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1° Aplombs des membres.

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Table des matières

Le cheval étant au repos, sur un terrain horizontal, on juge de la régularité ou de l’irrégularité des aplombs, en abaissant par la pensée certaines lignes verticales, partant de différents points du corps jusqu’ au sol.

MEMBRES ANTÉRIEURS, VUS DE PROFIL. — Deux lignes verticales servent à déterminer les aplombs: l’une, A, abaissée par la pensée de la pointe des épaules jusqu’au sol doit tomber à environ 10 centimètres en avant de la pince; la seconde, B, partant du tiers postérieur du sommet de la face externe de l’avant-bras, doit partager également le genou, le canon et le boulet et tomber à quelques travers de doigt en arrière des talons (fig. 31).

Quand ces deux conditions sont réunies, le cheval a un aplomb régulier, normal: le paturon a une bonne inclinaison; le poids du corps supporté par l’articulation du pied est réparti dans une juste proportion entre le ligament suspenseur du boulet et les tendons fléchisseurs du pied d’une part et les rayons osseux d’autre part; il y a équilibre de soutien entre ces deux parties du membre.

Le cheval est dit campé du devant, si la ligne A (fig. 32) tombe près du sabot. Ce défaut expose à la foulure des talons et aux tiraillements des tendons; il dénote aussi des talons sensibles, l’animal cherchant à soulager ses pieds souffrants en reportant une partie du poids sur les membres postérieurs.

Fig. 31. — Aplomb normal.


Fig. 32. — Camp du devant.


Fig. 33. — Sous lui du devant.


Il est sous lui du devant, si la ligne A (fig. 33) touche le sol à une distance supérieure à 10 centimètres de la place. Cette direction défectueuse surcharge les membres antérieurs et expose le cheval à buter et à forger.

Fig. 34. — Brassicourt, arqué.


Fig. 35. — Genou creux.


Si le genou est trop en avant de la ligne B et que cette conformation soit d’origine congénitale, le cheval est dit brassicourt (fig. 34). Au contraire, lorsqu’elle résulte de l’usure, on dit qu’il est arqué.

Fig. 36. — Court-jointé.


Fig. 37. — Long-jointé.


Le genou peut encore être trop en arrière de cette même ligne verticale, on l’appelle dans ce cas, effacé, creux, de mouton (fig. 35). Ce défaut expose l’animal à buter et à se couronner.

Quand la ligne B tombe trop près des talons, le cheval est court et droit-jointé (fig. 36). Ce redressement des paturons reporte le poids du corps sur les parties osseuses de la région, en soulageant les tendons fléchisseurs du pied et le suspenseur du boulet; il prédispose aussi à porter le boulet en avant; on dit que le cheval est bouleté dans ce dernier cas.

Si la ligne verticale tombe trop en arrière des talons, le membre est long et bas-jointé (fig. 37). Ce défaut est grave parce que, contrairement au cas précédent, les tendons recevant un excès de pression se fatiguent rapidement, ce qui amène promptement une ruine des extrémités du membre.

Fig. 38. — Membres d’aplomb.


Fig. 39. — Trop ouvert du devant.


Fig. 40. — Serré du devant.


MEMBRES ANTÉRIEURS, VUS DE FACE. — L’aplomb est régulier, normal, quand une verticale abaissée de la pointe de l’épaule partage le membre en deux parties égales (fig. 38).

Les membres, tout en ayant une direction verticale, peuvent être en dehors de la ligne d’aplomb; eu odit que le cheval est trop ouvert du devant. Cet conformation n’est pas un défaut puisqu’elle est l’indice d’une grande largeur de la poitrine.

Mais, l’animal est dit trop ouvert par en bas, si les membres, tout en étant en dehors de la ligne d’aplomb, sont en même temps plus écartés à leur extrémité inférieure que supérieure. Cette défectuosité indique une poitrine étroite; en outre, le quartier interne de chaque pied est d’autant plus surchargé que l’obliquité des membres est plus grande (fig. 39).

Quand les membres sont en dedans de la ligne d’aplomb, le cheval est serré du devant. Il peut aussi être serré du devant par en bas, défaut habituellement lié à une poitrine étroite (fig. 40).

