Читать книгу Programme des Épouses Interstellaires Coffret - Grace Goodwin - Страница 16

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Jessica

J’ai fait un rêve extraordinaire. Chaud et confortable, mon lit allie douceur et fermeté. Je frotte mon visage contre mon oreiller, j’esquisse un sourire en sentant cette odeur racée et musquée. Une main caresse doucement mon ventre en mouvements concentriques. C’est tellement bon que je fondrais presque, je pousse un soupir satisfait.

« Je commencerai l’examen lorsqu’elle sera réveillée.”

Je me fige. Je connais cette voix. C’est Nial. Un étranger répond.

« Je comprends, prince, mais attendre indéfiniment serait dangereux. Les autres peuvent la sentir.

– Elle sent pareil qu’Ander et moi. On l’a tartinée de sperme.

– Peu importe, c’est insuffisant. Elle sent la femme non accouplée, et elle ne porte pas de collier. »

La conversation m’alarme mais je n’ai pas envie de me réveiller. Je n’ai pas envie d’ouvrir les yeux ou de renoncer à ce havre de paix. Et je n’ai pas envie de subir un examen ou un nouveau défi. Je n’ai pas envie de me réveiller devant une salle pleine de mecs qui essaient de me renifler. On s’en fout de mon odeur non ? Je sens le shampooing au thé vert et le déo à la lavande, comme d’habitude.

La voix étrange poursuit, « Sur la Colonie, une femme non accouplée est un oiseau rare, des guerriers voudront tenter leur chance.

– Elle nous appartient. » Nial explose, je sursaute. J’ouvre grand les yeux, je ne suis pas dans un lit mais sur ses genoux. Je regarde son torse imposant, sa chemise grise moule ses muscles énormes. Ce doux oreiller n’était qu’un rêve avec Nial—je sais que c’est lui sans même le regarder, son odeur est reconnaissable entre toutes—plus masculin que ça tu meurs. Y compris la bite qui se frotte contre ma hanche.

« Elle est réveillée. Dès qu’elle aura été examinée et sera prête pour la cérémonie d’accouplement, on l’enverra sur la Colonie. Je vous assure qu’on ne va pas traîner, docteur. La Ruche est à ses trousses. »

Ander. Je reconnais sa voix aussi distinctement que celle de Nial. Il a une voix forte, pas effrontée pour deux sous et directe et il est très doué avec sa langue. Je me demande s’il est aussi appliqué dans tout ce qu’il fait ou seulement avec moi.

La main de Nial se fige sur mon ventre. Mon ventre nu. Je m’aperçois que je suis enveloppée dans une autre couverture, de couleur rouge, et non plus celle gris terne du centre de recrutement des épouses. Sa main se glisse entre mes lèvres et me touche. Je ne vois la gardienne Egara nulle part, un homme en uniforme gris est présent, il me dévisage comme si j’étais une extraterrestre. Je ne reconnais pas la pièce dans laquelle nous sommes. Je cligne des yeux, regarde tout autour de moi. Ander porte le même uniforme gris foncé, nous ne sommes plus du tout au centre de recrutement.

« Où sommes-nous ? » Ma voix est rauque, je me racle la gorge.

Nial me donne une légère accolade. « Sur la Colonie, a quatorze années-lumière de la Terre.

– La Colonie ?

– C’est une planète proche de la Terre. Les forces de la Coalition y envoient leurs guerriers contaminés et hors service pour le restant de leurs jours.

– Comment ça, contaminés ? »

Son corps se contracte, ça lui fait de la peine. Je me fie à mon instinct, tout indique que sa réponse est importante.

« Les guerriers qui ont été contaminés. Comme moi. »

Je le regarde d’un air perplexe. « Mais tu sembles normal. Tu as une maladie ou autre chose ? Par quoi as-tu été contaminé ? Des radiations ?

– La technologie de la Ruche. » Il lève sa main et indique le côté gauche de son visage, son œil argenté. « J’en ai aussi sur le dos et la jambe. »

Ander se contracte en écoutant Nial, il me dévisage intensément, comme si ma réaction revêtait une grande importance. Je le regarde l’espace d’un instant. Je n’avais pas encore vu Ander, occupé à me brouter le minou. C’est la première fois que je le vois et il a l’air sérieux, et préoccupé. En tant que femme, le fait de le savoir si inquiet, à cet instant précis, est positif. Ma chatte se contracte en pensant à combien il est doué.

