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INTRODUCTION CONNAISSANCES AUXILIAIRES ET PRÉLIMINAIRES.
ОглавлениеNous avons cru devoir faire précéder la science pratique de la construction de quelques notions de géométrie, de statique, de physique, etc. Ces connaissances, resserrées dans un cadre restreint, aideront à comprendre les opérations ainsi que bon nombre de termes géométriques dont on est forcé de se servir pour la construction. Nous avons cherché autant que possible à éloigner de notre travail les termes techniques employés dans chaque corps de métier, mais on comprendra qu’il nous a été impossible de les bannir entièrement. Quand on a affaire à des ouvriers, quand on veut diriger les travaux qu’ils exécutent, il faut parler le plus qu’on peut le langage auquel ils sont habitués. D’abord les ordres donnés se présentent plus clairement à leur esprit, et ensuite on évite des phrases longues que leur inexpérience les empêche de saisir du premier coup.
Il ne faut pas s’effrayer de l’étude des quelques connaissances contenues dans les pages qui vont suivre; car elles ne sont pas difficiles à comprendre. Il faut les lire avec attention, et s’y initier lentement, peu à peu; il faut surtout ne pas sauter sur les éléments préliminaires, qu’il est essentiel de connaître et de retenir pour comprendre les explications qui suivent.
Les connaissances auxiliaires ne serviront pas seulement pendant les travaux, elles mettront encore celui qui fait construire à même de dresser plus facilement un devis pour se rendre compte de la dépense. Plus tard, quand tous les travaux sont achevés, elles l’aideront puissamment dans la lecture et l’appréciation des mémoires des différents entrepreneurs et lui permettront de mener à bonne fin le règlement définitif de ces mémoires.
Les principes de géométrie, par exemple, que nous donnons en tête de ce livre trouvent continuellement leur application dans la maçonnerie, dans la charpente et même dans la menuiserie. Ils seront utiles pour la surveillance à exercer sur la coupe des pierres, l’exécution des voûtes, la combinaison et l’assemblage des bois de charpente, etc.
Il faut connaître aussi les premiers éléments de géométrie pour dessiner ou comprendre les projets de construction à élever. La paroi d’un mur est une surface; un mur est un corps ou solide de maçonnerie. Or la géométrie est la science qui initie aux rapports et aux propriétés des limites soit des surfaces, soit des corps ou solides. Les limites des surfaces sont des lignes, et les limites ou extrémités des corps ou solides sont des surfaces. Les corps peuvent être vides ou solides. Une chambre, quoique vide, est formée de quatre côtés verticaux, de deux faces horizontales, le plancher et le plafond. Un corps est plein ou dit solide s’il est constitué dans toute son étendue, longueur, hauteur et épaisseur, par une matière ou substance quelconque. Un mur est donc un corps plein ou solide, parce que toute son étendue ou volume est remplie de maçonnerie; une poutre est un corps, plein, parce que toute son étendue est remplie par le bois (fibres et sève).
La plus grande partie des innombrables détails qui constituent le monde, et les détails surtout de notre globe, visibles à l’œil, témoignent de la présence des lois qu’enseigne la géométrie. On les retrouvera dans la minéralogie, dans la botanique, dans les transformations chimiques naturelles, dans la météorologie (configuration de la neige), etc., et si nous avions un livre qui retraçât dans un ensemble complet la réunion des parties divisées qui forment le monde; on verrait le rôle important, absolu, que joue la géométrie dans la nature visible et immatérielle.
C’est l’appropriation de cette nature qui est de nouveau mise en œuvre dans la construction. Or comme cette nature repose essentiellement sur des éléments de géométrie qui lui inculquent l’ordre et l’harmonie qu’on y remarque et qu’on admire, il faut que le constructeur connaisse au moins les éléments rudimentaires de cette science. Ces éléments il les trouvera concentrés aussi succinctement que possible dans les quelques pages suivantes. Ils lui suffiront pour comprendre tous les principes contenus dans cet ouvrage. Mais s’il veut pousser plus loin l’étude de ces diverses sciences, nous l’engageons alors à consulter des livres spéciaux de géométrie, de physique et de chimie expérimentale.
Nous nous sommes servi de quelques signes abréviatifs dont on fait usage dans les mathématiques. Ainsi le signe + indique l’addition et s’énonce plus. A ajouté à B (que A et B soient des mesures ou des nombres, s’exprime ainsi: A + B, soit A plus B.
Le signe — exprime la soustraction et s’énonce moins; A — B veut dire A moins B.
Le signe × signifie la multiplication; A × B veut dire que A est multiplié par B.
Le signe = signifie l’égalité ; A = B veut dire que A est égal à B.
signifie A divisé par B.
: deux points placés ainsi l’un au-dessus de l’autre signifient est à.
: : quatre points placés en carré signifient comme à. Ainsi 2; 3:: 4; 6 veut dire 2 est à 3 comme 4 est à 6.