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DEUX AMIS

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La tempête grondait encore dans toute sa fureur quand Émilie s’éveilla le lendemain, ce qui n’empêcha pas la petite fille de courir aussitôt à la fenêtre pour voir «à quoi ressemblait le paysage». Hélas! il n’avait rien de séduisant. Des champs détrempés par la pluie s’étendaient à perte de vue, et c’est à peine si l’on distinguait dans le lointain ces montagnes dont le papa d’Émilie lui parlait toujours, et qu’elle s’était imaginées si belles. Elle eut un soupir de désappointement.

«Je m’attendais à mieux, dit-elle à demi-voix; après tout, lorsque le jardin sera fleuri, peut-être la vue y gagnera-t-elle; il y a là de grands arbres qui doivent former une belle allée de verdure. Ah mais! voilà d’où venait le tapage de cette nuit: c’est de ce marronnier dont les grandes branches s’avancent tout près de ma fenêtre et, quand le vent les secoue, viennent heurter contre les vitres. Étais-je assez sotte de m’inquiéter pour si peu!... Ah! si seulement petite mère et Dunie étaient avec moi, je ne me soucierais ni de l’hiver ni de l’été, et je serais heureuse dans n’importe quel pays. Allons, je ne vais pas recommencer à me désespérer; du courage! habillons-nous vite! Je ne sais pas à quelle heure on a l’habitude de déjeuner ici; mais il ne faut pas que je sois en retard, pour le premier jour.»

Ce qui ne l’empêcha pas, en entrant dans la salle à manger, d’être accueillie ainsi par la grand’mère.

«A quelle heure vous levez-vous donc, Émilie? Nous avons fini de déjeuner depuis longtemps.»

C’était bien commencer la journée que de se faire gronder dès la première minute! Elle se promit d’être plus matinale à l’avenir; mais, pour le moment, il n’y avait rien à faire que de baisser la tête et d’expédier son repas en silence.

Elle parcourut ensuite la maison du haut en bas pour se rendre compte de ce local où elle allait demeurer. C’était un grand bâtiment à deux étages, qui s’élevait un peu en dehors du village de Quinnebasset, assez loin de toute habitation; mais Tom, le chien du capitaine, faisait bonne garde, et, d’ailleurs, à Quinnebasset, personne n’avait peur des voleurs. Du côté de la rue, on voyait une cour pavée; à droite, un champ de pommes de terre; à gauche, le jardin plein de fleurs rustiques, pivoines, asters, dahlias, etc., disparus avec les beaux jours. Quelques lauriers-thyms et quelques houx survivaient seuls; mais les autres arbustes ne demandaient qu’un peu de soleil pour se feuiller de nouveau. Par derrière s’étendait un désert de terres labourées, qui, l’été, se changerait en champs de blé et d’avoine. Près de la cuisine se trouvaient le potager, le verger, la grange, l’écurie et la basse-cour. Tout cela avait l’air d’exister depuis des siècles. Grand-papa Howe n’aimait pas les changements; ses biens restaient tels qu’ils les avait reçus des mains de son père, et il n’eut, pour rien au monde, voulu acheter des machines agricoles. Cela pas plus qu’il n’eût consenti à changer sa vache rouge contre une petite vache bretonne ou ses poulets de race commune contre des poules huppées, comme le faisaient bon nombre de ses voisins, qui, eux, reconnaissaient volontiers que certaines choses d’aujourd’hui valent mieux que quelques-unes de celles d’autrefois.

Tel était donc le séjour où Émilie était appelée à vivre. Mais le poète n’a-t-il pas dit:

«Notre vie est telle que nous la faisons nous-même; —nous voyons le monde selon la manière particulière dont nous le regardons.»

Tout dépendait donc d’Émilie elle-même et de ses propres dispositions.

