Читать книгу Informationswissenschaft: Theorie, Methode und Praxis / Sciences de l'information: théorie, méthode et pratique - Группа авторов - Страница 15
Conclusion
ОглавлениеAu SEn, il est vite apparu que si une certaine structure existait, celle-ci avait vite fini par être dépassée. La priorité a donc été de rééquilibrer les choses, en réalisant un plan de classement fondé sur les fonctions du service et ses activités, sur la constitution de dossiers complets (dossiers maîtres), sur une terminologie maîtrisée et standardisée, et sur une structure fixe du plan de classement. La traçabilité est essentielle pour conduire les affaires de façon optimale et pour des questions de preuve, mais aussi pour retrouver la mémoire de l’institution. Et qui dit mémoire, dit valorisation des savoirs et des savoir-faire des employés et reconnaissance des compétences aux yeux des dirigeants, des politiques et de la population. Ainsi, même dans une administration, les retombées positives sont plus importantes qu’on ne pourrait le penser.
Le Records Management ne résoudra certes pas tous les problèmes, mais il permettra aux organismes de «vivre»; sans lui, ces mêmes organismes seront toujours en phase de «survie», luttant incessamment pour ne pas être submergés par une pléthore de documents mal gérés et par une surinformation devenue inexploitable. Dans le cadre d’organismes étatiques, cela est d’autant plus inacceptable en vertu de l’obligation de transparence des activités de l’Etat vis-à-vis du citoyen. Afin de garantir le processus démocratique, le concept de «good governance» doit primer.38 Christoph Graf l’a bien expliqué en étudiant le rôle des archives pour le maintien de la démocratie à l’ère de l’information et le devoir de l’Etat de s’y soumettre.39
Les deux rôles des Archives d’Etat, patrimonial et de soutien à l’administration, ont tout intérêt à se combiner et à former un tandem symbiotique: un «records management-archives continuum».40 Les Archives doivent se faire interdisciplinaires et multicompétentes, pourquoi pas sur le modèle canadien, où «d’une archivistique de survie, elle est devenue une archivistique d’intervention, structurée et articulée».41
Enfin, les Archives ne devraient-elles pas directement dépendre des plus hautes instances du pouvoir, que ce soit à l’Etat ou au sein d’une entreprise privée? A Fribourg, il est actuellement question que les AEF quittent la Direction de la culture pour rejoindre la Chancellerie. On pourrait y voir le signe encourageant d’une prise de conscience et d’un souci d’adaptation à cette évolution et de renversement des perspectives. Reste à savoir si les AEF parviendront à jouer sur les deux tableaux; c’est ce qu’on souhaite le plus ardemment, non seulement aux archivistes (et records managers) des AEF, mais aussi à leur «clientèle», qu’il s’agisse des différents services de l’Etat ou des particuliers, qu’ils soient férus d’histoire ou de généalogie, afin que tous en ressortent gagnants, la culture comme la garantie de transparence des activités de l’Etat, et donc la démocratie.