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CHAPITRE PREMIER.

Table des matières

BUT DE L’ÉCONOMIE POLITIQUE.

L’ÉCONOMIE politique est une science dont le but est de rendre l’aisance aussi générale qu’il est possible.

Tous les hommes de bien, alors même qu’ils ne s’élèvent point à de savantes théories, essaient de concourir à ce but. Celui qui, dans la rue, donne aux pauvres quelques pièces de monnaie veut adoucir la misère; mais, souvent il ne fait qu’encourager la paresse et solder le vagabondage. Celui qui, pour faire de ses dons un meilleur emploi, cherche les familles vraiment dignes de sa sollicitude, obtient des résultats plus heureux sans doute; mais ses dons, quelque nombreux qu’on les suppose, sont des secours partiels et momentanés. Vainement épuiserait-on les ressources de la bienfaisance; le seul moyen de rendre l’aisance générale est de répandre l’industrie.

L’activité ou la langueur du travail dans la société, la bonne ou la mauvaise répartition des richesses dépendent, sous beaucoup de rapports, des idées justes ou fausses que les gouvernemens et les particuliers ont en économie politique. Cette science est donc essentielle pour améliorer le sort des hommes. Ceux qui, pleins d’idées exagérées et vagues sur la morale, voient en pitié qu’on cherche à multiplier les richesses, sont des rêveurs qui s’égarent dans de vaines ou funestes théories. Formé d’une intelligence et d’un corps, l’homme a des besoins moraux et des besoins physiques; la morale est la première des sciences, l’économie politique est la seconde.

La science qui va nous occuper serait très importante, alors même qu’on songerait seulement à ses rapports avec nos besoins physiques, puisqu’elle influe sur le bien-être, sur l’existence des hommes. Mais, pour peu qu’on y réfléchisse, on voit qu’elle a des rapports intimes avec nos besoins moraux. Combien de vices, de crimes, on ferait disparaître, si l’on parvenait à bannir l’oisiveté et la misère!

Quelle haute considération doit encore frapper les esprits! Ce n’est point dans une seule contrée, au préjudice des autres, que l’économie politique veut répandre l’aisance. Dès long-temps la religion et la philosophie disent aux hommes de vivre en paix, de s’entr’aider pour recueillir les biens que leur destine la nature; et dès long-temps on traite de chimériques leurs desirs généreux. Voici qu’une science occupée des travaux les plus matériels vient, en nous enseignant les moyens d’accroître nos richesses et nos jouissances, démontrer que notre intérêt doit nous porter à suivre les conseils pacifiques de la religion et de la philosophie. Plus les lumières se répandront, mieux on jugera que le plus puissant auxiliaire de la morale est l’économie politique.

A ces considérations on doit en ajouter qui naissent de l’époque où nous vivons. Jamais les hommes n’ont autant parlé de l’industrie; une multitude de voix célèbrent ses avantages. Il ne peut être sans intérêt, pour quiconque observe son siècle, de savoir comment l’industrie se développe, quels obstacles s’opposent à ses progrès, et quels moyens rendraient moins inégal le partage de ses bienfaits entre les différentes classes de la société. Je ne connais aucun pays où l’économie politique soit inutile, puisque les biens qu’elle enseigne à produire sont partout nécessaires; mais il est évident qu’elle acquiert un nouveau degré d’utilité dans les états où beaucoup d’hommes sont appelés à discuter les affaires publiques. Par quel prodige seront-elles dirigées avec sagesse, si l’on apporte des notions vagues où il faudrait des connaissances positives?

Ces idées rapides suffisent pour prouver qu’une science, négligée dans nos études, y devrait occuper une place importante, et qu’elle peut offrir des charmes aux esprits élevés. Je laisse les considérations générales: l’économie politique traite des richesses; formons-nous d’abord une idée juste de ce qu’il faut entendre par ce mot, auquel on a donné des significations très diverses.

Économie politique: Principes de la science des richesses

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