La pluie ne discontinua pas de toute la journée. «Un temps à ne pas mettre un chien dehors,» disait le capitaine; aussi Délice Sanborn ne vint-elle pas, malgré sa promesse. Émilie, abandonnée à elle-même, erra à travers la maison comme une âme en peine. Elle était si triste qu’elle eût volontiers pleuré sans sa volonté bien arrêtée d’être raisonnable.

Heureusement, il y avait pas mal de choses à admirer chez le capitaine Howe. Elle examina les uns après les autres tous les objets rangés dans les armoires vitrées de sa grand’mère: vieille argenterie, porcelaines antiques, souvenirs d’un autre temps ou curiosités rapportées par le capitaine des pays étrangers où il avait voyagé, magots de la Chine, bronzes indiens, amulettes, etc. Mais, où elle trouva le plus de distractions, ce fut au grenier, où les meubles cassés, les chaises boiteuses, les vieux bahuts sculptés, les rouets et les métiers à tisser, avec lesquels ses bisaïeules ou ses trisaïeules avaient confectionné tant de belles pièces de toile, dormaient côte à côte depuis de longues années, sans que personne songeât à troubler leur sommeil.

Cette ressource épuisée, grand-papa, qui était bien disposé, raconta à sa petite-fille des histoires de son jeune temps; mais, le lendemain, il avait ses douleurs rhumatismales et ne se souciait plus de causer. La pluie tombait toujours sans arrêt, et Délice, comme la veille, n’apparaissait pas. Émilie crut que cette journée ne finirait jamais.

Le soir, tandis que grand-papa dormait sur son journal, et que grand’maman dormait, de son côté, sur son tricot, quoiqu’elle ne voulût pas convenir qu’elle eût jamais de pareilles faiblesses, la petite fille s’esquiva sans bruit jusqu’ à la cuisine, où elle trouva Charles et Esther occupés l’un à lire, l’autre à faire de la dentelle au crochet. Tous deux l’accueillirent avec un sourire; évidemment, là, elle était la bienvenue.

«Si vous saviez comme je m’ennuie! s’écria-t-elle. Mais, Carl, continuez votre lecture; je vais causer un peu avec Esther pour me distraire.

— Pourquoi m’appelez-vous Carl? lui demanda le jeune garçon d’un air étonné.

— N’est-ce pas votre nom, puisque vous êtes Hollandais?

— Qui vous l’a dit?

— Délice Sanborn.

— Ah!... Si je viens de la Hollande, continua-t-il avec tristesse, je voudrais bien y retourner! Je m’y trouverais peut-être moins embarrassé qu’ici pour mes leçons.»

Et, d’un mouvement brusque, il ferma son livre.

«Vous avez donc un bien mauvais professeur qu’il ne sait pas vous les expliquer? reprit Émilie.

«POURQUOI M’APPELEZ-VOUS CARL?»


— Moi, un professeur! dit-il d’un ton amer, j’en ai eu un tout juste pendant trois mois de ma vie. N’est-ce pas désolant à mon âge?

— Quel âge avez-vous donc?

— Seize ans, et je n’en sais pas plus qu’un enfant de six ans. Ce n’est pas la peine d’essayer davantage. Je ne puis arriver à rien tout seul! C’est à s’arracher les cheveux!... »

Le pauvre garçon avait le cœur si gros que, malgré lui, il contait ses peines à la première personne qui lui avait parlé avec intérêt.

Tout aussitôt il regretta son élan d’expansion. A quoi avait-il pensé de se plaindre devant une jeune fille, lui qui n’avait jamais laissé seulement soupçonner combien il souffrait!

«A votre place, lui dit gentiment Émilie, je ne me découragerais pas; si vous êtes allé si peu de temps en classe, vous ne pouvez pas espérer être bien avancé.

— Je ne me décourage pas souvent, répondit-il; tôt ou tard, j’atteindrai mon but.»

Et il tâcha de prendre un air indifférent. Émilie eut assez de tact pour comprendre qu’il ne voulait pas de sa compassion. Elle se retourna vers Esther.