Je remarque la cicatrice qui couture son profil droit. Elle est épaisse, elle part du sommet de son front, longe son œil au niveau de la pommette, descend le long de sa joue jusqu’au menton. Je suis la cicatrice des yeux, j’imagine une lame s’enfonçant dans la chair, je l’embrasserai tout du long, je lècherai cette cicatrice.

La voix de Nial attire mon attention, je me détourne d’Ander et lui fais face tandis qu’ils expliquent. « La Ruche est notre ennemi, et celui de la Terre. Si un guerrier, de quelque planète que ce soit, est capturé, il est modifié pour devenir un combattant de la Ruche. J’ai été partiellement modifié avant d’être sauvé. Mon père, le Prime de Prillon, me considère contaminé par la Ruche. »

Ses doigts se resserrent sur ma peau puis se décontractent.

« Je suis considéré comme perdu corps et biens sur ma planète, un paria, indigne de prendre épouse. » Il détourne le regard, sa honte me mue en colère tandis qu’il poursuit, « Voilà pourquoi mon père a refusé ton transfert, Jessica. Je suis porteur de la technologie de la Ruche, on ne pourra jamais me l’enlever.

– Et alors ? » Je lève ma main vers sa joue, je touche sa peau aux reflets argentés. Malgré sa couleur étrange, elle est d’une douceur et d’une chaleur surprenante. Elle fait partie de lui, c’est aussi simple que ça. « Et qu’est-ce que ça peut faire ? »

Sa rigidité manque de naturel et il me dévisage. À côté de nous, l’étranger n’esquisse pas le moindre mouvement, comme si je les avais tous réduits au silence. Perplexe, Ander a un regard de braise, son désir brûlant me dévore des yeux. Je frissonne, incapable de réprimer cette sensation de chaleur qui déferle dans mon vagin vide alors que je croise son regard. Je me rappelle de façon frappante son fameux regard, le même que lorsqu’il suçait mon clitoris et me faisait hurler. Je secoue la tête, j’essaie de chasser le mélange d’envie et de perplexité qui s’empare de moi.

« Vous êtes tous des malades. Je ne pense pas avoir envie d’aller sur Prillon, si c’est la façon dont vous traitez vos vétérans. » Je pense à tous mes amis qui ont perdu des membres au combat, qui ont été brûlés par des explosifs, tués, blessés. Ce sont des hommes et des femmes valeureux, des soldats qui ont accompli leur devoir avec honneur, et méritent d’être traités avec dignité et respect une fois rentrés chez eux. Je n’arrive pas à concevoir qu’on puisse envoyer un vétéran blessé dans une Colonie-prison, qu’on lui refuse le droit de se marier et de fonder une famille au simple fait que son apparence a changé. « C’est quoi le problème avec votre peuple ? Vous devriez avoir honte de la façon dont vous traitez vos vétérans. »

« C’est quoi un vétéran ? » L’étranger pose la question, je quitte Ander des yeux pour lui répondre.

« Qui êtes-vous ? » J’ai le droit de savoir, je suis assise à moitié nue dans la même salle que lui et il a l’air de penser qu’il est à sa place.

« Je suis le Docteur Halsen. »

Je le dévisage, je remarque ce même teint halé et son visage anguleux, comme Nial et Ander. Ses yeux ont une couleur ambrée, son uniforme est une drôle d’armure verte, tenant plus de la tenue de camouflage que de la blouse de médecin. Il est immense, environ deux mètres dix. Mais peu importe. Comme dirait Dorothy du magicien d’Oz, chuis plus dans le Kansas.

« Des soldats qui après avoir combattus, retournent dans le civil. »

Il secoue la tête, le désarroi se lit sur son visage. Je soupire. Je réessaie, en langage extraterrestre.

« Des guerriers qui combattent sur le front. Les blessés rentrent chez eux avec les honneurs. On les appelle des vétérans, je suis l’une d’entre eux. » Je tire sur la couverture, tandis que le docteur me regarde avec perplexité.

« Comment est-ce possible ? Les femmes ne font pas la guerre. »

« D’où je viens, oui. Elles travaillent. Elles servent dans l’armée. Elles ne restent pas en plan, à attendre que les hommes les sauvent. » Je lui fais baisser les yeux, très énervée par la façon dont ils traitent leurs soldats en général, et leur attitude misogyne en particulier. Toute cette testostérone bien macho me fait voir rouge. Aucun de ces extraterrestres ne mérite ma fidélité ou ma confiance… sauf Nial qui m’a sauvée des griffes de cet éclaireur de la Ruche. Ok, peut-être Ander aussi, quand il s’est débarrassé du fameux éclaireur.

