprisonne orgueilleuse-

«ment, comme s’il était en possession de la pure et

«pleine vérité .»

Grâce à cette attitude parfaitement définie, le P. Gratry a pu s’embarquer dans la polémique directe et nominative, sans y être embarrassé des personnes. Il n’affecte pas à leur égard ce ton de courtoisie condescendante ou de fade et banale politesse, qui semble offrir une concession à ses adversaires au lieu de respecter leurs droits. Nous ne devons pas avoir l’air de les croire par déférence. Lors même que nous les surprenons affirmant de la façon la plus flagrante le contraire de la vérité, nous ne sommes point autorisés à appeler leur erreur un mensonge, ni à imputer la honte de la mauvaise foi à l’audace de leur aveuglement. Il est d’ailleurs permis, même à la réserve du chrétien et du prêtre, de nommer ses adversaires, d’aller droit à eux et de mettre dans une certaine mesure leur personne en discussion, lorsque les disciples de la nouvelle école prétendent tirer un argument, non plus seulement de la force et de la justesse des raisons, mais encore de l’autorité qu’ils attribuent au maître nouveau reconnu par eux.

La Science de la Foi

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