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HISTORIQUE
ОглавлениеCe département a dû être habité dès l’âge de la pierre. De nombreux vestiges l’attestent.
Les premiers habitants de cette contrée se mettaient à l’abri dans les vallons des collines, des rivières et de leurs affluents. Pendant la belle saison ils s’aventuraient dans la Plaine et la Gâtine et faisaient la chasse aux fauves.
A l’époque romaine ce territoire était occupé par les Pictones ou Pictavi, venus du Caucase. Les Pictavi. prirent part- à la guerre de l’indépendance et suivirent la fortune de Vercingétorix, vaincu par Jules César, à Alésia (52 ans ayant Jésus-Christ). Après cette grande défaite ils firent partie de l’Aquitaine, province romaine entre la Loire et les Cévennes.
Les Romains ouvrirent des routes, desséchèrent les marais, assainirent le pays, fortifièrent les villes existantes et en fondèrent de nouvelles; aussi ils ont laissé des traces de leur passage un peu partout que des fouilles ont fait découvrir.
L’empereur Honorius céda l’Aquitaine aux Visigoths en 419, peuples barbares qui ne jouirent pas longtemps de leurs nouvelles possessions. Clovis, le fondateur de la monarchie française, les en déposséda une centaine d’années après, en infligeant une grande défaite à Alaric, roi des Visigoths, près de Vouillé, en 507. Clovis s’empara de toute l’Aquitaine.
A cette époque le christianisme faisait de grands progrès. Saint Agapit et saint Maixent fondèrent une abbaye dans un bois appelé Vauclau qu’ils appelèrent Saint-Maixent: De là l’origine de la ville de Saint-Maixent.
Au VIIIe siècle les Sarrazins d’Espagne envahirent l’Aquitaine et ravagèrent le Poitou. Charles Martel détruisit leur armée à Poitiers (732).
Les ducs d’Aquitaine ayant oublié la reconnaissance qu’ils devaient à la couronne de France, Pépin le Bref, fils de Charles Martel, battit Waifre ou Gaïfer, duc d’Aquitaine, et réunit l’Aquitaine et le Poitou à la France.
Les Normands et les Danois envahirent le Poitou en 817, livrèrent aux flammes plusieurs villes, saccagèrent l’abbaye de Saint-Maixent. Niort résista à leurs attaques.
L’Aquitaine et le Poitou suivirent le reste de la France, au XIe siècle, qui devint presque toute féodale. Les ducs, les marquis, les comtes et les barons rendirent leurs fiefs indépendants et héréditaires tout en se dévorant entre eux. Les seigneurs de Bressuire, de Parthenay et de Thouars luttaient contre les comtes de Poitou créés par Charlemagne.
En 1137 Louis VII, dit le Jeune, épousa Eléonore, héritière des ducs de Guyenne et des comtes de Poitou, dont les apanages réunis à la couronne de France en furent séparés en 1152 et passèrent à Henri duc de Normandie. par son mariage avec Eléonore, divorcée.
Cette union eut les plus graves conséquences pour la France. Eléonore apporta en dot les provinces de son patrimoine qui lui avaient été rendues par le roi de France. Devenu roi d’Angleterre, Henri, son mari, devint maître de presque toute la France occidentale. Le territoire des Deux-Sèvres se trouva, de ce fait, sous la domination anglaise.
En 1204, Philippe-Auguste put conquérir presque tous les fiefs français dont le comté du Poitou. La guerre de Cent-Ans fut désastreuse pour cette contrée.
Tous les habitants de Saint-Maixent furent passés au fil de l’épée par les Anglais (1346). Niort repoussa trois assauts et força l’ennemi à se retirer.
Le traité de Bretigny (1360) céda encore le Poitou aux Anglais. Ce n’est qu’en 1668 que Charles V put réunir de nouveau le Poitou à la couronne.
Les hostilités commencèrent aussitôt. Du Guesclin remporta de sanglantes victoires sur les Anglais dont la plus célèbre fut celle de Chizé (1372).
En 1436, les guerres du Poitou furent terminées, et Charles VII le déclara complètement acquis à la couronne.
Pendant les règnes de Charles VIII, Louis XII, François Ier et François II, le Poitou jouit d’une tranquillité relative.
Sous Charles IX les guerres religieuses eurent souvent pour théâtre le territoire des Deux-Sèvres.
La succession de Henri III guerres de la Ligue) eut son contre-coup dans cette région. Le calme fut de nouveau rétabli à la promulgation de l’édit de Nantes (1598) qui permit aux huguenots de pratiquer leur culte.
La prospérité commença pour cette province dès ce moment et ne s’arrêta qu’à la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV (1685), par l’exode d’ouvriers et manufacturiers habiles qui furent obligés de s’expatrier, portant à l’étranger leurs industries et leurs commerces.
Le département des Deux-Sèvres eut beaucoup à souffrir pendant la Révolution, surtout en 1793 par la guerre de la Vendée.
Bressuire fut livrée aux flammes par le général Grignon. Parthenay, Fontenoy, Thouars furent prises et reprises.
Depuis cette époque le département des Deux-Sèvres, grâce à sa situation topographique jouit d’une tranquillité relative. Son agriculture, son industrie et son commerce ont pu se développer sans subir les souffrances des invasions de 1814 et de 1870.