Le docteur s’approche et je me blottis dans les bras de Nial, sachant pertinemment que je suis nue sous la couverture.

« C’est fascinant. Et vous avez combattu personnellement ? » demande le docteur, Ander s’approche, pressé d’entendre ma réponse.

Je hoche la tête. « Oui. Plusieurs fois. »

Nial me serre plus étroitement contre lui, je l’ignore tout en soutenant le regard du docteur, manifestement incrédule, ça se voit à ses lèvres pincées et ses sourcils relevés, inutile de parler.

« Je ne vous crois pas. »

Je pousse Nial et descends de ses genoux. Si cet abruti d’extraterrestre est vraiment un docteur, ce que je vais lui montrer ne devrait pas le choquer.

Je me tiens fière et droite devant lui, la couverture rouge m’enveloppe telle une robe royale. J’avance et repousse mes longs cheveux derrière mes épaules, afin qu’ils ne me gênent pas. « Je me suis pas fait ces cicatrices en faisant des cookies. »

Sans le quitter des yeux, je laisse tomber la couverture au sol et tourne sur moi-même afin qu’il contemple les vilaines cicatrices profondes causées par les éclats qui labourent mon épaule jusqu’à ma taille, ma fesse et ma cuisse. Ander s’approche, visiblement tendu mais Nial avance la main pour lui intimer l’ordre de ne pas s’interposer. Nial croise mon regard, je le défie ouvertement, il a pas intérêt à m’empêcher de remettre ce docteur prétentieux à sa place.

Ils voient mes seins et ma chatte mais je m’en fiche. J’aurais dû lui demander pourquoi j’ai voyagé et suis arrivée nue alors qu’Ander et Nial portent des chemises et des pantalons identiques. Je leur poserai la question ultérieurement, j’ai autre chose de plus important à prouver pour le moment.

Je ne m’expose pas pour exciter ou attirer le docteur. Je l’entends bouger, je lui parle sans quitter Nial des yeux. « Ne me touchez pas. »

Le silence, et puis sa voix, dans laquelle je décèle l’admiration et le respect qui faisaient précédemment défaut. « Ainsi donc c’est vrai. Vous avez été blessée et démobilisée ? Vous êtes une laissée-pour-compte ? Ce que vous appelez les vétérans ? »

Je vais l’étrangler. Je pivote et m’enroule dans la couverture. « Nos vétérans ne sont pas des laissés-pour-compte. On les aime et on les traite avec respect. Ils reprennent une vie normale. Nous essayons de les intégrer totalement dans la société. La majeure partie d’entre eux ont des familles. » Devant son air perplexe, je décide de changer de langage et de parler extraterrestre. « Leurs femmes et leurs enfants attendent leur retour.

« Vos proscrits ont le droit de se marier ? » Ander s’accroupit près de moi, il me dévisage avec admiration. Je me penche et pose ma main sur la cicatrice qui barre sa joue, je l’effleure du bout des doigts, je lui fais comprendre que sa cicatrice ne le rend pas moins séduisant à mes yeux.

« Certaines personnes n’apprécient pas les soldats, la majeure partie des gens détestent la guerre qui règne sur Terre, mais pas les soldats en eux-mêmes. Notre peuple traite en général les soldats avec un immense respect. » Je souris et frissonne en m’entendant clamer ma cause, je reconnais les faits tels qu’ils sont, je m’y reconnais pleinement. « Qu’ils soient blessés ou non. »

Le silence des hommes qui m’entourent est étouffant, je retire ma main et m’éclaircis la gorge. Je regarde cette pièce étrange. Elle est circulaire, avec des vitres foncées s’élevant à mi-hauteur jusqu’au plafond. Le sol est gris anthracite, doux comme du marbre. Je n’aperçois pas de porte ni l’extérieur. On pourrait aussi bien être dans un vaisseau spatial qu’à des centaines de mètres sous terre. Impossible de le savoir.

« Qu’est-ce qu’on fabrique ici ? Pourquoi m’avoir emmenée dans cet horrible endroit ? »

La pièce n’est pas horrible, mais d’après ce qu’on dit, la Colonie c’est pas Disneyland. Je me demande à quoi ça ressemble derrière la porte.