«Je me demande si celle-ci va bien vouloir me prêter ses oreilles,» se disait-elle en s’emparant de son crayon et de son ardoise. Moi aussi, je serai trop malheureuse si je ne trouve pas une âme avec qui échanger mes pensées.»

Puis elle écrivit sur l’ardoise d’Esther:

«Les petites filles sont bavardes, tout le monde sait cela. Est-ce que cela vous dérangera beaucoup si je cause un moment avec vous? Si vous aimez mieux continuer à travailler, dites-le-moi, et je m’en irai. Laissez-moi seulement vous faire une seule question: Y a-t-il longtemps que vous êtes comme maintenant, et comment vous y prenez-vous pour être toujours bonne et patiente, ma pauvre chère Esther? A voire place, je serais désespérée!...»

Mme Fagg écrivit avec une rapidité merveilleuse:

«Je suis prête à causer avec vous autant que vous le voudrez, miss Émilie, et, puisque cela vous intéresse, je vais vous raconter mon histoire. J’ai fait, à l’âge de quatre ans, une chute qui m’a rendue sourde; j’étais encore si jeune que je ne tardai pas à oublier les quelques mots que je savais et à ne plus pouvoir parler. Je ne me rappelle pour ainsi dire pas le moment où j’étais comme tout le monde, et je souffre peut-être moins de mon malheur à cause de cela.

— Comment avez-vous appris à lire et à écrire? lui demanda Émilie.

— J’ai passé quelques années à Boston dans un asile de sourds-muets où le père de votre grand’mère, qui était un de mes cousins, eut la bonté de me faire entrer. J’étais orpheline et sans protection. S’il ne s’était pas occupé de moi, jamais je n’aurais pu être admise dans cet établissement, et le peu que je sais, je ne l’aurais pas appris. Aussi, je lui en suis bien reconnaissante. C’est encore à lui que je dois d’être ici. Je m’étais mariée, fort jeune moi-même, avec un professeur sourd-muet comme moi, et nous étions bien heureux. J’ai eu le malheur de perdre mon mari moins d’un an après notre mariage. Comme nous étions aussi pauvres l’un que l’autre, je ne sais ce que je serais devenue si votre grand’mère n’avait consenti à me prendre chez elle.» Émilie bondit d’indignation.

«Vous êtes sa cousine, écrivit-elle de l’autre côté de l’ardoise, et elle fait de vous sa cuisinière! est-ce croyable?...

«— Chut, chut, miss Émilie!» répondit Mme Fagg désolée de voir le tour que prenait la conversation.

«— Elle n’est pas ma grand’mère, vous savez, écrivit alors la petite fille, elle n’est que la femme de mon grand-père.

«— Qu’importe! elle est âgée, et vous lui devez le respect.

«— Bon, je me tais, puisque vous l’exigez; mais il y a vraiment des choses qu’on a le droit de ne pas trouver justes. Être réduite à servir avec cette instruction et cette élévation de sentiments!

«— Ne me jugez pas si favorablement, miss Émilie; j’ai quitté l’asile beaucoup trop jeune, et ce que je sais est si peu de chose, que ma tâche ici est tout ce dont je suis capable; que gagnerais-je à la prendre en dégoût? Je veux, je dois être satisfaite de mon sort.»

La figure expressive de l’infirme indiquait un si grand fond de douce et ferme résignation, qu’Émilie en eut les larmes aux yeux.

«Je voudrais pouvoir vous dire quelque chose qui vous fit plaisir, qui vous aidât un peu, écrivit-elle.

«— Cher bon petit cœur, répondit Mme Fagg tout émue, merci! Si vous voulez me distraire, ne me parlez pas de moi; dites-moi plutôt comment vous trouvez Quinnebasset, et si vous pensez que vous vous y habituerez.

«—Il faudra bien que je m’y habitue, griffonna Émilie, puisque je suis forcée d’y vivre; mais, pour le moment, je vous assure que je m’y amuse médiocrement.