Le cheval est panard des membres, lorsque ceux-ci sont tournés en dehors et les coudes rapprochés de la poitrine. La déviation, au lieu d’intéresser les membres dans toute leur hauteur, peut ne commencer qu’à partir du genou et du boulet; mais, dans tous les cas, elle entraîne toujours avec elle le paturon et le pied. C’est pourquoi il doit toujours exister un pied panard à l’extrémité d’un membre panard (fig. 41).

Un ouvrier maréchal ferait preuve d’ignorance si, à l’aide d’une parure défectueuse du pied, il croyait pouvoir corriger l’aplomb des membres; il ne peut que pallier le défaut.

Si le genou est en dedans de la ligne d’aplomb et en même temps convexe du côté interne, on l’appelle genou de bœuf. Cette conformation vicieuse détermine une déviation du pied en dehors. Le cheval billarde, se fatigue vite, est exposé à se contusionner et à se couper.

Le cheval est dit cagneux des membres, quand ces derniers sont tournés en dedans, la pince des pieds légèrement rapprochée, les coudes écartés de la poitrine. Comme pour l’animal panard, la déviation peut s’étendre à tout le membre ou seulement ne commencer qu’à partir du genou ou du boulet (fig. 42). Toujours à l’extrémité d’un membre cagneux doit se trouver un pied cagneux, qu’il ne faut pas songer à redresser.

Lorsque le genou est en dehors de la ligne d’aplomb et qu’il est convexe du côté externe, on le dit genou cambré ; il a les mêmes inconvénients que le genou de bœuf, par son manque de solidité à l’appui.

Fig. 41. — Panard des membres.


Fig.42 — Cagneux des membres.


MEMBRES POSTÉRIEURS, VUS DE PROFIL. — Les membres de derrière sont bien d’aplomb, quand une verticale abaissée de la pointe de la fesse rencontre la pointe du jarret et longe la face postérieure du canon avant d’arriver au sol (fig. 43).

Si les membres sont inclinés en avant et que la ligne tombe en arrière, le cheval est sous lui du derrière. Cette fausse direction, correspondant généralement à des jarrets coudés, est une cause de surchage pour les membres postérieurs, de fatigue et de tares pour les jarrets et les boulets; de plus, elle diminue les allures et expose au forger (fig. 44).

Quand, au contraire, la même ligne d’aplomb tombe en avant du jarret et du canon, l’animal est campé du derrière. Cette déviation du membre en arrière, qui coïncide avec le jarret droit, a l’inconvénient de reporter un excès de poids sur l’avant-main (fig. 45).

Fig. 43. Aplomb normal.


Fig. 44. Sous lui de derrière.


Fig. 45. Campé du derrière.


Les aplombs des paturons postérieurs peuvent être, comme ceux de devant, longs et bas-jointés, courts et droit-jointés; mais, ces défauts sont moins fréquents et moins graves que sur les membres antérieurs.

MEMBRES POSTÉRIEURS, VUS DE DERRIÈRE. — Une verticale abaissée de la pointe de la fesse doit diviser la partie inférieure de chaque membre, à partir du jarret, en deux parties égales.

Si le membre, dans son ensemble, se porte en dehors de cette ligne d’aplomb, le cheval est trop ouvert du derrière.

Lorsque le membre est en dedans, le sujet est serré du derrière, défectuosité qui prédispose le cheval à se croiser, à se couper et à faire des fautes pendant la marche, par suite du manque de solidité de l’appui.

Fig. 46. Panard du derrière.


Fig. 47. Crochu ou jarretier.


Fig. 48. Cagneux du derrière, bancal.


Enfin, les membres postérieurs peuvent être aussi panards et cagneux. On dit que le cheval est panard du derrière (fig. 46) quand les membres sont tournés en dehors et les pointes des jarrets plus ou moins rapprochées; si ce vice de conformation est très accusé, le sujet est qualifié clos, jarretier ou croehu du derrière (fig. 47).

Il est dit cagneux du derrière lorsque les membres sont déviés en dedans et la pointe des jarrets en dehors (fig. 48).

La panardise, comme la cagnardise peuvent s’étendre à tout le membre, ou ne commencer qu’à partir du jarret ou du boulet. Le cheval panard du derrière se berce en marchant, commet des fautes et ne peut soutenir un travail fatigant, sans voir apparaître des tares précoces aux jarrets. Quant à celui qui est cagneux, son pied pivote sur le sol, ses jarrets vacillent et l’appui est irrégulier.

Manuel du maréchal-ferrant

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