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NOTICES SUR LES PRINCIPAUX ARTISTES DU RÈGNE D’INNOCENT VIII LES ARCHITECTES

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Table des matières

En succédant à Sixte IV, Innocent VIII héritait de l’armée d’architectes réunie et disciplinée par ce grand bâtisseur.

A leur tête nous trouvons deux maîtres considérables, dont j’ai souvent déjà eu l’occasion d’entretenir mes lecteurs: Giacomo et Lorenzo da Pietrasanta.

Giacomo da Pietrasanta (voy. t. III, p. 73) construisit en 1484 le conclave, dont sortit Innocent VIII. Il dirigea, la même année, la restauration du palais du Latran et organisa, en 1485, les fêtes du couronnement. Ce maître mourut vers 1490, ainsi qu’il résulte d’un mandat ci-après relaté.

Le compatriote de Giacomo, Lorenzo da Pietrasanta, dirige, en 1484, l’ «opera et fabbrica del Porto de Civitavecchia» (Reg. Patrimonio, 1483-1484, fol. 151-153). Il reçoit, à ce titre, des versements assez considérables. Mais dès le mois d’octobre de la même année, le travail est confié au châtelain de la citadelle de Civitavecchia, «Hilarius Gentilis, domesticus noster et nepos S. D. N. qui poterit fabricæ portus illius melius intendere» (A. S. V., Brevia, 1482-1484, 1492-1503, fol. 43). Au mois d’avril 1485, nouveau bref qui ordonne de faire les versements entre les mains d’Ilario et de Lorenzo da Pietrasanta. En 1492, ce dernier est créditeur de 1,935 florins.

Lorenzo cumulait ses fonctions avec celles de charpentier du palais pontifical: il reçut en cette qualité, en 1486, 37 florins pour menus travaux de réparation (M. 1484-1486, fol. 164); en 1492, 300 ducats d’or «pro ædificiis coronationis» (M. 1492-1494, fol. 2).

Lorenzo da Pietrasanta était obligé, en qualité d’architecte pontifical, de faire tout ce qui concernait son état. Le 9 juin 1485, il reçut 11 florins» pro expensis factis pro tabulato super gradibus sancti Petri pro degradatione unius fratris» (A. S. V., Intr. et Exit., 1484-1485, fol. 217 v°).

Les services d’un des architectes favoris de Paul II, Giuliano da San Gallo, semblent avoir été dédaignés par Innocent VIII comme ils l’avaient été par Sixte IV. Le «prospetto cronologico» dressé par Milanesi nous le montre occupé, pendant cette période, dans sa ville natale, Florence.

On sait aujourd’hui que si un autre Toscan, le fameux Baccio Pontelli, n’a pas construit à Rome toutes les églises et tous les palais dont on lui a trop longtemps fait honneur, du moins cet architecte et ingénieur distingué a présidé à d’importants travaux de fortification: or c’était là alors une branche des beaux-arts autant qu’une branche de l’art militaire. Dès 1487, il portait le titre de «familiaris et serviens armorum S. D. N.», d’ «ingenierius universalis... arcium quæ in civitatibus Auximana et Exina ac in terra Offidæ ædificantur», et recevait le traitement considérable de 25 ducats par mois. Ce maître construisit notamment pour Innocent VIII les citadelles d’Osimo, de Jesi et d’Offida.

« Magister Marcus de Florentin», probablement le frère de « Johanninus de Dulcibus» (voy. t. III, p. 71), reçoit, en 1484, un paiement pour un travail de pavage (voy. ci-après). Il est question, la même année, de l’exécution d’escabeaux destinés au palais pontifical, travail dans lequel Marcus a pour collaborateur « Julianus». Tous deux sont qualifiés de «fabri lignarii» (A. S. V., vol. 511, fol. 152 v°).

Un «magister Johannes de Florentia» mesure en 1484 les travaux de pavage exécutés sur la place des Juifs (Divers. Cam., t. XLIV, fol. 103 v°).

« Maestro Matteo, fiorentino» (maçon? charpentier?) perce en 1491 une porte dans l’église de Saint-Augustin (Archivio storico dell’Arte, 1891, p. 465).

