Читать книгу Manuel du maréchal-ferrant - J. Allarousse - Страница 4

PRÉFACE

Оглавление

Table des matières

Tous les ouvriers intelligents, à quelque métier qu’ils appartiennent, peuvent constater chaque jour qu’il leur manque le premier et le plus indispensable des outils, celui qui apprend à manier tous les autres, le seul qui ne soit pas un serviteur inerte, mais au contraire et tout ensemble un maître accompli, un guide éprouvé, un conseiller fidèle et désintéressé. Cet outil, c’est le livre. Vous le chercherez en vain à l’heure actuelle, chez le maréchal-ferrant, chez le maçon ou le menuisier du village. A la ville même, chez la plupart des petits patrons ou des contremaîtres, il est très rare, sinon introuvable.

Cette lourde faute n’est nullement imputable à nos travailleurs, car ils aimeraient à lire et à relire des livres faits pour eux, à leur mesure, et écrits dans leur langue. On n’y a pas sonné ; non pas évidemment que nous manquions de grands savants ni d’éminents professeurs, mais leurs gros livres sont inabordables et inintelligibles pour les travailleurs manuels. L’ouvrier, l’employé le mieux doué n’est condamné que trop souvent à devenir un manœuvre routinier ou un rouage inconscient:on le confine dans un travail jalousement spécialisé, on lui interdit toute initiative, on tue en lui le goût du travail bien compris, bien vu d’ensemble, et du même coup on tarit pour lui toute source de profit légitime et rémunérateur.

Il n’y a que deux remèdes, et l’on a trop tardé à les employer: c’est le cours professionnel, et c’est le livre professionnel. D’ailleurs, ils se confondent et se complètent, car le cours est en somme un livre récité et l’expliqué à haute voix par un maître, et le livre est un cours écrit.

L’enseignement professionnel est en voie d’orgasation, mais son installation demandera beaucoup de temps et d’argent. C’est seulement une infime minorité parmi nos travailleurs qui pourra en bénéficier dans les grandes villes. Ses bienfaits ne pourront pas, d’ici longtemps, parvenir jusqu’au grand peuple des ouvriers déjà vieillis dans le métier et disséminés de tous côtés au fond de nos provinces.

Pour eux, il n’y a qu’un recours: le livre, le livre bien fait, qu’on a toujours sous la main, qui-est toujours prêt à répondre, qui a prévu toutes les difficultés et sait les résoudre d’une façon claire, le livre abondamment illustré qui montre le maniement de chaque outil, expose les tours de main, le livre qui joint à un savoir solide le savoir-faire qui est tout aussi indispensable.

C’est ce livre que la Bibliothèque professionnelle offre à tous les travailleurs.

Chacun des 150 volumes qui composent cette Encyclopédie du travail national a été écrit par un spécialiste. Mais ce spécialiste ne s’est pas borné à travailler dans son cabinet et sur les livrés: il s’honore d’avoir pratiqué lui-même et pendant de longues années le travail qu’il enseigne maintenant à ses jeunes camarades. Les ingénieurs, les chefs d’atelier, les professeurs qui ont mis dans ces petits livres le meilleur de leur expérience ont manié les outils dont ils parlent; ils ont eux-mêmes frappé sur l’enclume, charpenté ou menuisé le bois, ajusté des pièces ou conduit des machines. Quels que soient leurs titres, le nom qui leur convient le mieux, c’est encore celui de «maître-ouvrier».

Avec eux, grâce à eux, et comme eux, tout ouvrier, tout employé peut devenir, lui aussi, un maître dans sa partie. La plus belle récompense des auteurs de la Bibliothèque professionnelle sera justement d’avoir ouvert les portes de la maîtrise à tous ceux qui voudront s’en rendre dignes.

RENÉ DHOMMÉE,

Inspecteur général de l’Enseignement

technique..

Manuel du maréchal-ferrant

Подняться наверх