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Pieds défectueux.

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Table des matières

Toutes les défectuosités du pied sont congénitales ou acquises. Quelle que soit leur origine, si une intervention intelligente du maréchal ne parvient pas toujours.à les guérir, le plus souvent elle peut pallier les défauts et augmenter l’aptitude au travail.

On divise les pieds défectueux en quatre groupes:


PIED GRAND. — Le pied grand est celui qui est trop volumineux par rapport au corps qu’il supporte et à la taille du sujet. Il se rencontre surtout sur les chevaux du Nord. Sa forme est généralement bien arrondie, avec une sole creuse et une fourchette forte; la corne manque surtout de résistance.

Le cheval est maladroit, lourd dans ses allures, exposé à buter et à se couper.

PIED PETIT. — Se rencontre principalement chez les chevaux de race fine et méridionale. Il est étroit, creux, insuffisamment développé par rapport aux autres parties du corps; il est souvent sensible, délicat, exposé aux boiteries; la corne pousse lentement, est souvent mince, sèche, cassante.

PIEDS INÉGAUX. — Cette défectuosité est assez rare, mais souvent héréditaire et généralement grave. Elle indique que le pied le plus petit a peut-être été trop paré ; ce qui semble plus certain, c’est que le cheval a déjà boité de ce pied, boite ou boitera probablement.

PIED PLAT. — Le pied plat n’a pas le creux du beau pied; il est grand, la sole plane et peu épaisse, la paroi évasée, les talons bas et souvent écartés, les barres inclinées et la fourchette développée (fig. 21).

Fig. 21. — Pied plat.


Fig. 22. — Pied comble.


Le pied est dit plein lorsque la concavité de la sole a disparu entièrement.

Il devient comble (fig. 22) quand la sole se bombe, s’amincit et dépasse le bord plantaire de la murai le. Il peut aussi arriver que la sole présente des saillies bien circonscrites, véritables bosses, d’où la désignation de pied à oignons.

Les pieds plats, pleins, combles, à oignons, sont souvent sensibles, délicats, sujets à la bleime, à la foulure de la sole et à la boiterie; ils exposent le cheval à se faire des atteintes.

PIED HAUT. — Appelé encore mulage, en raison de sa forme qui rappelle celle du pied de mulet; il a la paroi haute, les quartiers aplatis et verticaux, la muraille et la sole peu épaisses. Le maréchal doit éviter de confondre le pied long et le pied haut, ce dernier ayant toujours peu de corne à enlever.

Le pied bas, au contraire, est celui qui manque de hauteur dans toutes les parties de la paroi; il est souvent sensible et mérite de ne pas être confondu avec un pied trop court, parce que trop paré ou trop usé.

PIED A PINCE LONGUE. — Cette région du sabot est allongée; le pied est aplati et mince en quartiers, les talons souvent fuyants et la sole généralement très mince dans la région de la pince. Il expose le cheval à buter.

PIED A TALONS HAUTS. — Les talons ont une hauteur disproportionnée avec celle de la pince; la sole est creuse, la fourchette élevée, souvent la paroi manque d’obliquité et parfois les talons sont inclinés et fuyants. On désigne encore ce pied défectueux sous le nom de pied de bouc (fig. 23).

PIED A TALONS BAS. — Plus commun que le précédent, il a pour caractéristique d’avoir les talons bas — moins de la moitié de la hauteur de la pince — la pince longue et inclinée, la sole plate, la corne faible et poussant peu. Il est exposé aux bleimes (fig. 24).

Le pied à talons fuyants est celui dont les talons sont plus inclinés d’arrière en avant que la pince et trop inclinés également de dehors en dedans, de sorte qu’ils rentrent pour ainsi dire sous le pied; c’est l’exagération du défaut des pieds à talons bas avec plus d’inconvénients encore, car il arrive quelquefois que les talons portent plus ou moins par la face externe de la muraille, ce que les maréchaux appellent talons roulés ou renversés, défectuosilé très grave.

Fig. 23. — Pied à talons hauts.


Fig. 24. — Pied à talons bas.


Fig. 25. — Pied à talons serrés.


PIED A TALONS SERRÉS ET PIED ENCASTELÉ. — Ces déformations se remarquent principalement sur les pieds de devant, et elles sont souvent le résultat de la mauvaise ferrure ou du repos prolongé à l’écurie (fig. 25).

Fig. 26. — Pied encastelé.


Le pied à talons serrés est généralement petit, avec les talons plus ou moins rentrés, se portant l’un vers l’autre, la fourchette un peu amaigrie et étranglée dans la région des glomes. Mais, lorsque la déformation des parties postérieures du sabot s’étend jusqu’aux quartiers, le bourrelet s’aplatit, la sole se creuse, les barres se redressent, la fourchette diminue de volume en laissant suinter un liquide fétide et le lacunes disparaissent: c’est le pied encastelé, affection toujours grave, qui fait souvent boiter, et dont la cause initiale est presque toujours une atrophie du coussinet plantaire, conséquence de l’inaction de cet organe important de l’amortissement des chocs et de l’élasticité du pied (fig. 26).