« N’aie crainte, partenaire. Nous resterons ici uniquement le temps de s’assurer que tu vas bien, » promet Ander. Il se lève et vient à côté de moi mais il est tellement grand qu’il est obligé de se courber pour croiser mon regard. « Un vaisseau va nous transporter sur le cuirassé Deston. Mais avant de partir, le docteur va t’examiner afin de s’assurer que tu sois prête pour la cérémonie d’accouplement. »

Je fais immédiatement barrage. Mes blessures ne me font plus mal. C’est comme s’il ne m’était jamais rien arrivé. Tout va bien, hormis l’intérieur des cuisses un peu tendues peut-être. Je rougis en repensant aux doigts d’Ander qui me branlent. Il m’a baisée. Il m’a procuré orgasme sur orgasme. Non, c’est pas tout. Il aussi posé sa bouche sur ma chatte, m’a sucé, léché, brouté le clito jusqu’à ce que je jouisse. Le dernier souvenir que j’emporterai de Terre est celui où je me retrouve sur les genoux de Nial au centre de recrutement, les bouches de mes deux partenaires me faisant jouir.

Oh, mon Dieu, la Terre. Je ne suis plus sur Terre. Cette pensée est fugace, Ander me fait face et je sens la chaleur de Nial dans mon dos. Ils m’entourent, je ne vois plus l’autre homme dans la pièce. Il ne me manque pas. Son attitude m’a agacée, il a douté de mes capacités parce que je suis une femme.

« Je me sens bien. J’ai pas besoin qu’un docteur m’examine.

– Si, » rétorque Ander. Il se redresse et se dirige vers une table que je n’avais pas remarquée, placée derrière Nial. Ander pose ses mains sur la surface dure. Le docteur, toujours présent, extrait d’étranges objets des étagères alignées sur le mur. Je regarde autour de moi, nous sommes dans une salle d’examen, mon examen était prévu depuis le départ. Ils le savaient tous les trois.

Leur ‘on va regarder tes cicatrices’ n’était qu’une excuse. Il s’agit bel et bien d’un examen médical.

Vu le regard d’Ander, il ne risque pas de changer d’avis. Je pointe le menton vers Nial, espérant lui faire entendre raison. « Je me sens bien. Je t’assure. »

Il prend mon visage dans ses mains. « Tu t’es fait tirer dessus, Jessica, t’as été soignée par une baguette ReGen vieille comme Hérode. On aurait dû attendre avant d’entamer le processus d’accouplement mais on ne pouvait pas prévoir que tu réagirais aussi violemment. On ne t’a laissé aucune chance de récupérer après qu’on t’ait aspergé de sperme et transférée à l’autre bout de la galaxie. On ignore si tu as été endommagée pendant le transport. Je n’ai pas confiance en la baguette ReGen qui a servi à cicatriser ta peau ou des lésions internes invisibles à l’œil nu. Nous devons évaluer l’étendue des autres blessures.

– Quelles autres blessures ? Je me sens bien. » J’étrécis les yeux. De quoi il parle putain ? J’ai pas d’autres blessures.

« Tu portes de nombreuses cicatrices mon épouse guerrière. J’ignore si tu es totalement remise de tes blessures de guerre. Nous devons nous assurer que tu puisses tomber enceinte. Qu’on puisse te baiser selon nos envies. Tu as accepté notre sperme. L’accouplement a commencé mais ta réaction était plutôt … son regard sombre s’emplit d’un désir que je connais bien … extrême.

– C’est pas bien ? » demandais-je, confuse. Ils ne veulent pas d’une femme passionnée ?

« Nous savions que ton corps réagirait de façon unique, mais les sensations que tu as vécues lorsque nous avons frotté notre fluide sur ta peau ne sont rien comparées à ce que tu vas ressentir lorsque notre sperme sera en toi. »

Mon dieu, je risque de faire un infarctus si c’est encore plus intense. Mes seins se tendent, mes partenaires vont vite comprendre que je mouille.

Ander inspire profondément, je l’entends presque gronder dans la pièce. Putain, il sent que je mouille. Comment ils font ? Je serre les jambes mais je sais pertinemment que c’est inutile.

« On risque de te baiser plusieurs fois d’affilée. »

Je secoue la tête, j’essaie de mettre de l’ordre dans tout ce qui s’est passé depuis les dernières heures. Je me rappelle que Nial me tient et me touche. Je me rappelle le choc que j’ai éprouvé en voyant la bouche d’Ander sur mon sexe, la chaleur de leur sperme quand ils ont pris leurs bites dans leurs mains et m’ont aspergé dans leur simulacre d’accouplement primitif.

