Читать книгу Manuel du maréchal-ferrant - J. Allarousse - Страница 7

A. Parties internes du pied.

Оглавление

Table des matières

Ces parties comprennent: les os du pied, l’articulation du pied, l’appareil tendineux et l’appareil d’amortissement; toutes ces parties sont recouvertes d’une enveloppe de chair.

Os du pied. — Au nombre de trois: l’os du pied ou troisième phalange, l’os naviculaire ou petit sésamoïde, et l’os de la couronne ou deuxième phalange (fig. 1).

Fig. 1. — Os du pied du cheval (Chauveau et Arloing). — B, deuxième phalange: 4, cavités de l’extrémité supérieure; 5, surface de glissement dé la face postérieure; 6, extrémité inférieure. — C, troisième phalange: 7, surface articulaire supérieure; 8. apophyse basilaire; 9, apophyse rétrossale; 10, éminence patilobe; 11, scissure pré-plantaire; 12, scissure plantaire aboutissant à l’entrée du sinus semi-lunaire. — F, Petit sésamoïde.


1° L’os DU PIED a la forme du sabot; autour de lui se groupent toutes les parties internes du pied.

Sa face antérieure, convexe d’un côté à l’autre, criblée de petits orifices vasculaires, recouverte par la chair feuilletée, correspond à la paroi du sabot.

Sa face supérieure forme avec la face inférieure de l’os de la couronne et le petit sésamoïde l’articulation du pied.

Fig. 2 — Os du pied du cheval (face inférieure). — 1, éminence pyramidale; 2, scissures plantaires; 3, trous plantaires; 4, crête demi-lunaire; 6, bord inférieur.


Sa face inférieure, encore appelée face plantaire (fig. 2), creusée en voûte, est divisée en deux parties par une crête semi-lunaire, sur laquelle vient s’insérer en s’élargissant le tendon fléchisseur profond des phalanges.

A son bord supérieur, l’os du pied présente en son milieu une saillie, l’éminence pyramidale, qui donne attache au tendon extenseur des phalanges.

Le bord inférieur, mince, tranchant, a la forme du contour du pied.

Le bord postérieur, un peu concave, présente une surface articulaire, en rapport avec l’os naviculaire.

L’os du pied présente encore deux extrémités ou prolongements latéraux, formant deux saillies dirigées en arrière, divisées chacune par une échancrure en deux parties, l’une supérieure appelée apophyse basilaire et l’inférieure apophyse rétrossale, sur lesquelles s’implantent les cartilages complémentaires de l’os du pied.

2° L’os NAVICULAIRE ou petit sésamoïde (fig. 1) est un petit os allongé, aplati de dessus en dessous en forme de navette; situé en dessous de la troisième phalange, il complète en arrière l’articulation du pied et sert aussi de surface de glissement au tendon fléchisseur profond des phalanges.

3° L’OS DE LA COURONNE, ou deuxième phalange (fig. 1) n’appartient au sabot que par sa moitié inférieure, qui contribue à former l’articulation du pied. C’est un os court, aplati d’avant en arrière; sa face antérieure donne attache au tendon extenseur des phalanges, et la postérieure, lisse dans sa partie supérieure, sert de surface de glissement au tendon fléchisseur profond.

Articulation du pied. — Formée par la face supérieure de l’os du pied, le petit sésamoïde et la face inférieure de l’os de la couronne, cette jointure est solidement assujettie par cinq ligaments: un ligament impair fixe le petit sésamoïde à la crête semi-lunaire de la troisième phalange; deux ligaments latéraux antérieurs unissent cette dernière à l’os de la couronne, et deux autres ligaments latéraux postérieurs établissent l’union de la deuxième phalange à l’os naviculaire (fig. 3).

A l’intérieur de l’articulation, une membrane synoviale, en sécrétant un liquide jaune clair, huileux, appelée synovie, lubréfie les surfaces articulaires et facilite leur glissement les unes sur les autres.

Fig. 3. — Articulation du pied.


Appareil ligamenteux et tendineux. — 11 comprend: le ligament suspenseur du boulet et 1 s tendons extenseur et fléchisseurs du pied (fig. 4).

LIGAMENT SUSPENSEUR DU BOULET. — Son rôle principal est de s’opposer à l’affaissement du boulet. Il ne participe qu’indirectement à la contention de l’articulation du pied en envoyant deux brides fibreuses de renforcement au tendon extenseur antérieur des phalanges.