Il existe plusieurs variétés de pieds à talons serrés ou encastelés. Ils peuvent être serrés sur toute leur hauteur, plus serrés en haut qu’en bas, ou, au contraire, plus serrés en bas qu’en haut; d’autres fois il n’y qu’un talon serré, ordinairement l’interne. Lorsqu’un des talons est plus serré que l’autre, il remonte parfois sur ce dernier en haut et en arrière. On dit alors le pied à un talon chevauché.

Fig. 27. — Pied panard.


Les pieds à talons serrés ou encastelés poussent peu, la corne est dure et cassante; ils sont prédisposés aux bleimes et aux seimes.

PIED DE TRAVERS. — Ce pied a un aplomb défectueux parce qu’il a été trop paré par le maréchal sur un côté ou que, déferré, l’usure de la corne s’est faite irrégulièrement. Le pied, en penchant du côté le plus bas, surcharge le quartier, qui se resserre et finit par chevaucher le talon opposé.

PIED PANARD ET PIED CAGNEUX. — Le pied panard a la pince tournée en dehors; le quartier du dehors est fort et évasé ; celui du dedans plus faible est exposé à se resserrer et souvent le talon de ce côté chevauche celui du dehors (fig. 27).

A un membre panard doit toujours correspondre un pied panard et, dans ce cas, ce n’est pas un défaut. Il n’en serait pas de même si, a l’extrémité d’un membre d’aplomb ou cagneux existait un pied panard. Ce grave défaut devrait immédiatement être combattu par une parure et une ferrure rationnelles.

Le pied cagneux, plus rare que le précédent, a la pince tournée en dedans; le quartier du dedans est fort et un peu évasé ; celui du dehors est plus faible et resserré. Il ne peut être considéré comme une défectuosité qu’au bout d’un membre droit ou panard. Le cheval cagneux est moins Exposé à se couper avec la mamelle ou la partie antérieure du quartier que celui qui est panard.

Fig. 28 — Pied pinçard.


Fig. 29. — Pied rampin.


PIED PINÇARD ET PIED RAMPIN. — Le pied pinçard a la pince courte et droite; les talons, hauts et écartés, ne posent pas sur h sol, l’appui s’effectuant principalement en pince. Ce défaut est commun aux pieds de derrière, exceptionnel aux pieds de devant; il est plus fréquent sur l’âne et le mulet que sur le cheval. Il expose aux seimes en pince et prédispose à la fatigue et à l’usure prématurée (fig. 28).

Le pied rampin beaucoup plus rare, n’est autre chose que l’exagération du pinçard; la pince est non seulement droite, mais renversée en avant, de telle manière que pendant la marche, le devant de la paroi s’use en traînant sur le sol, en rampant si l’on peut dire; les talons sont généralement très hauts (fig. 29).

PIED GRAS ET PIED MAIGRE. — Le pied gras, habituellement de couleur blanche, a la corne molle, sans consistance, facile à entamer avec le rogne-pied. L’épaisseur de la sole et de la paroi, souvent forte, peut cependant varier beaucoup. La paroi se dérobe facilement, les clous tiennent mal, ce qui rend la ferrure peu solide.

Fig. 30. — Pied cerclé.


Le pied maigre a la corne mince, sèche et cassante, la fourchette petite et remontée; il pousse peu et se dérobe fréquemment. Toujours délicat à ferrer parce que souvent sensible.

PIED CERCLÉ. — Le pied cerclé est celui qui présente à la surface de la paroi des saillies et des sillons étagés, la contournant d’un talon à l’autre (fig. 30). Les sillons sont plus ou moins accusés et n’ont pas toujours la même signification: quand ils sont petits, peu accusés et régulièrement espacés sur les quatre sabots, ils indiquent un changement dans l’alimentation, dans l’état de santé général ou le service; si les cercles sont forts, nombreux, irréguliers, ils accusent un état maladif des parties sensibles du pied qui en est porteur, la fourbure ou l’encastelure généralement.

PIED DÉROBÉ. — Le pied dérobé a le bord inférieur de la paroi irrégulier, déchiqueté, éclaté par places.

De bons pieds peuvent se dérober quand ils restent trop longtemps déferrés, ou que la ferrure est trop souvent renouvelée; de même les clous brochés trop bas, l’emploi de clous à lame forte, l’abus de fers portant un trop grand nombre d’étampures et l’arrachement accidentel du fer sont susceptibles de dérober le pied. Cette défectuosité se rencontre surtout sur les pieds à mauvaise qualité de la corne; pieds gras, maigres, à paroi séparée de la sole, à corne blanche, etc.

PIED A PAROI SÉPARÉE DE LA SOLE. — Ce défaut consiste en une désunion de la paroi et de la sole, tantôt limitée, tantôt existant sur toute la périphérie de la région plantaire, quelquefois assez profonde pour qu’il y ait séparation complête entre ces deux parties du sabot. Le pied devient dans ce dernier cas sensible, et cette défectuosité acquiert une certaine gravité.

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