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Du Maisniel d’Applaincourt

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PIERRE du Maisniel, seigneur d’Applaincourt, était premier gentilhomme de la Vénerie du Roy en 1697.

Un de ses descendants, suivant les traditions de la famille, avait, avant la Révolution, un équipage de cerf remarquable, se composant d’une centaine de chiens. Nombre de massacres d’animaux pris en forêt de Crécy sont encore l’ornement de la Triquerie.

Quand les cerfs eurent disparu, il continua de chasser le lièvre avec plus de cinquante chiens. Il prenait presque à chaque sortie du chenil. Quand il avait manqué un lièvre, il en rêvait et étudiait avec soin toutes les ruses qu’avait pu employer le bouquin pour échapper à cette vaillante meute où chaque chien payait une faute grave par la corde.

Nommé louvetier en 1817, il concourut à la destruction des loups en Picardie, témoin le certificat du Maire de Poix:

«Nous, Maire de Poix, certifions que ce jourd’hui il a été tué, sur les terroirs de Poix et de Blangy, devant l’équipage de Monsieur du Maisniel d’Applaincourt de Triquerie, lieutenant de Louveterie dans l’Arrondissement d’Abbeville:

«1° Une louve de six à sept ans.

«2° Un loup du même âge.

«3° Un loup de trois ans.

«4° Un loup de deux ans.

«En foi de quoi j’ai délivré le présent certificat.»

«Le Maire de Poix,

«Signé : MÉHAYE.

«Le 11 Octobre 1830.»

Son fils, le Vicomte Gabriel du Maisniel d’Applaincourt, servit son premier sanglier à treize ans, devant les chiens du Marquis de Fercourt, avec lequel son père couplait ses chiens. Tant qu’il y eut des sangliers en forêt, il se livra à cette chasse avec ardeur, et fut nommé louvetier de 1830 à 1848. Après leur disparition, il essaya, de concert avec le Comte d’Hinnisdal, de repeupler de cerfs la forêt de Crécy, et fit venir d’Allemagne un couple de cerfs. La biche ayant été fusillée par des braconniers, ces messieurs chassèrent le cerf, qui s’en fut se faire prendre près de Montreuil-sur-Mer.

Monsieur d’Applaincourt renonça alors presque entièrement aux laisser-courre pour devenir un des meilleurs chasseurs au marais de Picardie. Il ne garda des chiens courants que par habitude, comme tous les châtelains à l’époque, et jusqu’à ce que son fils, lui succédant, fit avec ses derniers chiens ses premières armes, avant d’acheter sa meute de harriers.

Un siècle de vénerie dans le nord de la France

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