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PREMIERE ÉPOQUE.
753ans avant Jesus-Christ. LES ROIS. (Espace de244ans.)

Table des matières

I.
ROMULUS.

Table des matières

An de Rome I.

Ses commencemens.

Rome, malgré toute sa grandeur, a eu la petite vanité, si commune aux nations, de jetter du merveilleux sur son origine. Elle vouloit descendre d’Enée; elle donnoit pour pere à Romulus, son fondateur, le Dieu Mars: elle le faisoit allaiter miraculeusement par une louve. Au milieu de ces fables, on voit Romulus, chef de brigands, meurtrier de Rémus, son frere, bâtir des cabanes sur un terrein dépendant de la ville d’Albe, en Italie,&fonder, avec environ trois mille hommes, un état qui devoit engloutir les plus vastes monarchies. On le voit augmenter le nombre de ses sujets, en ouvrant un asyle a tous les malfaiteurs étrangers, à tous les fugitifs qui voudroient lui obéir. Les Sabins lui refusent des femmes: il les attire à des jeux; il enleve leurs filles à main armée; il en fait les épouses de ses soldats. En remontant à la source de la plupart des empires, on ne trouvera de même que violences&brigandage.

Planche II.

L’enlevement des Sabines, pendant les jeux publics.

Politique de Romulus.

Si Romulus n’avoit été qu’un aventurier audacieux, les peuples voisins auroient sans doute renversé sa ville naissante. Mais il avoit des vues politiques,&il affermit son ouvrage par es loix comme par les armes. Le gouvernement de Rome, dès son enfance, mérite attention. Romulus, revêtu du titre de roi, sentit bien que le peuple ne se laisseroit pas subjuguer, &qu’il falloit lui donner parc au gouvernement, ou y renoncer soi-même.

Ses établissemens.

D’abord il divisa la colonie en trois tribus,&chaque tribu en dix curies. Il partagea le territoire en trois portions inégales, l’une pour le culte religieux, l’autre pour les besoins de l’état, la troisieme pour les citoyens, qui eurent chacun environ deux arpens de terre. Ensuite il établit un sénat composé de cent personnes, auquel il confia le foin de faire observer les loix, de délibérer sur les grandes affaires,&de porter les délibérations aux comices, ou aux assemblées du peuple. Le droit suprême de décider appartenoit au peuple; mais ses décisions devoient être confirmées par le sénat.

Pouvoir du peuple, du sénat.

pouvoir du roi.

Le commandement des armées, la convocation des comices &du sénat, le jugement des causes les plus importantes, la dignité de souverain pontise, étoient le partage du roi. Douze licteurs lui servoient de gardes, appareil utile à la royauté. Il y ajouta un corps militaire de trois cents hommes, qui combattoient à pied&à cheval. C’est l’origine des chevaliers nommés céleres au commencement.

Origine des chevaliers.

Patrons& clients.

Pour prévenir les divisions entre le sénat&le peuple, Romulus permit à chaque plébéien de se choisir un patron dans le sénat. Des devoirs réciproques unirent les patrons &les clients; ceux-là protégeoient les autres, dont ils étoient secourus en cas de besoin. Ces liens d’humanité inspirerent la concorde&la modération. Aussi n’y eut-il point de sang répandu dans les premiers troubles qu’excita la jalousie des ordres après l’établissement de la république.

Loix contre les femmes.

Loix en faveur des peres.

Les barbares ont peu de loix,&leurs loix portent une empreinte de barbarie. En voici deux de Romulus. La premiere permettoit aux hommes de répudier leurs femmes,&même de les faire mourir, non-seulement pour de grands crimes mais pour avoir bu du vin; elle défendoit aux femmes de se séparer de leurs maris, sous quelque prétexte que ce fût. La seconde rendoit les peres maîtres absolus. de leurs enfans; ils pouvoient les vendre jusqu’à trois fois à tout âge, les condamner même à la mort; ils pouvoient de plus exposer ceux qui naissoient extrêmement difformes, pourvu qu’ils prissent auparavant l’avis de cinq personnes du voisinage, encore ne les y obligeoit-on point par rapport aux filles cadettes.


No3.


No.4.

Etat de l’Italie,

L’Italie étoit alors, comme l’ancienne Grece, divisée en beaucoup de petits peuples, dont la plupart se ressembloient par un courage féroce,&n’avoient d’ailleurs rien de commun. Rome fut successivement en guerre avec tous, dans un long espace de tems. Il est facile de juger, en réfléchissant sur son origine, que, ni les siéges, ni les batailles d’alors, quelques effets qu’il dût en résulter pour l’avenir, ne méritoient les descriptions pompeuses qu’en font les historiens.

Premiere guerre des Romains.

Planche III.

Combat des Romains&des Sabins, terminé par les Sabines.

C’est contre les Sabins que la nouvelle colonie exerça d’abord sa valeur. Ils formoient une espece de république fédérative, dont les forces réunies pouvoient paroître redoutables: quelques-unes de leurs villes furent cependant réduites à se soumettre. Mais un de leurs princes, Tatius, roi de Cures, pénétra jusques dans Rome. Il l’auroit peut-être détruite, si les Sabines qu’avoient enlevées les Romains, n’eussent ménagé la paix entre leurs époux&leurs parens. Les deux peuples s’unirent aux dépens du pouvoir de Romulus; car il partagea la royauté avec Tatius,&admit dans le sénat cent des principaux Sabins. Tatius fut bientôt assassiné,&n’eut point de successeur.

Mort de Romulus.

Planche IV,

Apothéose de Romulus.

Après de nouvelles victoires, dont le fruit étoit toujours d’augmenter le nombre des citoyens, en y faisant entrer les vaincus, le roi, sûr de l’affection de ses soldats, comptant déjà quarante-sept mille sujets, se livra trop au goût de la domination: il voulut gouverner sans le sénat. Les sénateurs se défirent secrétement de lui. Pour cacher leur crime, ils publierent que ce prince avoit été enlevé au ciel. Ensuite, ils exercerent l’un après l’autre la puissance royale pendant un an d’interregne. Romulus avoit regné trente-sept ans.

Abrégé de l'histoire romaine

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