«— Vous regrettez votre maman, votre chez vous, c’est bien naturel

«— Oh! oui, je regrette maman, répondit Émilie; mais, quant à un chez nous, nous n’en avons plus, malheureusement! Papa est parti pour chercher fortune dans le Far-West; mes frères sont en pension; maman et Dunie, dans la famille de maman. Nous sommes tous dispersés aux quatre coins du monde; ce n’est pas gai, allez!...

«— Pauvre petite exilée! dit clairement le regard plein de compassion de Mme Fagg.

«— Dunie est ma petite sœur, reprit Émilie; je la regrette plus que tout, après maman, parce que je m’occupais d’elle toute la journée. Mes frères aussi me manquent; et mon piano, si vous saviez!... Mon pauvre piano, on a dû le vendre pour payer nos dettes, comme on a vendu tous nos meubles, et les chevaux et les voitures de papa, tout ce que nous avions, enfin! Si je pouvais faire de la musique, je ne m’ennuierais pas, et, si seulement grand’mère était autrement, je prendrais mon parti en brave. J’arrivais bien disposée à l’aimer de tout mon cœur et à lui être reconnaissante de m’avoir reçue chez elle, mais elle ne se soucie ni de moi, ni de ma reconnaissance. Ah! tout aurait mieux valu que de venir ici, où personne n’avait envie de me voir!

«— Qu’en savez-vous?

«— Croyez-vous donc que je sois aveugle? Le plus triste, c’est que, bon gré mal gré, il faut que j’y reste.

«— Si vous avez été appelée ici, Émilie, c’est que vous y avez une tâche à remplir.

«— Qui sait? ma mission est peut-être de vous tenir compagnie, écrivit Émilie après être restée songeuse un instant.

«— Chère petite! vous m’avez fait du bien dès la première minute. Oui, ne prenez pas un air si surpris, votre petite figure est si franche et si gaie que c’est un plaisir de l’avoir devant les yeux.

«— Comment ma figure peut-elle être gaie quand je suis si triste?» se demanda Émilie un peu embarrassée d’avoir été l’objet d’un examen de la part de Mme Fagg.

Elle se leva pour s’en aller.

«Ne partez pas encore, lui dit Charles, j’ai là quelque chose pour vous.

— Quoi donc?

— Des noisettes. Je vous les casserai et vous les mangerez.

— J’ai joliment bien fait de venir vous trouver, dit-elle quand elle se vit confortablement installée devant le feu, les pieds sur un petit tabouret, et les mains pleines de noisettes qu’elle ne parvenait pas à croquer assez vite pour être «au courant.»

Et revenant au sujet qui la préoccupait:

«Croyez-vous que je me plairai ici? Aimez-vous cette vie-là, vous?

— Oui et non.

— Quels sont les «oui» ?

— Eh bien, j’aime votre grand-père, il est si bon!... Il est un peu vif, mais je suis habitué à son caractère, et, maintenant que je le connais, ses grandes colères ne m’effrayent plus. C’est le meilleur ami que je possède.

— Je ne vous demanderai pas si grand-maman est dans vos bonnes grâces, car je suis à peu près sûre qu’elle fait partie de vos «non».

Charles se mit à rire.

«Ce n’est pas convenable ce que je viens de dire là, reprit Émilie; mettons que je n’ai rien dit. Je n’apprendrai donc jamais à parler comme il faut, moi qui voudrais tant être digne et calme? mais c’est au-dessus de mes forces, à ce qu’il paraît.

— J’en suis bien aise, s’écria Charles; nous avons a Quinnebasset bien assez de jeunes filles qui prennent de grands airs sans que vous vous mettiez de la partie.

— De qui voulez-vous parler? Pas de Délice Sanborn, j’espère, car cela ne m’irait pas du tout.

— Délice n’est rien en comparaison de Dora Topliff, répondit Charles. Et, à propos, miss Émilie, si vous tenez à être amie avec miss Dora, vous ferez bien de ne pas lui dire que nous avons causé ensemble.

