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PREMIÈRE PARTIE.

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Table des matières

Megève, auquel on réunit Demi-Quartier lors du démembrement du marquisat de Cordon, fait partie du canton de Sallanches, arrondissement de Bonneville (Haute-Savoie). Sa population, qui, en 1580, formait environ 350 à 360 feux, ne s’est guère accrue, car, en 1807, elle s’élevait à 2,500 habitants, et aujourd’hui elle est de 2,700. Son histoire remonte haut; dans le douzième siècle, les Bénédictins fondèrent un prieuré dépendant de l’abbaye de Saint-Michel de la Clusaz en Piémont, et desservirent pendant fort longtemps cette paroisse. Vers la fin du XVIe siècle, le prieur Jean Firmin, autrement Fabius de Trivulce, gentilhomme et clerc de Milan, résigna ce bénéfice au collége des Jésuites de Chambéry, établis depuis peu par S. A. R. Emmanuel-Philibert, sur les instances du Père Ducodret de Sallanches. Cette union fut confirmée à Rome par saint Pie V, dont la bulle Exigit est datée des nones de juillet 1571; mais, des difficultés s’étant élevées, Grégoire XIII convalida cette union par la bulle Exhibita, datée des calendes de septembre 1572. On connaît très-peu les prieurs bénédictins; les seuls dont les noms soient parvenus jusqu’à nous, sont: Pierre, 1202; Henri de l’Hôpital, 1226; Ricard, 1296; Jean de Saint-Theudet, 1336; Bertrand de Malcorm, 1370; Aimon de Chissé, 1387, qui devint évêque de Nice; Raymond de Ray (de Retz), 1390; Henri de Compey, 1443-1460; Georges de Compey, 1461-1516; Angelon de Bellegarde, 1537; Fabio de Trivulce, 1539-1571. Depuis ce dernier, le prieur de Megève fut le révérend Père recteur du collége de Chambéry et les Jésuites conservèrent le bénéfice jusqu’à la suppression de leur compagnie. Il serait trop long d’énumérer ici la liste de cette seconde série de prieurs: leurs noms appartiennent plus directement à l’histoire du collége de Chambéry.

L’église paroissiale, sous le vocable de saint Jean-Baptiste, constituait une des quatre plébainies du décanat de Sallanches. Elle était desservie par un plébain et par plusieurs altariens dont le nombre n’était point limité, puisqu’on l’a vu s’élever quelquefois jusqu’à quinze.

Quelques noms historiques se rattachent à cette localité. Le P. Ange, capucin, fut apôtre avec saint François de Sales, en Chablais.

La famille des de Capré, seigneurs de Megève, établie en Savoie dès le XIIe siècle, a donné plusieurs illustrations. François, mort président de la Chambre des Comptes, exerça ses talents diplomatiques au service de Madame Royale (Chrestienne de France), pour régler les affaires d’Etat avec le cardinal de Richelieu et Louis XIII: nous avons de lui plusieurs ouvrages importants. Son fils Hyacinthe, remarqué par son goût dans la littérature et la poésie, fut chargé d’une mission secrète pour négocier auprès de Louis XIV les préliminaires du traité d’Utrecht, qui posa la couronne royale au front des princes de Savoie, etc.

Mgr Conseil, premier évêque de Chambéry, était né à Megève le 13 mars 1716.

Le Dr Socquet, docteur en médecine, professeur de mathématiques, de physique et de chimie, a laissé des ouvrages estimés: il était né en 1771.

Enfin, le général Muffat de Saint-Amour combattit sous le prince Eugène au siége de Turin, se distingua à Péterwardein et à Bellegarde, obtint plusieurs décorations en Allemagne et fut élevé au titre de comte, ainsi qu’au grade de lieutenant-maréchal ès-armées, gouverneur de Pavie et colonel propriétaire d’un régiment de dragons (Reisang), au service de S. M. I. et Catholique. Né en 1662, il mourut de ses blessures le 16 mai 1734 et fut enterré à San-Benedetto dans le duché de Mantoue. Ce fut lui qui dota Megève d’un petit collége, qui augmenta les revenus de son hospice, etc., etc.

D’autres noms moins historiques pourraient encore être rappelés, si cette étude entrait dans le cadre de notre travail.

Aujourd’hui, obéissant au mouvement de centralisation qui se déclare si meurtrier à l’autonomie des localités restreintes, Megève a cessé d’être chef-lieu pour se voir relier à Sallanches et graviter autour de Bonneville. Situé au centre d’un plateau élevé de 1100 mètres, Megève forme une vallée allant du nord au midi, entre les contreforts du Mont-Blanc, c’est-à-dire le mont Joli et la chaîne des Aravis. C’est là qu’Arly Prend sa source; la végétation y est généralement abondante et l’agriculture s’y améliore de jour en jour. Grâces à une route départementale, Megève se relie vers le sud à Ugines par Flumet et vers le nord à Sallanches par Combloux. Du côté du sud-est, un sentier, suivant le pas de Sion, conduit dans la vallée de Beaufort: c’est la dernière commune du Faucigny, formant frontière à l’arrondissement d’Albertville.

Abordons maintenant les notes historiques.

Histoire de Megève pendant la Révolution française

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