« Magister Antonius de Florentia, murator» figure de 1485 à 1490 parmi les locataires du chapitre de Saint-Pierre. J’ignore si ce maître est identique au sculpteur qui exécuta, en 1491, des armoiries pour le couvent de Saint-Augustin.

Un certain «Franciscus» travaille également pour le couvent de Saint-Augustin.

« Magister Alexander de Tibure, alias Tigulinus, carpentarius», entreprend, de 1486 à 1490, une longue série de travaux de charpente ou de menuiserie au palais du Vatican.

« Thomas Mattarazius, architector», reçoit, en 1487, 100 florins

« ad computum fabricæ Egicti» (A. S. V., vol. 516, fol. 156); et, en 1491, du chapitre de Saint-Pierre, différentes sommes «in fabricam nostræ ecclesiæ S. Blasii de Pagnotta» (Censuale du chapitre de Saint-Pierre, 1384-1485, ad annum).

Ces maîtres avaient pour émule un artiste de la Haute-Italie, Graziadei Prata de Brescia. De 1484 à 1494, Graziadei dirige une foule de travaux au palais du Vatican. En 1485, il est qualifié de «murator majoris fabricæ Palatii Vaticani». En 1491, le total de ses créances s’élève à la somme respectable de 3,000 ducats

« pro fabrica et ædificio per (eum) in palatio apostolico factis.» Un bref, en date du 21 novembre de l’année en question, l’autorise à faire imputer cette somme sur les «Introitus spirituales ex communibus et annatis beneficiorum ad Cameram pertinentes», de manière que la créance soit éteinte dans l’espace de cinq ans (A. S. V., Divers., 1491-1492, fol. 24-25). Lors de la mort d’Innocent VIII, il est créancier d’une somme de 2,700 florins (M. 1492-1494, fol. 61).

Après la mort de Graziadei, en 1496, son fils, secrétaire pontifical, lui fit élever un tombeau dans l’église Sainte-Marie du Peuple.

Pour d’autres artistes une simple mention suffit. Tels sont:

« Lazaro muratore de Civitavecchia» (1492, A. S. V., Divers., 1492-5495, fol. 48).

« Jo. Dominicus Antonelli et Vicentius magistri Antonelli de Incomorio, muratores» ; nous retrouverons ces maîtres en nous occupant de la cité d’Osimo (1493).

« Magister Gasparrinus civis perusinus, architector» (1485).

« Dominicus de Moro» (1487; réparation du mur du jardin du fort Saint-Ange: A. S. V., vol. 516, fol. 164).

Lorenzo da Novara et Francesco da Vigevano dirigent en 1484 la restauration de la rue comprise entre le pont Saint-Ange et l’église Sainte-Catherine (Bertolotti, Artisti subalpini, p. 6).

« Giovanni da Ferrara» et «Giovanni Cantù » figurent en 1485 comme arbitres dans des questions d’édilité (Bertolotti, Artisti bolognesi, ferraresi ed alcuni altri..... in Roma, p. 6-7. Rome, 1885). Ce «Johannes de Ferraria» est peut-être identique à «magister Johannes Stasii ingignerus», qui exécute, en 1490, une machine pour fabriquer de la poudre à canon (M. 1488-1490, fol. 187).

« Magister Pascal de Caravagio, murator, habitator urbis», reçoit, le 28 septembre 1484, un paiement de 104 florins, 12, pour la réparation du palais du comte Girolamo Riario (A. S. V., vol. 511, fol. 151). En 1485, il travaille au palais du cardinal..... (le nom manque). En 1490, il touche 300 ducats d’or pour le tabernacle de l’église Sainte-Marie de la Paix (A. S. V., Div., t. XLVII, fol. 234. Cf. Zahn, Notizie artistiche tratte dall’Archivio segreto Vaticano, p. 13).

« Eusebio de Caravagio» est architecte ou sculpteur (1484; Bertolotti, Artisti lombardi, t. I, p. 25).

« Aegidius de Tocco» exécute, en 1485 et 1487, quelques menues réparations à «Ponte Molle», à «Ponte Salario» et à

« Ponte Mammolo» (A. S. V., Reg. 511, fol. 182; Reg. 516, fol. 168 v°).