Fig. 4. — Tendons et Synoviales du membre antérieur (Chauveau et Arloing). Ea, extenseur antérieur des phalanges; Ls, ligament suspenseur du boulet; Fp, fléchisseur profond des phalanges; 5, culs-de-sac dela synoviale de l’articulation du boulet; 6,7,8, culs-de-sac de la gaine grande sésamoïdienne; 9, extrémité inférieure de la même gaine.


Fig. 5. — Coupe médiane de la région digitée (H. Bouley). — 1, os du canon; 2, première phalange; 3, deuxième phalange; 4, troisième phalange; 5, os naviculaire; 6, extenseur antérieur de3 phalanges; 7, tendon perforant; 8, tendon perforé ; 9, peau; 10, bourrelet; 11, chair feuilletée; 12, insertion du coussinet plantaire sous l’os du pied; 13. enveloppe du coussinet plantaire; 14, coussinet plantaire; 15, muraille (paroi); 16, sole; 17, fourchette.


TENDONS EXTENSEUR ET FLÉCHISSEURS. — La contraction des muscles de la partie supérieure des membres assure, par l’intermédiaire des tendons qui s’attachent en avant ou en arrière des os du pied, les mouvements de flexion et d’extension du sabot. Les tendons peuvent aussi être considérés comme des ligaments supplémentaires de l’articulation du pied.

L’extenseur antérieur des phalanges s’élargit à son extrémité inférieure, en s’insérant solidement sur l’éminence pyramidale de la troisième phalange; sur les côtés il s’unit au bord des ligaments latéraux antérieurs de l’articulation.

11 existe deux tendons fléchisseurs des phalanges, mais seul le tendon du fléchisseur profond, appelé encore perforant, est intéressant en maréchalerie, parce que, après avoir passé sur la face postérieure de la deux ème phalange, il s’élargit progressivement, s’infléchit sur la surface de glissement du petit sésamoïde et vient s’insérer sur la crête semi-lunaire de l’os du pied en prenant le nom d’aponévrose plantaire.

Petite gaine sésamoïdienne. — Le pied présente, en outre de la synoviale articulaire dont il a déjà été fait mention, une petite gaine sésamoïdienne (fig. 5) qui favorise le jeu du tendon perforant. Elle est située au centre du sabot, en arrière de la troisième phalange, entre l’os naviculaire et l’aponévrose plantaire dont elle facilite le glissement sur la face inférieure du petit sésamoïde.

Appareil d’amortissement et d’élasticité. — Il se compose du coussinet plantaire et de deux fibro-cartilages complémentaires de l’os du pied.

COUSSINET PLANTAIRE (fig. 6). — Le coussinet planaire a la forme d’un gros coin de tissu fibreux mélangé de fibres élastiques, situé sous le pied et enclavé entre les deux fibro-cartilages.

Sa face supérieure, moulée sur l’aponévrose plantaire du tendon fléchisseur du pied, est séparée de ce tendon par l’enveloppe membraneuse, tunique propre, du coussinet plantaire.

Sa face inférieure, recouverte par le tissu velouté, présente en son milieu une lacune médiane limitée par deux reliefs arrondis formant, dans leur ensemble, le corps pyramidal. Autour de la lacune médiane se trouvent rassemblées des glandes sudoripares qui, lorsqu’elles sont irritées, déterminent la pourriture de la fourchette.

Ses faces latérales sont en contact avec la face interne des cartilages.

La base du coussinet plantaire recouverte par la peau est divisée en deux renflements par une dépression; ce sont les bulbes du coussinet plantaire.

Fig. 6. — 1, coussinet plantaire; 2, brides fibreuses qui unissent le coussinet plantaire au cartilage; 3, fibres élastiques; 4, brides fibreuses qui s’attachent sur l’os du paturon; 5, ligament de soutien du| tendon perforant: 6, ligament de soutien du tendon perforé ; 7, perforé ; 8,perforant; 9, suspenseur du boulet; 10, face plantaire sur laquelle vient se fixer, par des brides fibreuses, le coussinet plantaire.


Son sommet ou pointe correspond à la pointe de la fourchette et s’avance légèrement en avant de la crête semi-lunaire de l’os du pied.

FIBRO-CARTILAGE (fig. 7). — Les fibro-cartilages sont situés sur les côtés de l’os du pied et unis par leur face interne au coussinet plantaire; ils complètent en arrière l’os du pied. Ils ont été comparés à deux ressorts cartilagineux aplatis, convexes à leur face extérieure et concaves à leur face interne; par leur bord inférieur, ils se fixent sur les prolongements de la troisième phalange; le bord supérieur restant libre, le postérieur arrondi et en contact avec les bulbes du coussinet plantaire, forme les bulbes cartilagineux du talon.