— Je me soucie de cette Dora comme de ceci, répliqua Émilie en faisant claquer ses doigts. Mais, à présent que la glace est rompue entre nous, Carl, laissez-moi donc voir si je ne pourrais pas vous aider dans ce qui vous embarrassait tout à l’heure. Je suis allée en classe tous les jours de ma vie depuis un temps infini, et, sans en savoir bien long, il est possible que je puisse vous venir en aide.

— Vous êtes trop bonne! s’écria Charles.

— Alors vous acceptez, c’est entendu?

— Mais...

— Je ne veux pas de mais. Ce n’est pas que je ferai grand’chose pour vous; non, c’est qu’il suffit quelquefois d’un mot pour vous éviter des heures de recherche. Ne me remerciez pas; cela n’en vaut pas la peine, et mettons-nous tout de suite à l’œuvre.

— Voici ce dont il s’agit, dit alors Charles en ouvrant son livre d’un air d’indifférence assez mal joué (il y avait si longtemps que le pauvre garçon soupirait après un peu d’aide!) Je n’ai pas eu de chance jusqu’ici, miss Émilie; mais j’ai de l’énergie et de la persévérance, et vous pouvez compter que je ne resterai pas dans la position où je suis actuellement. Il n’y a pas que moi qui ai eu des commencements difficiles, et, si l’on me poussait un peu, on verrait bien que je ne suis pas plus bête qu’un autre.

— Certainement, s’écria Émilie, grand-papa m’a dit que vous étiez remarquablement intelligent.

— Le capitaine est trop indulgent, répondit Charles tout rouge de plaisir; mais je ferai mon possible pour justifier sa bonne opinion. Mon père était médecin, et ce n’était pas le premier venu encore; il avait beaucoup de talent, et il était très considéré dans la ville où nous habitions. S’il n’était pas mort victime de son dévouement pendant une épidémie, je ne serais pas où j’en suis.

— Et votre mère?» demanda Émilie avec intérêt.

Il lui répondit brièvement:

«Ma pauvre mère fut longtemps malade de chagrin après la mort de mon père; puis elle réunit toutes ses économies et entreprit un petit commerce; mais elle ne réussit pas, et mourut, à son tour, désolée de me laisser seul au monde et sans ressources.

— Et depuis, qu’êtes-vous devenu? demanda Émilie.

— Depuis? j’ai vécu comme j’ai pu, allant à droite et à gauche. Je n’ai jamais rien demandé à personne, par exemple; j’ai toujours gagné le pain’ que j’ai mangé.

— C’est triste!

— Non, ne me plaignez pas, miss Émilie; je ne suis pas une poule mouillée comme vous avez pu le croire en m’entendant gémir sur mon sort tout à l’heure.

— Oh! un moment de faiblesse dont il est inutile de parler. Voyons maintenant...

— Émilie! cria Mme Howe sans bouger de son fauteuil.

— Je viens tout de suite, grand’mère, répondit-elle. Un mot encore, Carl...

— Je ne suis pas hollandais et je m’appelle Charles Preston.

— Eh bien, Charles, ne vous découragez pas; je viendrai travailler avec vous tous les soirs après dîner, et vous verrez qu’à nous deux vos leçons iront comme sur des roulettes... Me voici, grand’mère, me voici!»

Et elle s’enfuit sans écouter les remerciements de son nouvel ami.

«Que faisiez-vous donc à la cuisine? lui demanda Mme Howe de son air le plus froid; ce n’est pas là votre place.

— Bah! dit le capitaine, laissez-la faire, Eunice; Esther et Charles ne sont pas des domestiques ordinaires; si elle s’amuse en leur compagnie elle n’a pas à s’en priver. A son âge, un peu de variété est nécessaire.»

La question était tranchée, et la petite fille, libre de tenir sa double promesse, y fut scrupuleusement fidèle.

Les jeunes filles de Quinnebasset

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