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III

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Table des matières

Dans mon désir de donner un texte aussi exact et aussi correct que possible, j’ai scrupuleusement respecté l’orthographe des originaux et ne me suis permis que des changements sans importance, tels que la substitution de l’æ à l’e cédillé, du j à l’i, de l’u au v. Comme la ponctuation fait presque partout défaut, je ne l’ai rétablie que là où elle était indispensable pour l’intelligence du texte. En ce qui concerne, par contre, les abréviations, je ne les ai conservées qu’autant que la lecture en était douteuse et crois m’être conformé en cela aux règles de la vraie paléographie. Partout ailleurs je les ai résolues et transcrites en toutes lettres. Enfin, toutes les fois que le déchiffrement d’un mot ne m’a pas semblé d’une certitude absolue, je l’ai fait suivre d’un point d’interrogation; aimant mieux pécher par excès de défiance que par une assurance trop grande. Au besoin, j’ai rapproché ces mots des termes analogues que me fournissait le Glossaire de Ducange.

Il est à peine nécessaire d’ajouter que j’ai laissé de côté les formules placées au commencement et à la fin de chaque mandat. Elles sont à peu près toutes identiques et n’auraient servi qu’à grossir inutilement mon travail. Quant aux phrases oiseuses supprimées dans le corps même des documents, j’en ai marqué la place par des points.

J’en viens au classement que j’ai cru devoir adopter pour cette masse considérable d’extraits, dont le chiffre total s’élève à plus de dix mille.

Plusieurs systèmes étaient en présence. Je pouvais adopter l’ordre chronologique comme règle absolue, ainsi que l’avaient fait d’illustres modèles: Gaye dans son Carteggio, le marquis de Laborde dans ses Ducs de Bourgogne, Gaetano Milanesi (avec quelques restrictions) dans ses Documenti per la storia dell’ Arte Senese. Mais il m’aurait fallu, dans ce cas, morceler à l’infini les matériaux, déjà si fragmentaires, que j’avais rassemblés et renoncer à toute idée de composition.

Le système opposé, le classement par noms d’artistes, offrait des inconvénients plus grands encore; il m’obligeait à disséminer en une foule d’endroits les notices qui se rapportaient au même monument, et puis, où classer les pièces dans lesquelles le nom de l’artiste manquait!

Le système mixte, auquel je me suis arrêté, me paraît le mieux répondre à la réalité des choses: en effet, il permet de grouper les documents d’après leurs affinités naturelles. L’ordre chronologique y prévaut, en ce sens que j’ai divisé mon travail en un certain nombre de livres correspondant chacun à un pontificat et que j’ai donné place dans chacun de ces livres à toutes les notices relatives à un même pape. Mais dans ces chapitres, pris isolément, j’ai tenu compte des matières, et non plus des dates. Avant tout, il m’a paru indispensable de grouper autour d’un monument déterminé les diverses dépenses auxquelles il avait donné lieu, de manière à permettre au lecteur d’embrasser d’un coup d’œil l’histoire de ces vastes foyers d’activité artistique qui s’appellent la Basilique de Saint-Pierre, le Palais du Vatican, le Palais du Capitole, etc. Ainsi, que l’on se reporte successivement aux règnes d’Innocent VIII, d’Alexandre VI, de Pie III, on y trouvera, sous la rubrique Vatican, par exemple, les comptes de tous les travaux d’architecture, de sculpture, de peinture sur verre et autres, qui y ont été exécutés sous chacun de ces papes.

Que le lecteur ne soit pas surpris de la diversité des dates ss rapportant aux mêmes paiements. Cette anomalie — simplement apparente — tient à ce qu’une série de registres mentionne la date à laquelle le mandat est ordonnancé ou remis au titulaire, et une autre la date à laquelle a lieu le versement. Il peut arriver que plusieurs mois séparent ces deux opérations.

Il arrive également à tout instant que la somme indiquée à la fin d’un mandat ne soit pas la même que celle qui est mentionnée dans le corps même du document. Cette anomalie aussi n’est qu’apparente: elle provient de ce que le comptable compte tantôt par florins de la Chambre apostolique, tantôt par florins larges ou florins petits et vice versa.

L’énumération des monuments mêmes a toujours lieu dans un ordre déterminé. Je commence invariablement par la Basilique de Saint-Pierre et le Palais du Vatican (I), pour passer en second lieu aux églises de Rome, rangées dans l’ordre alphabétique (II), puis aux édifices, non consacrés au culte, rangés dans le même ordre (III), et enfin aux constructions diverses (IV).

Les œuvres d’art qui ne se rattachent pas d’une manière intime à un monument d’architecture, et qui ont en quelque sorte le caractère de meubles, se trouvent réparties, pour chaque pontificat, dans les sections suivantes: I. Sculpture; II. Peinture; III. Orfèvrerie; IV. Tapisserie et Broderie; V. Objets de haute curiosité ; VI. Divers.

Enfin j’ai placé au commencement et à la fin de chaque pontificat, sous la rubrique: Couronnement — Funérailles, — les dépenses relatives à ces cérémonies. On sait quelle place importante l’art y occupe.

Je crois avoir réussi, grâce à ce groupement: 1° à donner une idée suffisamment nette de l’état des arts à la cour de chaque pape; 2° à faciliter la composition de monographies consacrées aux principaux édifices de la Ville Éternelle; 3° à montrer le développement de l’art et des industries d’art aux diverses périodes de la Renaissance romaine. Quant aux artistes pris individuellement, des tables détaillées, placées à la fin de chaque volume, permettront de réunir sans effort les éléments de leur biographie.

Il me reste à expliquer ici les abréviations dont je me suis servi pour les renvois.

Tous les documents qui ne sont suivis d’aucune indication de provenance sont tirés des Archives d’État de Rome. Tels sont les volumes des Mandats (M.), de la Trésorerie Secrète (T. S.), les comptes de la sacristie de l’église de Saint-Augustin (Sagr. S. Agostino), etc.

Les lettres A. S. V. signifient: Archives Secrètes du Vatican.

Quant aux autres dépôts, ils sont chaque fois mentionnés in extenso.

Il y aurait de l’ingratitude à ne pas rappeler ici le concours dévoué que m’ont prêté, pour la transcription ou l’analyse des documents conservés aux Archives du Vatican, le professeur Giovanni Gatti, dom Pietro Wentzel et le professeur Alfredo Monaci. Grâce à eux, j’ai pu puiser largement dans un dépôt, qui n’a été véritablement accessible qu’après mon départ de l’École de Rome, à une époque où mes devoirs professionnels m’enchaînaient à Paris. La compétence de ces habiles paléographes est assez universellement reconnue pour que j’aie pu me croire dispensé de collationner leurs copies, contrairement à la règle que je me suis invariablement imposée pour les documents provenant des Archives d’État.

Les arts à la cour des papes Innocent VIII, Alexandre VI, Pie III (1484-1503)

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