Fig. 7. — Cartilage, face externe. — a, cartilage; b, bord supérieur; c, bord postérieur; e, tendons fléchisseurs; f, tendon extenseurs; g, os du pied; h, apophyse rétrossale.


Les cartilages des pieds de devant sont toujours plus forts et plus développés que ceux des pieds de derrière; ils sont aussi plus volumineux en dedans qu’en dehors.

Avec l’âge, il s’ossifient souvent pour donner naissance à la forme cartilagineuse.

Enveloppe de chair.

L’enveloppe de chair forme un manchon moelleux qui recouvre toutes les parties internes du pied, et extérieurement elle s’unit intimement à chacun des articles de l’enveloppe cornée qui constituent le sabot proprement dit. Elle doit son nom à sa couleur rouge, qui la fait ressembler à la chair. Sa fonction principale est de sécréter la corne.

Fig. 8. — Bourrelet et chair feuilletée. — 1, bourrelet périoplique; 2, bourrelet principal; 3, tissu feuilleté ; 4, villosités de l’extrémité inférieure des feuillets.


L’enveloppe de chair se divise en trois parties: bourrelet, chair feuilletée et chair veloutée.

Bourrelet. — Le bourrelet situé au bord supérieur du sabot, doit son nom à sa forme renflée et en corniche (fig. 8). Il se subdivise en bourrelet principal et bourrelet périoplique.

Le bourrelet principal, gros bourrelet, matrice de la paroi, représent) un gros renflement de chair, plus ou moins saillant, logé dans la gouttière circulaire du bord de la paroi et dont les extrémités se replient en arrière de chaque côté du coussinet plantaire pour venir se confondre avec le tissu velouté, à la terminaison des barres; son épaisseur et sa hauteur diminuent progressivement d’avant en arrière. A sa surface, on remarque une infinité de villosités, prolongements filamenteux qui pénètrent dans la gouttière de la paroi par une multitude d’orifices, origine des tubes cornés.

Le bourrelet périoplique, situé au-dessous du précédent, est un petit cordon circulaire qui sécrète le périople, sorte de vernis protecteur recouvrant extérieurement la muraille. Un petit sillon le sépare du gros bourrelet (fig. 8).

Chair feuilletée (fig. 8). — La chair feuilletée, désignée encore sous le nom de chair cannelée, podophylle, tissu podophylleux, recouvre toute la face antérieure et convexe de l’os du pied et, comme la paroi, se termine en arrière par deux pointes repliées de chaque côté du coussinet plantaire.

A sa surface sont disposés cinq à six cents feuillets parallèles qui descendent en ligne droite du bourrelet au bord inférieur de la troisième phalange. Ces feuillets ou cannelures s’engrènent intimement avec les feuillets de corne de la face interne de la paroi, et pour que leur adhérence soit encore plus grande, ils portent à leur surface une centaine de plissements qui donnent à chaque feuillet, vu au microscope, l’aspect d’une feuille de fougère (fig. 9).

Chair veloutée (fig 10). — Elle recouvre tout le dessous de l’os du pied et du coussinet plantaire; elle même est recouverte par la sole et la fourchette.

Fig. 9. — Union de la chair feuilletée avec la paroi. — 1, coupe de la paroi; 2, feuillet de corne; 3, feuillet de chair; 4, plissements des feuillets de chair; 5, tube corné de la paroi.


La chair veloutée ou encore tissu velouté, doit son nom à une multitude de fines villosités qui lui donnent l’aspect du velours; sa fonction est de sécréter la corne de la sole et de la fourchette.

Fig. 10. — Chair veloutée. — 1, chair feuilletée de la barre; 2, chair veloutée de la sole; 3, chair veloutée de la fourchette; 4, lacune médiane de la fourchette; 5. bourrelet, périoplique se réunissant à la fourchette de chair.


Vaisseaux et nerfs du pied. — L’os du pied et toute son enveloppe de chair sont desservis par d’abondants vaisseaux artériels et veineux, se divisant et se subdivisant à l’infini dans toutes les parties intérieures du sabot. C’est grâce à cette circulation extrêmement active qu’est dû l’entretien de la chaleur nécessaire à la sensibilité exquise dont le pied du cheval est doué ; de nombreux filets nerveux accompagnent les vaisseaux dans toutes leurs ramifications.

Manuel du maréchal-ferrant

Подняться наверх