L’architecte «Paulus de Campagnano», avec qui nous avons déjà fait connaissance, ne semble plus avoir été employé par la cour pontificale que comme «bombarderius» ou «carpentarius pontium bombardarum».

« Albericus magistri Gabrielis murator» exécute, en 1485, des travaux de voirie.

« Bartholomeus Lombardotius murator», travaille en 1485 à l’établissement de la rue «extra portam Turrionis» (A. S. V., Reg. 511, fol. 232).

« Magister Rovellus murator», répare, en 1487, le pont Saint-Ange. Il habite, en 1490, une maison appartenant au chapitre de Saint-Pierre (Arch. du Chapitre de Saint-Pierre. Cens.).

« Bartholomeus Simonis de Aula, murator», est locataire du même chapitre (1490. Ibid.).

L’architecte Stefano de Milan est locataire du couvent de Saint-Augustin (1492). En 1487, ce maître répare le campanile de la même église (Archivio storico dell’Arte, 1891, p. 62).

« Magister Andreas de Cumo» construit un mur devant l’entrée de la sacristie du Vatican (1490; Archives du Chapitre de Saint-Pierre; Livres de cens).

Comme par le passé, les architectes-charpentiers se distinguent assez nettement des architectes-maçons.

« Rainerus de Pisis, carpentarius palatii», fait son apparition au mois de septembre 1488 (Arch. Secr. Vat., Int. et Exit., 1488-1489, fol. 152 v° ; 1491-1492, fol. 220 v°).

« Janinus carpentarius» travaille en 1485 au palais du Vatican (A. S. V., Int. et Exit., 1484-1485, fol. 218).

Un autre «carpentarius», aussi qualifié de «vitrero», Philippe de Pesaro, travaille en 1485 pour le couvent de Saint-Augustin (Bertolotti, Artisti urbinati, p. 43).

« Luca todesco fallegname» travaille en 1486 et en 1489 au couvent de Saint-Augustin, qu’il défraie de «banchi per la predicha per l’ommini et per le femmine» (1474-1496, ff. 34-46).

« Baldus lignifaber» livre en 1484 des escabeaux destinés au Pape (M. 1484-1486, fol. 177. A. S. V., vol. 511, ff. 162 v°, 189) et en 1485 deux hampes de drapeaux destinées au Capitaine (Ibid., fol. 46 v°).

« Ciprianus carpentarius florentinus» exécute en 1485 le « cathalecto novo mortoro» du couvent de Saint-Augustin (1474-1496, fol. 32 v°).

Ce couvent occupe également, en 1491, m° Jacomo carpentario» et lui commande «le banchette per tenere le torci allo offitio di Romano» (S. Agost. 1474-1496, fol. 59 v°).

« Mag. Johannes de Stagio florentinus carpentarius» travaille en 1487 au catafalque de la reine de Chypre (M. 1486-1488, fol. 33 v°) et en 1493-1494 au Palais du Vatican et aux fêtes du couronnement (voy. aussi p. 50).

« Johannes de Dominis faber lignarius placentinus» est mentionné en 1488 dans un bref relatif à une maison appartenant aux nonnes de «S. Anastasio fuori le mura» (R. 20, fol. 136).

A côté des artistes proprement dits, signalons deux ingénieurs militaires:

« Jacobus Bonbasanus de Ferraria, ingignerius in castro Sancti Angeli», reçoit 6 florins par mois pour sa provision (février 1481 et années suivantes). — M. 1484-1489, fol. 91; M. 1485, fol. 104; M. 1488-1490, fol. 3 v°, 17 v°, 47 v°, 61 v°, etc. — A. S. V., vol. 516, etc. — Bertolotti, Artisti bolognesi, p. 6.

L’émule de Jacopo de Ferrare, «Johannes Duplessis (ou Dupleis), francigena de Villafrancha, ingignerius», touche 8 florins de traitement par mois (1487; M. 1487-1488, fol. XXIV..., et A. S. V., 1486-1587, fol. 267 v°).

Les arts à la cour des papes Innocent VIII, Alexandre VI, Pie III (1484-1503)

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