Après… tout devient confus. J’essaie de me souvenir qui tenait ma cuisse, qui suçait mes tétons, qui mettait sa main dans mes cheveux et qui me doigtait… tout se mêle en… un plaisir intense à couper le souffle. J’étais perdue, engloutie par ces hommes. Mes hommes, à en juger par leur accouplement. Mes partenaires. Je lève la tête, Nial me regarde de près.

« Tu ressens toujours notre connexion, partenaire. N’essaie pas de refouler tes désirs. Tu as hurlé dans mes bras, tes cris rauques de plaisir résonnent encore à mes oreilles. Je suis certes très heureux que tu sois si… submergée par notre connexion, mais ta réaction n’est pas celle que l’on attend d’une épouse Prillon. »

Je rougis intensément. Je sens la chaleur me monter au cou et aux joues. Inutile de me rappeler que j’ai adoré ce qu’ils m’ont fait. J’ai adoré chaque baiser, chaque caresse.

Apprendre que ma réaction n’est pas normale confirme ce que je soupçonnais déjà. Je n’ai pas l’étoffe d’une princesse. Si je ne suis pas capable de supporter l’intensité de leur sperme extraterrestre sur ma peau, ils n’ont qu’à aller se chercher une autre épouse ailleurs. J’ai perdu mon sang-froid et… je me suis évanouie puisque je ne me souviens plus de rien. Et ils ne m’ont pas encore sautée !

Ils m’ont procuré orgasme sur orgasme, c’était si intense que j’ai totalement perdu pied. J’ai oublié où j’étais, je m’en fichais complètement. J’ai perdu mon sang-froid, c’est dangereux. Ils auraient pu me faire n’importe quoi.

N’importe quoi. Je les aurais probablement suppliés encore plus.

« Ça ne justifie pas qu’on m’examine. C’est juste que vous étiez bons au lit, c’est tout, » balbutiais-je, finissant par admettre qu’Ander et lui m’avaient tout de même ébranlée. Je devrais plutôt voir un psy. Aucune femme ne s’attache si rapidement à deux hommes qu’elle vient juste de rencontrer. Aucune femme n’aurait permis qu’on lui fasse ce que je leur ai permis de faire. Non, je n’aurais pas dû le leur permettre. Je les ai suppliés de continuer.

« On ne t’a pas encore sautée, ajoute Ander, à toutes fins utiles. Bientôt. Très bientôt. »

Je jette un œil vers le docteur et regarde Ander d’un air méfiant mais il n’a pas l’air gêné pour deux sous.

« Je me sens bien.

– Si tu es si … si mes doigts et ma bouche, notre sperme répandu sur ton ventre et tes seins te font autant d’effet, il est possible que nous te fassions mal quand nous te pénétrerons avec nos bites.

– Ander, » grondais-je, j’aimerais vraiment qu’il la ferme maintenant.

– Il dit la vérité, ajoute Nial. Il est de notre devoir de te protéger, pas de te faire mal. Nous devons nous assurer que tu es en assez bonne santé pour qu’on s’accouple en bonne et due forme. »

Il se lève, me prend dans ses bras et me dépose sur la table d’examen.

« Comment ça, en bonne et due forme ? »

De quoi peut-il bien parler, hormis de baiser ? Pour être honnête, je ne suis pas franchement contre l’idée de chevaucher l’énorme bite de Nial ou de leur faire une fellation chacun leur tour, de goûter leur sperme dans un orgasme qui déferlera sur mon corps.

« C’est la deuxième fois qu’on m’examine. » La table est semblable à celle au centre de recrutement, lorsque la gardienne m’a ôté les morceaux de métal dans le dos et la cuisse et s’est servie de cette étonnante baguette guérisseuse. « Si j’avais eu un problème, la gardienne Egara s’en serait aperçue.

– C’est faux, dit Ander. Tu as éprouvé du plaisir après qu’on t’ait donné notre sperme. »

Ses grandes mains repoussent la couverture, mon corps est nu devant le docteur. Une fois ma colère retombée, je trouve son inspection tout bonnement insupportable. Je n’ai pas envie que le docteur me regarde, et encore moins qu’il me touche.

« Ander ! » je fais mine d’attraper la couverture mais il saisit mes poignets, se met derrière la table, tend mes bras en arrière et maintient mes poignets dans ses mains immenses. Mes bras sont tendus derrière ma tête, mon dos se cambre et mes seins saillent.

J’étrécis les yeux en regardant cette brute.

