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L’ANGE GARDIEN.

Table des matières

PAR EDOUARD VANÉECKOUT.

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Près du lit de sa mère, au fond de son berceau,

Un jeune enfant dormait, comme on dort à son âge,

Lorsque soudain un ange, en l’azur d’un nuage,

A ses yeux apparut, resplendissant et beau.

Sur son front blanc et pur rayonnait une étoile,

Et ses beaux cheveux blonds descendant, comme un voile,

Sur ses pieds enfantins à flots d’or ruisselaient;

D’un bruit harmonieux ses ailes frémissaient;

Sur ses lèvres errait un céleste sourire,

Et ses doux yeux d’azur sur l’enfant qu’il admire,

Planant avec amour, semblaient le protéger.

Puis, auprès du berceau posant son pied léger

Et penchant, gracieux, son céleste visage:

«Enfant, lui disait-il, oh! regarde-moi bien!

De ta vie, ici-bas, je suis l’Ange Gardien;

Tous tes jours, avec moi, couleront sans nuage,

Et tes ans se suivront sans amener de pleurs,

Ne laissant recueillir à ta main que des fleurs,

Ôtant devant tes pieds de ce monde la fange,

Je te protégerai, je serai ton bon ange.

Lorsque parfois, enfant, tu sens dans tes cheveux

Passer légèrement la brise qui soupire,

C’est mon souffle, pareil au souffle du zéphyre,

Qui, pour te caresser, descend du haut des cieux;

Puis, lorsque t’effleurant, légère, de son aile,

Tu sens, auprès de toi, la rapide hirondelle

Qui passe et dans les airs s’envole loin de toi,

Dans l’odorant parfum des iris de la plaine,

Dans les échos mourants des ailes du phalène,

Enfant, c’est encor moi, c’est moi, c’est toujours moi!

Quand, avec les saisons qui glissent sur ta tête,

Ton oublieuse enfance aura fui sans retour,

Inondant ton front pur des flots de mon amour,

C’est moi qui, de tes jours ferai des jours de fête;

Je te suivrai toujours, toujours planant sur toi,

Tu sentiras frémir mon aile tutélaire...

Car Dieu qui t’aime, enfant, propice à ma prière,

De ta vie en ce monde, a fait deux parts: à moi

Il donna la douleur et te laissa la joie.

Garde-la, mon enfant, sois heureuse, parcours,

En la semant de fleurs la belle et douce voie

Que le ciel t’a tracée. Entraînée au long cours

Du fleuve de la vie, en saluant ses rives

De tes cris de bonheur, des plus beaux de tes jours,

Laisse couler en paix les heures fugitives...

Va, l’on pleure assez tôt; assez tôt de tes yeux

Se ternira l’azur sous un voile de larmes;

Assez tôt, mon enfant, se flétriront tes charmes.

Je retourne, sur toi, veiller du haut des cieux.

Ce soir, quand de la nuit s’abaisseront les voiles,

Lève les yeux au ciel, regarde les étoiles

En des palais d’azur tout resplendissans d’or,

D’où vers toi, chaque jour, je guide mon essor,

Sous des arbres fleuris aux couleurs éclatantes,

Auprès des séraphins aux ailes chatoyantes,

C’est là qu’est ma demeure, enfant, et souviens-toi

Que toujours de là-haut ton bon ange te voit.

Adieu!!»—Puis, déployant soudain ses blanches ailes

L’ange prit son essor aux voûtes éternelles,

En saluant de loin celui qu’il protégeait.

—Et l’enfant, à l’aurore entr’ouvrant sa paupière,

Aperçut, se penchant sur son berceau, sa mère

Qui, pendant son sommeil, encor sur lui veillait.


Le Dimanche des Enfants

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