Читать книгу Informationswissenschaft: Theorie, Methode und Praxis / Sciences de l'information: théorie, méthode et pratique - Группа авторов - Страница 10
Le Records Management: outil indispensable à l’ère de la surinformation
ОглавлениеLionel Dorthe
Dans une société où l’information est devenue pléthorique et où la masse documentaire produite a crû de façon exponentielle, il est illusoire de prétendre maîtriser l’ensemble de l’information sans se doter d’une solide organisation. Il en va de l’efficacité de tout organisme, comme de sa crédibilité. En d’autres termes, même si, fondamentalement, les grands principes de base n’ont pas changé (d’un point de vue archivistique), il n’en va pas de même des univers technologique, social, politique et juridique. A l’heure de la «dématérialisation» des supports, les lois sur l’information, l’accès aux documents, les archives, la protection des données et la transparence ont commencé à être promulguées un peu partout en Suisse. Si l’on y ajoute les nombreux programmes de formation et manuels consacrés au Records Management, il semble clair que cette discipline a le vent en poupe. Or malgré ce succès, la réalité du terrain demeure encore souvent éloignée des sphères théoriques. Les usagers et collaborateurs, qu’ils relèvent du secteur privé ou du secteur public, ont des besoins concrets, que les spécialistes semblent avoir parfois oubliés.
Le présent article reprend, dans les grandes lignes, un mémoire réalisé dans le cadre du MAS ALIS, sous la direction de Peter Toebak, et qui s’appuie sur la confrontation entre théorie et réalité du terrain, que l’auteur a expérimentée dans le cadre d’un stage effectué au Service de l’Environnement du canton de Fribourg (SEn), en 2011.1 Il s’agit d’une conceptualisation intellectuelle, mais réalisée à partir de contraintes pragmatiques imposées par le facteur humain, mais aussi politique et financier. De là est apparu un questionnement légitime sur l’avenir des organismes à l’ère de la surinformation et, dans la foulée, du rôle des Archives de l’Etat: leur survie, du moins en partie, ne fait-elle pas écho à celle des administrations, dans un rôle de soutien aux Services de l’Etat et au service du citoyen? Dans cette optique, c’est bien le principe de «good governance» et de garantie de la transparence des activités de l’Etat qui entre en ligne de compte. Souffrant d’une image peu flatteuse, comment les Archives peuvent-elles contribuer à aider les administrations à assurer et garantir le processus démocratique, et quel est, plus généralement, le rôle que l’Etat peut et doit jouer à ce niveau, en matière de politique publique?