« Lâche-moi ! »

Il secoue doucement la tête. « On doit t’examiner. Il est de notre devoir de veiller à ta sécurité et ton bien-être. »

Nial se tient à mes côtés et penche la tête. « On va te baiser, Jessica. Souvent et en prenant tout notre temps. Le docteur va s’assurer que tu peux supporter les besoins de tes partenaires. »

Ander renifle. « Tu la sens ? »

Nial plante son regard dans celui d’Ander. « Oui. Intéressant. »

Je m’agite pour échapper à la poigne d’Ander mais je sais que c’est inutile. C’est trop tard. Le docteur, maudit soit-il, garde le silence, au bout de la table. Il attend clairement la permission de commencer.

« Qu’est-ce qu’il y a de si intéressant ? » demandais-je.

Nial lève un sourcil devant mon air courroucé. Ce n’est pas lui qui est planté à poil devant un parfait inconnu. « Ce qui est intéressant, partenaire, c’est que ça t’excite.

– C’est pas vrai ! » rétorquais-je, mes tétons pointent. Je serre fort les cuisses, par défi. Si je les ferme, mes partenaires ne sentiront peut-être pas ce que la poigne solide d’Ander provoque en moi. Cette logique complètement ridicule me décontenance. Je sais tout au fond de moi que si ces hommes vont me pénétrer, je dois être certaine qu’ils sont plus forts que moi. J’ai passé à ma vie à protéger des gens et je n’ai jamais rencontré d’homme avec lequel je me sente en sécurité.

Ander arrive à me faire tenir tranquille rien qu’en me tenant fermement. Son côté dominateur me rend furax, j’ai envie de lutter contre son étreinte. Qu’en est-il de mon autre facette, que je garde enfouie dans le tréfonds de mon âme, de cette fille qui hurle pour que ce monde vive à nouveau en paix ? Elle refait surface, elle veut qu’on la délivre. Plus je la combats, plus elle va devenir enragée, jusqu’à ce que mon désir envers la caresse dominatrice d’Ander se mue en guerre civile entre mon cœur et mon esprit. Je m’arcboute sur la table, mon cœur bat si fort que ses battements doivent s’entendre jusqu’à la pièce d’à côté.

Je sais que quoi que je fasse, Ander sera là, il est assez fort pour me maîtriser, pour régenter le monde à ma place.

Nial place une épaisse courroie noire autour de mes hanches qui s’agitent et accroche la sangle à la table. Je ne peux plus soulever mes hanches. Je lui décoche un coup de pied, il relève mes jambes dans des étriers que le docteur a sortis de sous la table. Il s’était bien gardé de me les montrer, si je les avais vus avant, j’aurais piqué un sprint vers la porte. Ils ressemblent à s’y méprendre à ceux de mon gynéco, Nial bloque mes chevilles dans l’épais métal. Ceci fait, il regarde Ander.

« T’as besoin de liens pour ses bras ? »

Ander glousse, se penche et murmure à mon oreille. « Non. J’aime bien la tenir. »

Oh, mon Dieu. Ça m’excite.

Nial sourit et se sert d’une drôle de manivelle pour ajuster les étriers, mes cuisses sont grandes ouvertes, ma chatte bien en vue, le cul pratiquement au bord de table. Ce n’est pas le docteur mais Nial qui se place entre mes jambes, il glisse son long doigt dans ma chatte, tandis que je halète.

« Elle mouille, Ander. On pourrait la pénétrer dès maintenant, répandre ses fluides sur nos sexes et la prendre vite et bien. »

Les mains d’Ander se tendent sur mes poignets, mais il ne me fait pas mal. J’ai envie de gigoter mais toute attitude de défi m’est impossible vue la grosse courroie qui enserre mes hanches. Je suis tellement en colère que j’aimerais cracher au visage de Nial et lui arracher les yeux, je me tourne, j’espère qu’il va enlever son pantalon et me baiser pendant qu’Ander me tient et regarde.

C’est quoi mon problème ?

Nial se tourne vers le docteur et hoche la tête avant de s’éloigner, de manière à ce que le docteur ait la place de faire ce qu’il a à faire. Quoiqu’ils aient prévu, je n’ai aucune chance de m’échapper.

Je regarde Nial lécher son doigt enduit de mon fluide vaginal, il se lèche le doigt comme si c’était un miel délicieux.

Déterminée à ne pas capituler, je me tourne à l’approche du docteur. Il arbore un air résigné des plus médical. Heureusement, son regard ne fait preuve d’aucune excitation ni convoitise. Il a deux godes à la main, je m’arcboute et redouble d’efforts pour me soustraire à la poigne de fer d’Ander.

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